m

Réserve parlementaire : utilisation 2012-2017

Tout député reçoit chaque année une enveloppe de 130 000 euros. Depuis qu’elle est députée (2007), Michèle DELAUNAY en publie régulièrement l’utilisation sur ce blog.

Il est important de noter que ce n’est que depuis le début de ce quinquennat que le montant de cette réserve a été unifié pour tous les groupes politiques et quelle que soit la notorièté du député. La réserve variait de 1 à 20 sous le quinquennat précédent, ceci en faveur de la majorité UMP d’alors. Cette unification est une avancée de plus faite par notre gouvernement pour une meilleure pratique de la politique.

La synthèse de cette utilisation (comprenant les deux années où mon suppléant Vincent Feltesse était député) est détaillée ici.

 

2013

 

Mouvement Français pour le Planning familial – association départementale de la Gironde18 rue Sainte Colombe, 33 000 BORDEAUXRenforcement des moyens humains pour développer des actions en matière de sexualité, de rapports sociaux de genre et de formation de professionnels et d’intervenants20000 €
Association Cultuelle Israélite de la Gironde213 rue Sainte Catherine – 33 000 BORDEAUXRemise aux normes du système de video-surveillance de la synagogue de Bordeaux10000 €
Fédération musulmane de la Gironde50 rue Jules Guesde – 33 000 BORDEAUXParticipation au financement du pré-projet du centre culturel musulman de Bordeaux50000 €
Centre d’Animation Argonne-Nansouty/Saint Genès1bis rue Lhérisson – 33 000 BORDEAUXFinancement d’un minibus de 9 places pour les sorties culturelles, sportives et de loisirs des enfants, adolescents, adultes et seniors26000 €
Banque Alimentaire de Bordeaux et de la GirondeZI Alfred Daney – Rue Bougainville – 33 300 bordeauxParticipation au financement d’un camion frigorifique pour le transport des denrées alimentaires24000 €

 

 

 

 

2014

 

Fondation du mémorial de la traite des noirsCinéma Utopia, 5 Place Camille Jullian, 33000 BORDEAUX7 000,00 €
Ligue des droits de l’hommeAthénée – Père Joseph Wrésinski, 1 Place Saint Christoly, Boite n°35, 33000 BORDEAUX4 000,00 €
IPPO14 rue Villedieu, 33000 BORDEAUX18 000,00 €
CIMADE32 rue du Commandant Arnould, 33000 BORDEAUX5 000,00 €
Surf Insertion 18 Rue des Menuts, 33000 BORDEAUX5 000,00 €
L’Épicerie6 Rue Jules Guesde, 33800 BORDEAUX8 000,00 €
Secours CatholiqueParc Château Rouquey – Immeuble Orion II, 12 rue Thalès, 33700 MERIGNAC10 000,00 €
Société Saint Vincent de Paul26, rue du Commandant Arnould, 33000 BORDEAUX10 000,00 €
Le Girofard34 Rue Bouqière, 33000 BORDEAUX4 000,00 €
ASTI10 Rue de Causserouge, 33000 BORDEAUX5 000,00 €
Promofemmes10 Rue Carpenteyre, 33800 BORDEAUX5 000,00 €
La maison des enfants64 Rue Magendie, 33000 BORDEAUX4 000,00 €
Chahuts25 rue Permentade, BORDEAUX3 000,00 €
Les Restos du coeurFrêt -Z.I. de Bruges, Rue Robert Mathieu, 33521 BRUGES Cedex9 000,00 €
C dans la boite64 Rue Notre Dame, 33000 BORDEAUX3 000,00 €
BEC HandballSalle Nelson Paillou, 53 rue pauline Kergomard, 33000 BORDEAUX7 000,00 €
Maison Basque7 Rue du Palais de l’Ombrière, 33000 BORDEAUX3 000,00 €
Banque alimentaireZ.I. Alfred Daney, Rue Bougainville, 33300 BORDEAUX9 000,00 €
Graines de la solidarité71 Rue Roger Mirassou, 33000 BORDEAUX4 000,00 €
AIDES Gironde6 Quai de Paludate, 33000 BORDEAUX7 000,00 €

 

 

 

 

2015

 

Foyer Socio-Educatif du collège GoyaCollège Goya – 56 rue du Commandant Arnould – BP 49 – 33023 BORDEAUXParticipation au financement d’une sortie scolaire et pédagogique à Paris1 000,00 €
Diaconat de Bordeaux32 rue du Commandant Arnould – 33 000 BORDEAUX« Expérimentation logement » – Favoriser l’insertion durable des publics relevant du PDALPD dans un logement de qualité20 000,00 €
L’Ire des Marges13 rue Pierre Curie – 33 800 BORDEAUXCréation d’une revue culturelle, Phaeton5 000,00 €
Le RefugeLe Hil, 37 rue des Menuts – 33 000 BORDEAUXDéveloppement et pérennisation de la structure d’accueil de jour des publics en les intégrant à une vie participative et associative13 000,00 €
IPPO – Information Prévention Proximité Orientation14 rue Villedieu – 33 000 BORDEAUXRenouvellement de l’équipement informatique4 000,00 €
Ostau Occitan171 avenue de la Paillère – 33600 PESSACDéveloppement du festival « Mascaret » à Bordeaux1 500,00 €
Renapsud7 rue de l’Ormeau Mort – 33000 BORDEAUXFormations au repérage et la prise en charge du jeu pathologique des professionnels de santé de premier recours12 000,00 €
Radio CHUGroupe hospitalier Pellegrin – Place Amélie Raba-Léon – 33076 BORDEAUX CedexEquipements radiophonique et informatiques de diffusion7 500,00 €
Maison des femmes27 cours Alsace Lorraine – 33 000 BORDEAUXDéveloppement des suivis statistiques : équipement informatique, logiciels statistiques, fonctionnement3 000,00 €
AQAFI134 rue Mondenard – 33 000 BORDEAUXAccueil et accompagnement des étudiants étrangers4 500,00 €
Vivre Avec44 cours Pasteur – 33 000 BORDEAUXHébergement intergénérationnel – aide au fonctionnement4 500,00 €
Agence Créative76 cours de l’Argonne – 33 000 BORDEAUXCréation d’une résidence d’artistes en EHPAD10 500,00 €
DOMISIEL42 rue de la Kruteneau – 67 000 STRASBOURGaction d’accompagnement individualisé en Activités Physiques Adaptées à domicile à Bordeaux10 000,00 €
Association régionale pour l’Intégration des Sourds90 rue Barrault – 75013 PARISIncrustation d’une interprétation LSF dans les DVD de cours de code de la route officiels français3 000,00 €
Autour de la Flèche6 rue Gaspard Philippe – 33800 BORDEAUXSoutien aux initiatives et manifestations de l’association des commerçants et artisans5 000,00 €
Secours Populaire Français de la Gironde95 Quai de Paludate – 33800 BORDEAUXSéjour vacances en direction des séniors15 000,00 €
Jeunesse Futsal54 rue Flamarion – 33100 BORDEAUXCréation d’une section jeune futsal et organisation de stages vacances5 500,00 €
Alliance 33380 Cours de la Somme – 33 000 BORDEAUXAnimations dans le cadre de la journée mondiale de soins palliatifs4 000,00 €
Ligue de l’Enseignement1 000,00 €

 

 

 

 

2016

 

Ligue contre le Cancer Gironde137 Cours de l’Yser – 33 800 BORDEAUX2000 €
Médiathèque des Malades des Hôpitaux de BordeauxHôpital Pellegrin – Tripode – Place Amédée Raba Léon – 33 076 BORDEAUX CEDEX10000 €
ASTREE17 rue des Menuts – 33 000 BORDEAUX2000 €
EurofroggiesLycée F. Magendie, 10 rue des Treuils – 33 000 BORDEAUX2500 €
SOS racisme20 rue Bergeret – 33 000 BORDEAUX4000 €
Union Saint Bruno49 rue Brizard – 33 000 BORDEAUX7000 €
Réseau Paul Bert2 rue Paul Bert – 33 000 BORDEAUX3000 €
Association Les Gringalets20 rue Paul Dukas – 33 700 MERIGNAC10000 €
Promofemmes10 rue Carpenteyre – 33 800 BORDEAUX5000 €
La Chiffone Rit77 rue Reinette – 33100 BORDEAUX5000 €
La Cimade, groupe locale de Bordeaux32 rue du Commandant Arnould – 33000 BORDEAUX5000 €
Karavan BordelaiseMDE – Campus Carreire – 146 rue Léo Saignat – 33076 BORDEAUX CEDEX2000 €
Prendre Soin du Lien40 allée d’Orléans, immeuble le Splendid – 33000 BORDEAUX1000 €
RUELLE – Relais Urbain d’Echanges et de Lutte contre l’Exploitation6 Quai de Paludate – 33000 BORDEAUX5000 €
Restaurants du CœurZI de Bruges – RueRobert Mathieu – 33521 BRUGES Cedex15000 €
Banque Alimentaire de Bordeaux et de la GirondeZI Alfred Daney – rue Bougainville – 33300 BORDEAUX15000 €
Parrainage 3325 rue Francis Martin – 33000 BORDEAUX4000 €
Ecole du Cirque286 Bld Alfred Daney – 33000 BORDEAUX5000 €
SOS Amitié26 rue Labottière c/o MDS – 33000 BORDEAUX2000 €
TRANSROCK3 avenue Victor Hugo – 33700 MERIGNAC5000 €
AquisudsParc Lafitte Appart 202, 16 rue de Benedigue – 33400 TALENCE1500 €
Coll’assos51 rue de Nuits – 33100 BORDEAUX3000 €
Remuménage6 rue Jules Guesde – 33800 BORDEAUX3000 €
Petits Freres des Pauvres11bis Quai Sainte Croix – 33800 BORDEAUX10000 €
Osons Ici et mainteant114 rue Berthelot – 33130 BEGLES3000 €

 

 

 

 

2017

 

Planning Familial 33334 bis avenue Thiers 33100 BORDEAUX7 000 €
Croix-Rouge Française130 cours Alsace Lorraine 33000 BORDEAUX3 000 €
Maison basque de Bordeaux7 rue du Palais de l’Ombrière 33000 BORDEAUX3 000 €
IPPO – Information, Prévention, Proximité, Orientation14 rue Villedieu 33000 BORDEAUX15 000 €
SUD-OUEST Solidarité73 avenue Thiers 33100 BORDEAUX10 000 €
Uniscité5 bis rue de la Tour de Gassies 33000 BORDEAUX10 000 €
Les étoiles multicolores – cirque Romanès37 rue d’Amsterdam 75008 PARIS5 000 €
CIDFF – Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles13 rue Thiac 33000 BORDEAUX4 000 €
Tennis Club de Bordeaux Bastide191 rue de la Benauge 33100 BORDEAUX3 000 €
Bordeaux Etudiants Club HandballRue Pauline Kergomard 33800 BORDEAUX5 000 €
Ligue contre le Cancer6 rue Terrasson 33800 BORDEAUX8 000 €
Secours catholique – Délégation de la GirondeParc Château Rouquey, Immeuble Orion II, 12 rue Thalès 33700 MERIGNAC15 000 €
Clowns stéthoscopesRue Sainte-Marie 33130 BEGLES5 000 €
Ludosens66 rue Abbé de l’Epée 33000 BORDEAUX4 000 €
A.N.A.C.R Gironde – Association Nationale des Ami(e)s de la Résistance10 résidence des tourelles de Charlin, Appt 226, 33700 MERIGNAC2 500 €
Le Flèche de Bordeaux21 rue Ulysse Despaux 33800 BORDEAUX5 000 €
Chant Libre62 rue Hortense 3100 BORDEAUX3 500 €
Quartiers de lecture7 rue de la Garenne 33520 BRUGES2 000 €
Banque Alimentaire de Bordeaux et de la GirondeZI Alfred Daney, Rue Bougainville 33300 BORDEAUX10 000 €
Restos du CœurZI de Bruges, Rue Robert Mathieu 33521 BRUGES Cedex10 000 €

 

Capture d’écran 2017-03-15 à 11.28.18

Droits des femmes : égalité entre les femmes et les hommes, 5 ans d’avancées !

Ce quinquennat a donné lieu à de nombreuses avancées en terme d’égalité femmes-hommes. Récemment, la Délégation aux Droits des Femmes (DDF) a publié (mardi 21 février) son rapport qui en dresse le bilan.

5 priorités ont été définies:

• Parité dans la sphère politique et dans les sphères professionnelle et sociale :
– 50% de femmes dans les Conseils départementaux contre 13% auparavant.
– 16 000 conseillères municipales supplémentaires élues en mars 2014
– Seuil de 30% de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
– Loi du 4 août 2014 instaure l’obligation de 40% de femmes dans les CA des entreprises cotées en 2017.
– La loi relative à la modernisation de notre système de santé permet de garantir l’égal accès des femmes et des hommes aux instances de gouvernance des institutions sanitaires, dont les ARS.

• De nouveaux moyens pour l’égalité professionnelle :
– La loi Rebsamen instaure des accords et plans d’action pour l’égalité professionnelle dans les entreprises.
– Lancement d’une campagne pour faire passer la proportion des métiers mixtes de 12% à 1/3 en 2025.
– Accès au crédit et accompagnement des femmes créatrices grâce au Plan Entrepreneuriat au féminin.
– Meilleure articulation entre vie personnelle et vie professionnelle par des solutions d’accueil des jeunes enfants (objectif création de 275 000 places d’accueil supplémentaires pour les 0-3 ans dont 100 000 places de crèches supplémentaires).

• Lutte résolue contre les violences faites aux femmes :
– Adoption du Plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes fin 2013.
– 1 650 solutions d’hébergement d’urgence supplémentaires pour les femmes victimes de violences créées d’ici 2017.
– Généralisation du “téléphone grand danger” et numéro unique pour les femmes victimes de violences.

– Loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel adoptée le 6 avril 2016 avec 4 piliers majeurs :
1. Lutte contre les réseaux de traite et de proxénétisme
2. Parcours de sortie de la prostitution / accompagnement des victimes
3. Renforcement de l’éducation à la sexualité
4. Responsabilisation du client et interdiction d’achat d’actes sexuels

• Nouveaux droits garantis :
– Prise en charge à 100% du forfait IVG
– Accès gratuit et confidentiel à la contraception pour les mineures de 15 à 18 ans.
– Renforcement d’une offre IVG de proximité sur les territoires
– La loi Santé a supprimé le délai de réflexion obligatoire dans le cadre d’une IVG en 2015.
– Loi pénalisant le délit d’entrave à l’IVG sur internet adoptée le 16 février 2016.
– La garantie contre les impayés de pensions alimentaires (GIPA) a été généralisée au 1er avril 2016.
– Allocation de Soutien Familial, qui soutient les mères isolées, est revalorisée d’ici 2018 (de 90€ à 120€)

• Développement de l’éducation à l’égalité filles/garçons : plan pour l’égalité à l’école, lutte contre le sexisme et pour la mixité, renforcement du contrôle du secteur de l’audiovisuel en matière de sexisme.

Agriculture urbaine: mettre la campagne en ville

En 68 le slogan était « mettre la ville à la campagne ». Aujourd’hui l’enjeu est tout autre puisqu’il s’agit de (re)mettre la campagne en ville et placer l’environnement et la transition écologique au cœur de notre dessein pour Bordeaux.

Michèle Delaunay est intervenue hier en Conseil Municipal pour souligner l’importance de repenser nos usages citadins : pour un développement plus durable et pour une meilleure qualité de vie.

En 1960, les surfaces maraichaires représentaient 450 hectares à Bordeaux et alentours; en 2010 il n’en restait plus que 130 hectares.

Travailler sur la question de l’agriculture urbaine c’est à la fois développer des outils pédagogiques à disposition des citoyens pour les sensibiliser à la question environnementale, mais également poser les bases d’un modèle urbain durable pour les années à venir, favorisant les circuits courts et l’alimentation bio et locale (voir très locale).

Pour réintroduire le maraichage dans nos usages quotidiens, plusieurs axes de réflexion sont proposés :

Généraliser une agriculture hors-sol partout en ville, à l’image de la « ferme urbaine » développée à Lille, où les plantations sont faites dans des « smart pots » transposables d’un site à un autre facilement.

→ la municipalité sera en charge de l’entretien des pots et de la distribution de la terres et des semences aux habitants.

Mettre en place un cadastre des « toits pour l’agriculture », afin de répertorier les opportunités de notre territoire et encourager les projets, qu’ils soient associatifs et de petite taille, ou productifs et organisés via des filières professionnelles.

→ A Montréal au Canada, une entreprise (lufa) s’est spécialisée dans l’utilisation des toitures commerciales, de grandes surfaces plates donc parfaitement adaptées pour l’installation de véritables serres agricoles. La première de ces « usines agricoles urbaines » produit chaque année 70 tonnes de légumes (sur une surface de 3000m2 de serre).

Construire la ville de demain afin de l’adapter à ces nouvelles pratiques : chaque nouveau projet immobilier à Bordeaux doit favoriser la végétalisation, soit de plein sol soit sur les toitures.

→ A Paris, Anne Hidalgo souhaite investir 100 hectares de toiture d’ici 2020 pour végétaliser la ville et intégrer l’agriculture urbaine (dans les construction nouvelles mais aussi sur le bâti ancien)

Toutes ces initiatives permettront à la fois de développer de nouveaux circuits de production et consommation favorisant des aliments de saison et de qualité ; mais également de favoriser le lien social entre les habitants et de lutter de manière efficace contre la pollution et les GES. Vivre à proximité d’un espace végétalisé permet de considérablement améliorer la qualité de vie et à un impact positif sur la santé qu’il est nécessaire de mettre en avant et de valoriser.

Il est aujourd’hui particulièrement important de proposer aux habitants de Bordeaux un véritable projet écologique, structurant et porteur d’innovations, capable de placer Bordeaux en tête des villes d’avenir.

Les nouveaux apostats

Lors du dernier Conseil de Métropole, alors que je saluais l’engagement de Benoît Hamon pour le sport comme outil de santé publique, Alain Juppé m’a narquoisement répondu: « Eh bien, les nouveaux convertis sont une fois encore les plus zélés.. ».

La formule est bien connue, mais qu’en est-il des nouveaux apostats ? Ceux qui, plus ou moins patauds, reprennent le train pour Bordeaux (c’est une image) et après avoir déserté Juppé, pour certains dès le lendemain, viennent à Canossa ?

Qu’en est-il de Juppé lui-même, qui, le jour d’après l’article du « canard enchainé », a proclamé, alors que personne ne lui demandait rien, qu’ « il ne serait pas le plan B ». Il est amusant à ce propos de poursuivre l’anecdote évoquée à l’instant. Avec beaucoup de retenue, je lui répondais qu’en matière de nouveaux convertis, chacun devait s’interroger sur soi-même avant de brocarder les autres. Sa réponse fusa aussitôt: « Moi, Madame, je n’ai pas eu à réfléchir, je me suis rallié dans la minute ». Il s’agissait bien sûr du ralliement à Fillon, aussitôt après l’annonce des résultats des primaires.

Aujourd’hui, c’est surtout des nouveaux apostats qu’il s’agit, ceux qui se saisissent de la déclaration de Fillon après sa convocation pour probable mise en examen pour s’éloigner. Notons que ces départs ne sont pas survenus tout de suite : tous ont attendu les réactions de la presse. Eût-elle été plus réceptive au ton gaullien de Fillon, eux-mêmes auraient été moins rapides et, par exemple, auraient pu attendre le rendez-vous des juges, car il ne s’agissait que d’une convocation qui aurait pu ne pas déboucher sur la mise en examen.

Ces nouveaux apostats, après avoir lu les commentaires peu amènes des médias, se sont alors autorisés au départ, amenant hier 3 mars, le journal « Libération » à mettre en ligne un compteur qui renseigne à la fois sur la célérité de chacun et sur leur nombre total en une seule journée (plus de 100).

Situation particulière à Bordeaux, car si Alain Juppé se portait candidat et venait à être élu, serait-ce sa « dauphine » qui serait effectivement couronnée Maire ? Première à avoir rejoint Fillon,  dernière du groupe des juppéistes à le quitter, sa situation serait alors peu confortable aux yeux des Bordelais. L’apostasie est un métier difficile quand il devient un art de répétition.

Garder la tête froide n’empêche pas à l’occasion de sourire. Je crois même que sourire en est la condition.

Garder la tête froide

Garder la tête froide n’est pas chose aisée dans cette campagne chaotique qui amène à se poser la question de l’opportunité de conserver les 2 scrutins qui se rapprochent à même date.

Pourtant, il le faut et c’est à cela que devraient inciter les médias. La conférence de presse de François Fillon ce 1er mars était quasi-gaullienne pour le ton, mais beaucoup moins sur le fond.

Tout d’abord les faits qui amènent à une probable mise en examen correspondent-ils à des « erreurs », comme il l’a dit,  ou à de véritables fautes. La justice le dira (en utilisant ou pas un autre terme, celui de « délit ») et, pour cela, je ne veux pas revenir sur ce débat.

L’enquête est-elle trop précipitée, comme le soupçonne François Fillon, supposant par cela même qu’elle est télécommandée, ce qui ne pourrait être que par le pouvoir en place. Le simple bon sens dit « non » : n’est il pas légitime de vouloir aboutir au plus vite au regard de l’imminence de l’élection présidentielle. C’est cette imminence qui fait que la  situation n’est pas ordinaire.

Je crois par ailleurs comprendre que le 17 mars (2 jours après la convocation de Fillon) est la date butoir pour que le Conseil Constitutionnel puisse engager une action d' »empêchement », susceptible de déclencher un retard de la date prévue du scrutin. Cela n’est sans doute pas l’exacte formulation : je ne veux en aucun cas me déguiser en constitutionnaliste d’opérette et j’en appelle par exemple au Bordelais Pascal Jan pour nous éclairer. Remarquons au passage que Fillon en avait appelé dès le début de l’affaire à ce que « ça aille vite ».

La justice est-elle indépendante ? Tous, sur tous les bords, ont salué le fait que le quinquennat de François Hollande avait été de ce point de vue particulièrement exemplaire. Pas sa mise en cause, et de la justice et de la démocratie, François Fillon fait peser un lourd soupçon sur tous ceux qui mènent l’enquête et l’instruisent. A noter que dans ce premier temps d’enquête, celle-ci est forcément à charge, puisque la partie en cause a seulement à répondre à ce qui lui est demandé et qu’elle n’a accès au dossier et à agir à décharge qu’une fois justement la mise (éventuelle, ici) en examen.

La presse en a-t-elle fait trop et a-t-elle fait montre de partialité ? Eternelle question : la presse a dénoncé des faits, essayé de les établir et, en effet, ni dans le cas de Fillon, ni dans tant d’autres, titré et commenté  de manière à retenir l’attention et la curiosité du lecteur, prompt à s’emballer quand il s’agit d’hommes ou de femmes poliques. François Hollande a profité de ce mauvais temps et de bien d’autres..

Coup du sort ou du hasard : un journaliste de @sudouest m’appelle à ce moment précis, déviant un légitime tantinet sur la situation de la gauche (et si Juppé avait été rappelé du banc de touche si Fillon s’était retiré ?), comme sur une possible nouvelle donne à Bordeaux (les élus MODEM de la municipalité auraient-ils alors été mis en situation peu confortable ?..)

J’en reviens à ma tête froide. Nous sommes sans prise sur la tenue ou non du scrutin, nous en avons sur son issue. Nous devons montrer aux électeurs, que la politique n’est pas ce fleuve tumultueux qui les rebute, mais aussi le champ de la responsabilité dans les paroles comme dans les actes.

 

 

 

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel