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Ce blog, auquel je suis attachée comme à un vieil ami, a été piraté, hacké et des tas d’autres mots peu sympathiques et encore moins compréhensibles… Trois mille trois cent quarante cinq billets, témoins de fortunes et d’infortunes, de « bricolages dans l’incurable », de retour sur hier et de parties de pêche sur les lendemains, disparus, avalés… mais heureusement aujourd’hui sauvés par une main et un cerveau professionnels. Ouf ! Et à tous les jours, ou presque.

Salut à Michel Sainte Marie

Michel Sainte-Marie, personnalité éminente de la politique régionale, est mort aujourd’hui « à la suite d’une longue maladie », sur laquelle il fut d’une totale discrétion, en plein accord avec sa personnalité.

« Michel » a été Maire de Mérignac 39 ans, député 39 ans, président de ce qui ne s’appelait pas encore la Métropole 6 ans, un cumul digne de l’ « ancien monde » mais que personne n’a jamais songé à mettre en cause parce qu’il a transformé la ville de Mérignac et joué un rôle majeur dans les équilibres politiques et le développement de l’ensemble du territoire girondin. Osons dire qu’il fut un partenaire de Jacques Chaban-Delmas : leurs personnalités étaient opposées, elles devinrent complémentaires.

Ami de mon père Gabriel Delaunay dont il connaissait à la fois l’impartialité de préfet et l’engagement socialiste, il concourut fortement au développement économique qui constituait pour l’un et l’autre un enjeu essentiel. Nous étions avant la décentralisation et le Préfet avait alors une large compétence en ce domaine.

Michel était une personnalité énigmatique, qui savait être onctueux comme un prélat, incisif comme un fin politique, amical et tout à la fois réservé, distant mais jamais méprisant. C’était un grand intelligent qui ne cherchait pas à le paraître et se plaisait même à ce qu’on ne le croit pas tel. 

Il m’avait « testée » moi aussi, lors d’un déjeuner en tête à tête que je ne suis pas prête d’oublier. Il pensait à une femme pour la députation, ce dont j’étais encore très loin. Je ne pouvais cependant qu’approuver le principe et d’ailleurs ce fut une femme qui, longtemps après, le devint à Mérignac. Ce déjeuner fut une leçon de politique. Merci Michel.

Ma pensée va à son épouse Bernadette, et à tous ses proches auxquels il a servi d’exemple.

plus jamais


Plus jamais, traqués, dénoncés, déplacés, poursuivis, jetés dans des trains et demain dans des fosses, 

Plus jamais violentés, séparés, humiliés, numérotés, torturés, affamés, 

Plus jamais, enfermés, exploités, épuisés d’efforts et de froid

Exterminés..

Plus jamais, tous ceux-là et jamais oubliés.

(publié à la suite de la grande manifestation contre l’antisémitisme, 20 fev)

Union nationale

Dans ma vie politique relativement courte, il y a deux moments, peut-être trois, où j’ai cru à la possibilité d’une Union nationale.

Le premier m’est apparu après les attentats de 2015, lors du discours de François Hollande au Congrès de Versailles. Il y avait une grande émotion dans le pays et l’envie de resserrer les rangs, le discours y invitait ; cela aurait pu être l’occasion d’un nouveau départ.

Le deuxième est assez diffus. Le discours du candidat Macron m’a laissé un moment penser à la possibilité d’une grande coalition. Son élection qui était une sorte de remise à plat de l’échiquier politique aurait pu être la concrétisation de cette grande coalition. Il n’en a rien été. Point n’est besoin de détailler davantage.

Un troisième est survenu après l’acte II des Gilets jaunes, mais il fut si fugitif que sans doute n’est-il pas vrai. Les manifestants réclamaient des élections, ce qu’il n’aurait fallu surtout pas faire, mais peut-être un grand remaniement, avec Le Drian ou Cazeneuve au poste de premier Ministre et la nomination de ministres de bords différents mais indiscutables sur leurs sujets d’engagement, suivi de mesures rapides, eût-il pu calmer la colère, ou du moins l’orienter sur des sujets plus précis.

Très vite, j’ai pensé qu’il était déjà trop tard. Aujourd’hui un twitto me suggère « une alliance des partis républicains ». Je crains, même si elle était possible, qu’elle ne fasse que radicaliser les extrêmes sur le mode « on veut nous voler notre colère » ou encore « les forces de la réaction ont peur »..

Je ne crois pas être trop réactionnaire, mais mon inquiétude flirte quelquefois avec la peur pour ce monde sur lequel passe un vent de folie. USA, Hongrie, Pologne aujourd’hui avec l’assassinat du Maire de Gdansk, Royaume Uni avec le brexit, Moyen Orient… Partout ce vent mauvais de la violence, de la haine et de l’irrationnel, les trois en proportion variable selon les jours et les pays.

Quelle en est la cause ? Le gouffre qui sépare aujourd’hui partout la grande richesse de la pauvreté vécue ? L’augmentation rapide de la population mondiale avec ses conséquences migratoires ?  Sans doute, une part des deux, pas toujours identifiable mais toujours présente. Ecrire n’est sans doute même plus une arme. Alors, quoi ?

 

Les commentaires n’apparaissent que secondairement car ils doivent être filtrés du fait d’un nombre considérable de spams.

« Morne plaine »

Ce qui m’interroge et qui m’inquiète, c’est que dans les difficultés que nous traversons et que lui-même traverse, Emmanuel Macron ne trouve pas de voix fortes pour le soutenir. Ni en France, ni ce qui est plus grave encore, en Europe.

Où sont les Maréchaux de ce jeune général, prêts à monter au feu et à s’exposer ? Aucun fougueux bretteur sur les plateaux de télé ou dans les colonnes des journaux. Les plus inspirés le sont par la prudence (du genre « si Macron échoue, qui ? » *), Il y a de quoi inquiéter.

La classe politique, les intellectuels, sont-ils si dévitalisés qu’on n’en trouve aucun pour prendre des risques, ne serait-ce que celui de se tromper ? Qui pour aller au delà des habituels éléments de langage parmi ses troupes ? Qui pour fendre l’armure du minimum convenu ?

Cette interrogation vaut pour les leaders européens. En Allemagne, quelques voix ont appelé à la clémence sur le respect des critères de Maastricht au regard des françaises, mais d’appui véritable, point. L’Europe qui m’est chère et pour laquelle je m’engagerai toujours, est aujourd’hui tout sauf solidaire alors que c’est cela qui la rendrait attrayante.

J’écoute, j’entends, je lis.. Les éditorialistes eux-mêmes « voient venir ». « Morne plaine », dirait Hugo qui, lui, a pris le risque de la relégation. La postérité se mérite.

*la formule est d’Alain Juppé et a fait la Une du journal SudOuest.fr

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