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Michèle Delaunay titille le « déclarateur précoce »

Sud Ouest, le 15 janvier 2009

Michèle Delaunay, la députée socialiste de la deuxième circonscription bordelaise, a pris connaissance à Paris de l’information selon laquelle Alain Juppé, qu’elle a battu aux législatives de 2007, se représentera en  2012 (lire « Sud Ouest » d’hier). Elle a répliqué par un communiqué cinglant, comme on pouvait l’imaginer. Le maire de Bordeaux, qualifié de « déclarateur précoce », est mis par la députée devant ses contradictions avec ses déclarations antérieures, « mille fois répétées, de s’en tenir à sa seule fonction de maire et de ne briguer de ce fait aucun autre mandat électif ».


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AJ, déclarateur précoce pour les législatives 2012

Alain Juppé vient d’annoncer sa candidature aux élections législatives de 2012. Annonce surprenante, non seulement par son étonnante précocité mais parce qu’elle vient en rigoureuse contradiction avec ses déclarations, mille fois répétées, de s’en tenir désormais à sa seule fonction de Maire et de ne briguer aucun autre mandat électif (cf infra*).

Les Bordelais ne manqueront pas d’apprécier ce rapide changement de position. « Ce n’est pas la girouette, mais le vent qui tourne », disait le regretté Edgar Faure. Hélàs, ici, pas le moindre alizée qui puisse justifier cette déclaration qui a surpris même à droite.

« Bordeaux », dit-il, « a besoin d’un député qui a de l’influence ». Ancien Ministre de ce gouvernement, n’en a-t-il pas déjà dans la position qui est la sienne et ne peut-il mieux l’utiliser pour notre ville qui se vide de ses institutions et de ses entreprises ?

Pour ma part, je pense que Bordeaux a surtout besoin d’un député qui puisse se consacrer à son mandat et défendre l’ensemble des Bordelais, et en particulier tous ceux que la politique municipale comme par la politique gouvernementale laissent sur le côté. Vingt-cinq pour cent des Bordelais au dessous du seuil de pauvreté, 11000 RMIstes…

Voilà donc Alain Juppé, premier candidat déclaré de France pour une élection législative dont personne ne connaît encore le contexte, ni local, ni national.

Cher Alain, que sera notre pays dans 4 ans ? Et vous même, tout comme moi ?

Pour ma part, je pense qu’il y a aujourd’hui plus pressant que de penser à notre élection. Dans les rues à Bordeaux, est-ce cela qu’on nous demande ? Est-ce le sujet majeur d’inquiétude des Bordelais ?

Nous avons tous, je crois, la même réponse sur le sujet.

  • Quelques déclarations d’AJ, à l’occasion des dernières élection municipales__

« Alain Juppé a retenu une leçon : « Désormais, je ne me mettrai plus en situation de cumuler les mandats », assène-t-il. »

/Le Point, 27 septembre 2007/

« Je l’ai dit et je le ferai, j’ai compris le message que m’ont adressé les Bordelais au mois de juin dernier. Ils n’ont pas compris qu’en étant Maire je me présente pour être Député (…). J’ai enregistré cinq sur cinq et là, j’ai pris l’engagement formel, si je suis élu, d’être Maire de Bordeaux point à la ligne. »

/TV7, 21 février 2008, 2ème débat Rousset/Juppé/

« Naaba : Quelles leçons avez-vous tirées de votre échec lors des législatives qui vous serviront durant cette campagne municipale ?

Alain Juppé : Une leçon principale : aujourd’hui, les Bordelaises et les Bordelais ont envie d’un maire à plein temps (…), je serai un maire à plein temps sans aucun autre mandat électif. »

/Chat en direct sur le site du Monde, 4 janvier 2008/

Santé et service public

La médecine nous occupe beaucoup à l’Assemblée à l’approche de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » ; audition aujourd’hui de l’anesthésiste Patrick Peloux, cet après-midi de Claude Evin, et ce soir à la fondation Terra Nova, première réunion du groupe de travail « Santé ».

Je retiendrai de la journée la discussion que j’ai eu avec Claude Evin sur un fragment du projet de loi : celui qui prévoit la possibilité pour les établissements privés de santé (les cliniques) d’assurer des missions de service public.

Dit comme cela, cela parait plutôt favorable. Sauf que rien n’est précisé : quelles missions ? A quel tarif seront-elles assurées ? Qui en décidera ?

Il y a fort à craindre que cette fraction de service public ne puisse être très sélective (par exemple, ne concerner qu’une part des urgences, celle qui laisse augurer de soins ultérieurs) et laisser au contraire de côté les urgences liées à la précarité, au grand âge… Tout cela doit en tout cas être précisé.

Plus généralement, et cela a été l’objet de mon interrogation à Claude Evin, nous ne devons jamais oublier un principe. Il n’y a pas de médecine « libérale » par le seul fait que les actes médicaux sont financés par l’assurance maladie, c’est à dire pas des deniers publics. Pour cette raison, l’hospitalisation privée elle même n’est pas véritablement privée et doit assumer les charges liées à son financement public.

Pour ma part, je considère comme exigible que toute pratique médicale comporte une part obligatoire relevant d’un tarif public (que l’on appelle tarif opposable). Les médecins en secteur non conventionné devraient assurer une part d’activité en prix conventionné. De la même manière que les médecins hospitaliers peuvent d’ores et déjà bénéficier d’une fraction de leur activité en secteur privé.

Je n’ai pour ma part jamais eu de « secteur privé », mais en face de la fuite de nombreux médecins et chirurgiens des hôpitaux publics vers le privé, on ne peut méconnaître les effets de la disparité de revenus entre les deux modes d’activité, et cette part de privé dans le public, et de tarif public dans l’exercice privé amoindrirait les écarts.

Claude Evin en a convenu et m’a avoué qu’il avait défendu cette position lorsqu’il était ministre. Il y a près de 20 ans et ce n’est toujours pas le cas…

Les femmes, finalement, ça a de la gueule…

A l’occasion de la dernière promotion de la légion d’honneur, largement fournie en vedettes de show biz, trois femmes ont décliné la distinction qui leur était faite.

Deux journalistes politiques, tout d’abord, qui ont exprimé que leur refus était motivé par le souci d’indépendance, indispensable dans l’exercice de leur mêtier.

La troisième est Michèle Audin, mathématicienne, fille de Maurice Audin, qui a expliqué que Nicolas Sarkozoy n’avait pas cru bon de répondre à la lettre de sa mère lui demandant la vérité sur la mort de son mari pendant la guerre d’Algérie.

Curieux qu’il s’agisse de trois femmes…

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel