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ENIM : brutale annonce de la fermeture du site de Bordeaux !

Michèle Delaunay a interpellé ce jour la Ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement sur les intentions des trois Ministres de tutelle de l’Etablissement National des Invalides de la Marine (ENIM) quant à l’avenir du Centre de Liquidation des Prestations maladie (CLP) bordelais.

Avec une bonne dose de cynisme, la réponse de la Ministre – par la bouche du Secrétaire d’Etat Benoist Apparu – a mis brutalement fin aux espoirs des 27 agents de l’ENIM. Alors même qu’une cellule de « relogement » pilotée par la Préfecture était sensée proposer une nouvelle implantation dans l’agglomération pour les 3 années à venir, ces agents ont reçu sans somation l’annonce d’une fermeture pure et simple du site, ce qui témoigne du mépris où ils sont tenus par le gouvernement.

La Ministre est allée jusqu’à conseiller à la CUB et aux autres collectivités d’embaucher ces agents et de se partager leur reclassement.

Le cynisme est plus grand encore quand on considère le prétexte évoqué : les agents bordelais de l’ENIM ne représenteraient que 5% du total des effectifs, alors qu’ils occupent 12% des surfaces. C’est ainsi la taille des locaux qui décide de l’avenir d’une administration et de ses employés ! Il eut été plus responsable d’envisager au contraire d’élargir le champ d’activité du CLP au delà de l’Aquitaine et des DOM-TOM et de renforcer l’équipe.

On est obligé de constater, une fois encore, que ce gouvernement, dont le Maire de Bordeaux est le numéro 2, ne fait aucun cas de l’attachement des Bordelais à ce témoignage d’une vie maritime active à Bordeaux, non plus que des emplois qu’il représente.

Il faut noter que le sacrifice de ce site pour faire un parking pouvait sans difficulté trouver une solution alternative à proximité. Il n’était donc nullement conditionnel de la bonne réalisation de la ligne D.

Ainsi, après la disparition sans combat de l’Ecole Santé Navale, on ne peut que constater une fois encore que le Maire de Bordeaux sacrifie délibérément le patrimoine et la vie maritimes de la ville.

Flambée du prix de l’essence, précarité énergétique:« Changez vos habitudes ! »

Michèle Delaunay a demandé à la Ministre de l’Economie et des Finances, le 9 mars à l’occasion d’une question d’actualité, de prendre des mesures concrètes pour aider les ménages à faire face à l’augmentation du prix de l’essence, qui alourdit encore aujourd’hui leur facture énergétique: lutte contre la spéculation, modulation temporaire des taxes prélevées par l’Etat et contribution des compagnies pétrolières.

Alors que précédemment la Ministre n’avait avancé que la formule ultra-libérale « transparence, concurrence et contrôle », le Secrétaire d’Etat chargé du Commerce n’a quant à lui que proposé que les Français changent leurs habitudes, ce qui montre qu’il n’a prêté à la question posée aucune attention, pas plus que son gouvernement n’en prête aux difficultés des Français qui s’aggravent chaque jour.

Lire le compte-rendu de la question et de la réponse

Hébergement d’urgence : Le gouvernement confirme « l’extinction de la précarité après le 31 mars »

Alors que dans un mois exactement les 8000 personnes hébergées dans le cadre du dispositif de renforcement hivernal seront renvoyées dans la rue, Michèle Delaunay a interpellé le gouvernement le 1er mars 2011 sur la nécessité de poursuivre leur accompagnement au delà de la limite « légale ».

Cette nécessité est d’ailleurs une obligation au regard de l’article 73 de la loi MOLLE du 25 mars 2009.

A Bordeaux, ce sont ainsi 206 personnes qui seront d’un jour à l’autre rendues à la rue, réduisant à zéro les efforts des associations et des bénévoles pour les accompagner vers l’insertion, le logement et des conditions de vie décentes.

Ces associations se battent aujourd’hui pour pouvoir conserver ouvert le centre Tregey et ses 60 places et ainsi pouvoir poursuivre leur action auprès d’une part au moins de ces précaires.

Une fois encore la réponse du Ministre a été décevante. Celle ci s’abrite en effet sur les effectifs des places d’hébergement hors plan d’urgence. Ces places sont malheureusement occupées et ne peuvent accueillir les hébergés de l’hiver.

Aucun engagement n’a été pris, ni national, ni local. L’idée d’un maintien au moins partiel des places ouvertes, suggéré par l’exemple de Tregey, n’a pas été écoutée.

Ainsi le gouvernement renoue avec la politique à la Ferdinand Lop qui préconisait « l’extinction du paupérisme après dix heures du soir »

Michèle Delaunay dénonce le court termisme de cette attitude

  • qui fait peu de cas des investissements faits au centre Tregey pour accueillir décemment les hébergés et permettre un travail d’insertion ;
  • qui ne prend pas en compte le caractère inacceptable de cette fermeture brutale, d’un jour à l’autre et de la remise à la rue de personnes ayant engagé une relation de confiance avec ceux qui les accueillent ;
  • qui ne prend aucunement en considération l’engagement des associations et de leurs bénévoles, dont le moteur est l’espoir d’une amélioration durable de la situation des personnes en précarité. Il y a malheureusement fort à craindre que celles-ci finissent par se désengager d’une solidarité au coup par coup et sans perspectives.

Nous sommes décidément loin des promesses du candidat Nicolas Sarkozy, qui avait affirmé que d’ici 2009 plus personne ne dormirait sur le trottoir ni ne mourrait de froid.

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Bioéthique : intervention de Michèle Delaunay en discussion générale

Séance publique du 8 février 2011, examen du projet de loi bioéthique

 » Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, chers collègues,

Le domaine de la bioéthique agite des questions que les hommes se sont posées et se poseront de tous temps sans jamais recevoir de réponse définitive.

La première de ces questions est celle de la recherche scientifique. On la croit nouvelle, elle est immémoriale, cadrée une fois pour toutes, et de manière lumineuse, par un auteur qui ne connaissait pourtant de la science que de modestes balbutiements : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». L’on ne peut qu’être sidéré d’admiration en pensant que cette formulation de Rabelais date de 1532.

Cinq siècles plus tard, il nous reste à meubler cette conscience par ce que nous appelons nos valeurs et à les confronter les unes aux autres. Mais ce qui assurément doit constituer le fil rouge de notre réflexion, ce qui ne peut que nous réunir, c’est avant tout la vie, le respect de la vie, de ce qui va dans le sens de la vie, ce qui aide à la vie.

Tous les chapitres de la bioéthique méritent d’être mesurés à cette finalité. À tous, elle apporte une part de solution.

Un domaine est particulièrement exemplaire, c’est celui de la recherche sur l’embryon et sur les cellules souches embryonnaires. Nous avons assisté à une audition qui m’a laissée sidérée : il y a été édicté comme un dogme le principe intangible du respect de l’embryon humain, coupant court au débat.

Quel est donc ce principe ? Où donc est-il écrit ? Comment est-il devenu à ce point respectable que la vie elle-même ne tienne pas devant lui ?

Nous tous qui sommes présents dans cette enceinte aujourd’hui savons que les recherches dans ce domaine sont faites exclusivement à partir d’embryons surnuméraires, destinés à être détruits et en aucun cas à donner naissance à un petit être humain.

Quel est le but principal des recherches faites à partir de ces embryons et des cellules qui les composent ? Mieux connaître l’embryon, en particulier savoir ce qui fait qu’il peut n’être pas viable et que son développement est interrompu, expliquer aussi les cas d’assistances médicales à la procréation et par conséquent réduire le nombre d’embryons détruits.

Dans quel sens le principe du respect de la vie peut-il trancher sans ambiguïté ?

Pour notre part, c’est sans ambiguïté que nous vous demanderons d’autoriser, en les encadrant, les recherches sur les cellules souches embryonnaires sans recourir à ce faux-semblant qui consiste à les interdire en acceptant peureusement des dérogations.

Je vous parlais de la vie. La vie n’est pas la nature, l’acceptation de ses lois et de tout ce qu’elle paraît inéluctablement nous imposer, sinon il n’y aurait pas de médecins. Le médecin travaille pour la vie, bien souvent contre la nature et ses lois. La vie est le principe de la médecine comme la thérapeutique est celui du soin et nous devons saluer de ce point de vue le passage dans le texte de l’intérêt thérapeutique à l’intérêt médical.

C’est aussi au nom de ce principe que nous soutiendrons, dans des limites temporelles précises, l’autorisation de l’implantation post mortem d’embryons. Dans mon exercice de la cancérologie, j’ai été confrontée à des situations très significatives. J’aurais aimé avoir du temps, comme M. Jardé, pour les exposer ; je m’en tiendrai à une seule. J’ai eu à affronter la rigueur d’une loi qui a privé une femme désireuse d’être mère d’accomplir le projet qu’elle avait partagé avec son mari. Son âge – et ce n’est pas un point négligeable – l’empêchait d’envisager de refaire sa vie dans des délais lui permettant d’enfanter. C’est un poids très lourd que d’avoir à refuser pour toujours la chance qu’un enfant désiré puisse naître. Personnellement, je considère que nous devrions statuer aussi sur une exception d’insémination post mortem.

Je citerai un autre exemple. Il concerne la possibilité pour les donneuses d’ovocytes de les utiliser pour elles-mêmes, après vitrification, au cas où elles deviendraient infertiles. Les hommes traités par chimiothérapie peuvent d’ores et déjà faire conserver leurs spermatozoïdes et les utiliser ultérieurement quand ils le souhaitent, à l’âge qu’ils veulent. C’est ici non seulement le principe même de la vie mais l’exigence d’équité que je vous demande de prendre en considération.

Toutes les femmes – M. Jardé l’a évoqué rapidement – deviennent infertiles, souvent très tôt et en tout cas à un âge où elles sont en pleine santé et capables sans dommage de mener une grossesse. La nature ne l’a pas voulu mais la médecine qui s’intéresse d’abord à la vie le permet dans la seule limite de l’état de santé de la femme. Je vous demande de réfléchir à cela.

J’entends ici ou là que cette révision est bien peureuse et non dénuée de contraintes que j’appellerai circonstancielles. Ce ne sera certainement plus le cas si vous nous suivez dans cette voie. Aucun de vos électeurs ne pourra vous reprocher, quelle que soit sa confession, de n’avoir pas été scrupuleusement fidèle au principe même de la vie non plus qu’au respect de la dignité humaine et au refus de toute marchandisation du vivant. « 

Grèves des grands ports maritimes : Michèle Delaunay met le gouvernement en face de ses responsabilités

Alors que le Secrétaire d’Etat Thierry Mariani devait rencontrer le soir même les syndicats portuaires, Michèle Delaunay a rappelé, à l’occasion d’une question d’actualité le mardi 1er février, les engagements pris en octobre 2010 après 2 ans de négociation tripartite sur la prise en compte de la pénibilité dans les métiers portuaires.

En janvier 2011, le Secrétaire d’Etat s’est félicité par courrier adressé aux syndicats de l’avancée des négociations et a annoncé leur poursuite sur des bases identiques. Trois jours après, brutalement, et sans doute à la suite d’un oukase élyséen, il reniait la parole du gouvernement et annonçait que les négociations se feraient désormais dans le cadre de l’injuste réforme des retraites.

Ce reniement des efforts de 2 années est à l’origine du mouvement de grève qui met en danger la compétitivité de nos ports. Au nom des élus socialistes des 7 grands ports maritimes, Michèle Delaunay a solennellement appelé à une reprise immédiate des négociations, et ceci sans préalable.

La réponse du secrétaire d’Etat évoquant une « mesure d’équité » ne fait que souligner ce qui a été la plus grave injustice de la réforme des retraites : l’absence de prise en compte réelle de la pénibilité.

La balle est aujourd’hui dans le camp du gouvernement.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel