Deux ou quatre grains d’Ellébore
Ce ne sont pas des grains mais bien quatre élabores en pot qui viennent de rejoindre mon jardin. Un peu tard peut-être car ce n’est qu’en hiver que l’éllébore fleurit ce qui lui vaut le nom ravissant de « rose de noël. Mes quatre nouvelles venues portent encore leurs fleurs, blanches ou très légèrement rosées. Bref, je les aime depuis plusieurs générations et s’ajoute à leur aimable présence le souvenir de celles qui ont rejoint la maison chaque année.
Les grains d’Ellébores sont depuis le XVII ème siècle réputés tout pour leur bénéfice sur la sagesse et la clarté d’esprit. Dans « le lièvre et la tortue » Lafontaine, via le lièvre, tente d’amener la tortue à la raison quand elle prétend que le lièvre « n’atteindra pas la destination fixée sitôt qu’elle »
« ma commère il faut vous purger avec quatre grains d’hellébore.. »
La dose est forte : le bon sens de l’époque n’en recommandait que deux aux fous et aux présomptueux. L’efficience devait être incertaine car la pharmacopée n’en a pas conservé l’usage.
Revenons à la plante : discrète, si ce n’est en hiver où elle est presque seule à fleurir ; résistante et sans prétention autre que son nom d’origine grecque qui fait que mon correcteur automatique veut à chaque formulation m’imposer « Hellébore » qui est au demeurant correct. Est-ce que tout cela mérite dissertation ? Non, mais je n’avais de coeur qu’à ces petits réconforts et mes éllébores ne sont encore pas en graine.