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Marie Brizard : un grand nom quitte Bordeaux

La société Marie Brizard est implantée à Bordeaux rue Fondaudège depuis 1755 et commercialise diverses boissons, alcooliques ou non. Elle faisait partie, depuis cette date, du patrimoine économique de notre ville et était associée à son nom.

En juillet 2006, elle devient une filiale à 100% du groupe Bevédère SA. Une gestion et des finances désastreuses mettent très rapidement l’entreprise en péril. Le comportement du nouveau directeur général ne fait qu’augmenter le climat de tension qui règne au sein du siège de la rue Fondaudège.
Dès la fin 2007, des rumeurs parlent de la délocalisation et de la vente du groupe Marie Brizard. Un plan de sauvegarde de l’emploi et un plan de sauvegarde des entreprises mi-2008.

Le siège social de l’entreprise est progressivement transféré à Ivry. Plusieurs dizaines de salariés, qui ne peuvent déménager en région parisienne pour des raisons familiales et salariales sont licenciés.

Michèle DELAUNAY s’est largement investie dans ce dossier. Tout d’abord, auprès des salariés qu’elle a reçus à plusieurs reprises, puis en recevant le Directeur Général qui a fait preuve d’une très grande fermeture à tout dialogue, en rencontrant le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux pour qu’une solution bordelaise soit trouvée et enfin, en alertant la Président du MEDEF.

Se pose maintenant, parallèlement, la question du devenir de ce site pourtant patrimonial et inclus dans les visites de l’Office de Tourisme de Bordeaux en raison de sa qualité architecturale. Lors d’une récente réunion, le Maire, Alain JUPPE, parlait d’un parking !

Départ de l’Ecole du Service de Santé des Armées Santé Navale

L’École du Service de Santé des Armées de Bordeaux, plus connue sous le nom de « Santé Navale » par les Bordelais, forme depuis 1890 des médecins et des pharmaciens militaires destinés à servir au sein de la défense française.

En juillet 2008, le plan de modernisation de la Défense a décidé de transférer l’école à Lyon sur le site de Bron. Ce transfert interviendra en 2011, lorsque la dernière promotion, entrée en septembre 2008 aura terminé son cursus.

Cette décision intervient malgré une pétition signée par 23 000 personnes et l’intervention de nombreux élus.

Il est à regretter qu’Alain Juppé n’ait pas pesé de tout son poids pour réussir ce qu’avait obtenu Jacques Chaban-Delmas en 1982, appuyé par une pétition de 100 000 personnes : le maintien de l’Ecole de santé navale à Bordeaux. A l’époque, il avait pris l’initiative de réunir toute la classe politique face à ce départ annoncé. Au contraire, l’actuel Maire de Bordeaux, malgré les demandes répétées de Michèle Delaunay, n’a pas souhaité qu’une action consensuelle, regroupant toutes les sensibilités et les élus bordelais, porte devant le Gouvernement le dossier bordelais et l’ambition de Bordeaux.

Michèle Delaunay s’est battue pour le maintien de cette école prestigieuse à Bordeaux. Députée mais aussi médecin, ayant fait ses études et sa carrière médicales à Bordeaux, elle a fortement insisté sur le rôle et l’importance des médecins de Santé Navale dans l’enseignement de la médecine à Bordeaux et dans la spécificité de leur contribution. Elle a notamment interpellé, par un courrier, Madame Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et Monsieur Hervé Morin, Ministre de la Défense. Elle a aussi interpellé le Gouvernement à l’occasion d’une question orale en séance à l’Assemblée Nationale.

Question orale sans débat du 6 mai 2008

La politique du coup d’après

Un intense cafard me prend quelquefois à démêler les stratégies de l’un ou de l’autre dans la pratique politique. Ce n’est pas choses que l’on devrait confier, mais dans cette humeur désagréable, je n’ai jamais eu d’autre traitement que d’essayer de le mettre en lignes bien droites. Ce qui est écrit n’est pas résolu mais c’est au moins dominé.

Sarkozy manoeuvre pour raccrocher le vote d’extrème droite et divise la gauche à coup de Besancenot, avec consigne aux médias de lui faire la part belle. Dans notre parti, l’évidence de la stratégie du « coup d’après » est chaque jour plus claire.

Les Européennes dans tout cela ? L’enjeu de voir l’Europe changer de visage si une gauche responsable y était majoritaire ?

Que pouvais-je répondre ce matin au marché des Capucins à ceux qui refusaient les tracts concernant les prochaines élections ?

Je n’ai pas même été consolée du fait qu’ils les refusaient aux distributeurs de tous les partis. Ma « lettre de la députée » trouvait preneur, les tracts pour le vote européen étaient refusés bien souvent par ceux-là même qui avaient le plus besoin de cette Europe de gauche que nous essayons de promouvoir.

Insuffisamment. A quinze jours de l’élection, tout le monde devrait être sur les marchés. Le débat devrait animer les familles, le visage d’une Europe de services publics, où la connaissance remplacerait la consommation devrait attirer vers le vote. (Ou plutôt : où la promotion de la connaissance remplacerait la promotion de la consommation).

Pas facile tous les jours de vouloir croire à ce que l’on croit.

Le bouclier social

Ainsi, l’actuel gouvernement a inventé le bouclier fiscal pour les plus riches et met à mal, loi après loi, ce « bouclier social » qu’est le droit du travail.

Le premier est en airain. Au pire de la crise, il n’est pas question même de le suspendre. Les plus riches sont les plus riches et entendent n’en rien céder.

Le droit du travail, lui, se mue de bouclier en passoire. Un trou particulièrement conséquent risque de lui être fait dès lundi prochain avec la proposition de loi Poisson. Nous venons d’apprendre que, très habilement, elle commencerait d’être discutée lundi soir, puis reprise mercredi. La programmation n’est jamais innocente et quand on scinde les séances, c’est pour diluer l’intérêt, avec l’intention que cette loi pourtant gravissime passe inaperçue.

De quoi est-il question ?

La proposition la plus « originale et innovante » (sic l’ump) est la levée des conditions à la formation de groupement d’employeurs ; Ces conditions sont les suivantes :
-pas plus de deux employeurs dans un groupement -pas plus de 300 salariés dans chaque entreprise groupée
-solidarité entre les employeurs en cas de déficit

La levée de ces trois conditions va permettre, sans la contrepartie que constituait la solidarité entre les employeurs,
– de réunir des grosses entreprises sans aucune légitimation (la légitimation actuelle est, par exemple, de permettre à deux entreprises petites ou moyennes d’embaucher ensemble un comptable)
– de permettre entre ces grosses entreprises le « prêt » de salarié, et donc d’installer une mobilité géographique, sans aucune limitation de distance, à ces salariés
– les salariés peuvent refuser, mais on sait dans le marché actuel de l’emploi que cela représentera pour eux bien souvent une mise en danger de leur emploi
– cette mesure pénalise particulièrement les femmes

En outre, la possibilité de groupement est étendue aux collectivités territoriales, si bien que le prêt de professeurs, évoquée par un commentateur du billet précédent, n’est pas loin.

Le prêt de salarié va constituer une sorte d’intérim organisé au bénéfice des entreprises, sans contrôle collectif car il relèvera purement du « gré à gré » dont on connait la portée quand il s’agit des relations entre patron et employé.

Cette proposition de loi risque de passer dans l’indifférence. Tout est fait pour cela. Or elle constitue une brèche considérable dans le droit du travail. Nous devons alerter, mobiliser, sensibiliser.

Le bouclier social, dont le droit du travail est une pièce maîtresse, est seul à soutenir tant soit peu aujourd’hui notre pacte social et à maintenir la consommation. Ce ne sont pas les mesures gouvernementales qui empêchent aujourd’hui notre pays de sombrer complètement, c’est ce bouclier social et, plus que jamais, nous devons le défendre contre les atteintes systématiques, ordonnées, que lui portent le gouvernement.

voir aussi le billet en date du 15 mai « le prêt de salarié« 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel