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Brel, Bashung : même drame

Brel, Bashung : même punition, même motif. Même drame : le cancer du poumon.

Autrefois, ils seraient morts de tuberculose, de syphilis, comme Kafka, comme Schubert, comme tant d’autres. Mais à ces maux, on ne pouvait rien. Au cancer du poumon, on peut non pas tout, mais beaucoup : éviter de l’avoir. Comment ? Tout le monde le sait, je n’ai pas besoin de dire davantage.

Les maladies comportementales remplacent par légions entières, les maladies infectieuses ou lésionnelles que le XXième siècle a guéries. Ces maladies sont évitables, comme le sont tant d’autres causes de mort, de violence, de souffrance. La drogue qui met le Mexique à feu et à sang et que Carlos Fuentes dénonce dans son dernier ouvrage. Bien d’autres.

Bashung, Brel, tous deux ont fait un disque, ont chanté, ont été fêtés entre deux chimiothérapies. Et même si leurs chansons n’en disent rien, écoutons « l’herbe entre les pavés », le silence entre les notes.

Gaz de Bordeaux : « Abonnez-vous, abonnez-vous, qu’ils disaient… »

Le 19 janvier 2009, les abonnés au Gaz de Bordeaux, recevaient de leur prestataire une lettre réconfortante, titrée en gros caractères « Votre facture de gaz n’augmente pas au 1er janvier 2009 »

Et, poursuivant du même ton : « Pourtant le prix du gaz, lui, augmente de 7,9% au 1er janvier . Gaz de Bordeaux a pris la décision de vous accompagner, de vous soutenir et de défendre votre pouvoir d’achat ».

Quel bon père de famille, ce « Gaz de Bordeaux », et avec ça, ayant plusieurs tours dans son sac…

Ces mêmes abonnés eurent en chaussant leurs lunettes la désagréable surprise de voir que le gaz n’augmentait pas en effet, mais que leur abonnement lui subissait une hausse de 82% !

Je m’en suis, comme beaucoup d’abonnés, émue et je me suis adressée à M Palau, Président du Conseil d’administration de GDB, organisme qui on le sait reste contrôlé par la municipalité.

Réponse tardive, mais longue. Un courrier de plusieurs pages est en général un courrier embarrassé.

L’explication est pourtant simple et ne manquera pas de convaincre les abonnés : si GDB a augmenté aussi radicalement augmenté l’abonnement, c’est qu’il a procédé à une restructuration tarifaire.

Jusque-là, tout le monde comprend.

Bien mieux « cette restructuration tarifaire résulte de la stricte application des recommandations exprimées par la Commission de Régulation de l’Energie. » . Là où il y a de la rigueur, il ne peut y avoir que de la justice, n’est-il pas ?

Je passe sur un long paragraphe qui n’apporte pas d’élément décisif et qui est résumé ainsi « En d’autres termes, dans un souci de juste affectation des coûts, la CRE souhaite que l’abonnement gaz couvre l’ensmble des coûts fixes supportés éffectivement par les fournisseurs, y compris si un client ne consomme pas effectivement de gaz ». Je vous le disais, il y a de la justice, au moins dans l’affectation des coûts.

Plus loin : « C’est donc cet ensemble d’éléments réglementaires qui expique que le niveau de l’abonnement mensuel du tarif 305 ait été porté de 15,33 E HT à 27,89 E HT »

Convaincus ?

Pas moi, et pour deux raisons : – le courrier lénifiant envoyé par GDB le 19 janvier aurait dû être rédigé ainsi : le tarif de gaz ne va pas augmenter, mais votre abonnement va subir une hausse de 80
% – la hausse en question, si du moins elle est justifiée, aurait due être annoncée par avance, être expliquée (et non tomber à la sauvette entre deux lignes pas toujours faciles à comprendre) et être progressive, tous les budgets ne pouvant l’amortir d’un seul coup.

Une association vient de se structurer (usagers.gdb@free.fr) ; de même, tous peuvent réagir par le biais des associations de locataires ou des associations du cadre de vie telle que la CLCV.

Là comme ailleurs, il ne faut pas faire de promesses mensongères et il faut expliquer les décisions, si elles ont des justifications.

Débat réforme de l’hôpital : 13 mars, 18 heures 30, salle quintin loucheur

Nous organisons demain 13 MARS, à 18 heures 30
salle Quintin Loucheur, rue de la Béchade à Bordeaux
(en face de l’hôpital Charles Perrens, accès tram Pellegrin)

un débat public sur le projet de loi portant réforme de l’hôpital

avec la participation d’administratifs, de médecins hospitalo universitaires, de médecins libéraux et de soignants

Ce projet va radicalement modifier la structure du système de notre système de santé.

Service public hospitalier, accès aux soins, gouvernance des Agences Régionales de Santé, médecine ambulatoire : nous sommes tous concernés

Vini, viti, vici

Dans le train du retour à Bordeaux, je m’interroge sur le bilan des plus de cent heures de débat qui viennent de se terminer avec le vote de la loi de Mme Bachelot portant réforme de l’hôpital.

Je l’ai dit précédemment : très peu, voire pas, d’avancées, pourtant proposées et soutenues par des députés de gauche comme de droite, quand ces derniers n’étaient pas contraints de les retirer piteusement ou de voter contre ce qu’ils avaient eux-mêmes signé. Service public hospitalier, rôle de la communauté médicale dans la gournernance de l’hôpital et l’élaboration de son projet médical, régulation de la démographie médicale, prévention de l’obésité, ébauche d’une politique de lutte contre les addictions, nous n’avons obtenu que des évolutions minimes du texte, dont certaines (rôle de la commission médicale) ont été annulées par des amendements rectificatifs en profitant à 4 heures ce matin du petit nombre des derniers combattants.

Le « succès » le plus notable a été de contrecarrer les dispositions de la loi qui mettaient en danger la viticulture sans améliorer en quoi que ce soit la lutte contre l’alcoolisme compulsif des jeunes. De là à faire arborer à ce billet l’hommage que César rendait à lui-même, il y une marge mais je l’ai allègrement franchie : à l’heure tardive où j’écris, on ne résiste guère à un jeu de mots. De « vini », il fut beaucoup question mais à « vincere » nous avons été nombreux, et c’est tant mieux.

Bilan donc de ce volet de la loi :

– les dégustations gratuites ont échappé à la rigueur de la loi. Voyant la pression des députés, de droite comme de gauche et surtout l’émotion du monde viti-vinicole, le gouvernement a substitué à nos propres amendements un texte autorisant donc les stages d’œnologie et l’offre gratuite lors des foires et des fêtes traditionnelles. Ainsi l’initiative paraît venir du gouvernement alors que la batterie de nos amendements aurait pu satisfaire l’enjeu. Le subterfuge est habituel, nous y étions préparés.

– moins élégante, la manière dont a été acceptée la publicité sur internet à l’exception des sites destinés à la jeunesse ou au milieu sportif, ainsi que des publicités intrusives ; ceci par ailleurs dans les limites de la loi Evin concernant les autres médias. Les députés PS Girondins avaient déposé un amendement et un sous-amendement permettant d’assurer l’évolution de la loi dans le sens que nous souhaitions (je passe sur la technique de ces jeux d’amendements et sous-amendements). La Ministre a donné sa préférence à un amendement issu des rangs UMP, qui pourtant était venu après les nôtres, était moins complet et moins précis. Cela pour ne laisser en aucun cas la paternité de la modification aux rangs de la gauche.

A plusieurs reprises au cours de ces cent heures, la Ministre a appelé au consensus. De même, le Président de la République appelle à un soutien unanime quand les enjeux sont d’importance. Il a été démontré ce soir-là qu’il n’y avait de bon consensus qu’un consensus UMP et il n’a même pas été question d’une co-signature générale.

– Nous avons, de plus, voté à la quasi-unanimité l’interdiction de vente d’alcool et de tabac aux mineurs. Cette interdiction a le mérite d’être simple. Elle n’est pas exempte de possibilités de contournements ou d’effets pervers, mais en tout état de cause, ils sont moins dangereux que l’absence de loi.

Nous avons regretté sur les bancs de gauche, l’absence tout au long de la discussion de la loi, article 24 compris, de nos deux collègues girondins UMP qui avaient exprimé avec nous, lors d’une matinée de rencontre des parlementaires avec les représentants du monde viti-vinicole, leur volonté de porter la bataille unanimement dans l’hémicycle. Je suis toujours prête à un front uni des sensibilités quand les enjeux sont importants et le permettent.

Il y a, au fronton des salles de réception de l’immeuble des grands vins de Bordeaux, une citation qui m’est chère : « Il y a une civilisation du vin. C’est celle où les hommes veulent se connaître afin de ne pas se combattre ». Dans la ville qui porte au plus haut cette civilisation, n’est-il pas temps d’en comprendre l’enseignement ?

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