Le de Robien a du plomb dans l’aile
Du plomb dans l’aile, mais pour la com’, ça va bien !
Le parallèle avec la politique du gouvernement est flagrant : la défiscalisation de Robien fait contre elle l’unanimité des experts, mais, au diable l’avarice, les efforts et dépenses de communication n’ont jamais été aussi bon train !
Même topo pour la politique du pouvoir d’achat du gouvernement : échec absolu, entériné autant pas la célèbre « ménagère de plus de 50 ans » que par les Economistes, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières. (Dé)Raison de plus, d’investir 4,3 milllions d’euros dans la publicité télévisée. On prend vraiment les gens pour des zozos. Du genre « Votre pouvoir d’achat fléchit ?… Non, non, ce n’est pas parce que la politique du gouvernement est mauvaise, c’est que vous ne l’avez pas comprise ! »
Je reviens au de Robien. Pas à l’élégant Ministre qui a vilipendé la méthode globale de lecture qui n’était plus utilisée par les enseignants depuis que j’étais moi même à l’école, mais à la mesure de défiscalisation qui l’a fait entrer dans la postérité microcosmique de la politique française contemporaine.
Les experts sont unanimes et les gogos qui se sont laissés prendre commencent à les suivre : le « de Robien » est en grande partie responsable de l’enchérissement du prix du foncier et de la hausse des loyers, et au passage aussi de la difficulté des bailleurs sociaux et des collectivités à élargir leur parc social.
En plus, et ce n’est pas le moindre, la mesure est à l’origine de milliers de constructions médiocres, qui ne trouvent aujourd’hui pas preneur et qui commencent de se clochardiser, si l’on peut utiliser ce mot pour un bâtiment.
Michel Duchène, adjoint du Maire de Bordeaux, avec son humour très fin dès qu’il aborde le domaine social, entérinait lors de notre séance plénière du Conseil Général du 29 juin, ce naufrage politique. Le retard en logements sociaux de Bordeaux était évoqué. Qu’à cela ne tienne ! Michel Duchène a la réponse : le logement de Robien va bientôt devenir un « logement social de fait », terme que la droite affectionne pour désigner les logements insalubres. Et ainsi, il pourra renflouer les mauvais chiffres bordelais.
En l’entendant, je me demandais s’il faisait de l’humour, de la provocation ou un accès aigu d’inconscience politique. Les trois, sans doute.
Pourquoi je parle du « de Robien » aujourd’hui plus qu’hier ? Parce que j’en ai ras l’ordinateur, comme plusieurs d’entre vous qui me l’ont signalé, des messages gouvernementaux « Transformez votre impôt en patrimoine ! ». Suit un baratin, sur tous les avantages de la mesure sur la facture que vous recevrez du Trésor public.
Oui, les gogos, sont bien en effet défiscalisés, mais ceux qui s’enrichissent réellement, et à destination desquels la mesure a été conçue, ce sont les promoteurs !
Ce n’est pas de pub dont nous avons besoin, mais d’un véritable dossier dans la presse de grande diffusion, d’une vraie information sur le sujet pour que cette disposition délétère, que Martin Hirsch a un moment espéré faire supprimer, avant de rentrer dans ses 22, soit séchée par désintérêt de ceux qui la nourrissent.
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