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La paille et la poutre

Lundi soir dans l’avion, mon excellente collègue Chantal Bourragué, m’a interpellée : « Ah, il est riche le Conseil Général de faire de la publicité dans Sud Ouest ! »

Propos bien imprudent quand on soutient le gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Le lieu n’était pas au débat. Je le prolonge donc ici.

Le budget du service de communication du gouvernement (Service d’Information du Gouvernement « SIG ») a vu son budget passer de 5,8 à 23 millions d’euros depuis l’avènement de notre Président, soit une augmentation de 300% que l’on peut considérer comme assez favorable en ces temps de crise. Le service a dans le même temps été placé sous l’autorité directe du Président (au lieu du Premier Ministre) et confié à un de ses amis, Thierry Saussez.

Hors de cela, la remarque de ma collègue était doublement inopportune en ces temps de réforme audiovisuelle, puisque c’est un cadeau de 800 millions d’euros que nous faisons avec cette loi aux chaînes privées, en remerciement de leur bon comportement à l’égard du gouvernement comme de l’ex candidat.

Je suis ce matin en séance plénière au Conseil Général. Je ne suis pas sûre que le groupe UMP, qui a sans doute réfléchi, évoque ce matin le sujet.

Projet de loi sur le travail du dimanche : le feuilleton

Il devait être déposé en juin, puis en décembre la semaine dernière, puis en janvier, puis de nouveau en décembre, demain soir mardi… On apprend aujourd’hui que ce sera sans doute mercredi soir.

Le Président a dit « je veux » et refuse de reculer contre l’évidence. Un rapport chiffré vient d’être publié. Extrait : si 20 % des commerces non alimentaires, représentant un effectif de 190 000 salariés, décidaient d’ouvrir le dimanche, les embauches potentielles seraient de l’ordre de 17 200 emplois. Dans le même temps, les pertes d’emplois dans les commerces non concernés seraient de 22 600, soit un un solde négatif de 5400 emplois .

Le constat est malheureusement sans appel.

Mais non sans réponse : notre groupe a déposé 4340 amendements au texte.

Proposition à la Municipalité de Bordeaux : limitation de la plage horaire d’ouverture du parc de machines à sous du casino

Imagine-t-on le dégât que peut constituer la présence des heures durant, dès 10 h du matin, devant une machine à sous ?

Je fais régulièrement une proposition à la Municipalité de Bordeaux dans ses domaines de compétence. La dernière concerne la délégation de service public au Casino de Bordeaux (Eh, oui, le casino est une délégation de service public !)

Elle consiste en la réduction de la plage ouverture du parc de machines à sous en semaine : de 17 h à 4 h du matin au lieu de 10 h du matin à 4 h le lendemain, sans modification des horaires le week end. Proposition très modérée comme on voit et qui va dans le sens des recommandations du récent rapport de l’Inserm mettant en évidence le risque addictif de cette sorte de jeu.

Ci-après mon courrier au Maire de Bordeaux.

(suite…)

The poor young shepherd

« The poor young shepherd » est, comme on a peut-être oublié, le titre d’un poème de Verlaine, très enfantin et très doux.

« J’ai peur d’un baiser comme d’une abeille… »

Je ne me souviens de rien d’autre et d’ailleurs, cela n’a rien à voir avec mon propos, résolument politique.

Dans la maison vient d’entrer une jeune Dixie de deux mois. Consciente de mes responsabilités, j’étais résolue à la tenir éloignée de toutes les tentations médiatiques, et même décidée à ce qu’elle n’apparaisse jamais dans ce blog.

Imaginez les possibles dégâts… Voyez par exemple Jean Sarkozy, élevé sous les flashes, laissant flotter dès le plus jeune âge sa jeune et blonde crinière au vent des caméras. Résultat : pas si tôt capable de donner de la voix, d’aboyer dans le sérail politique, le voilà à l’assaut du Conseil Général des Hauts de Seine, de la Mairie de Neuilly et autres terres découvrant à marée basse.

Imaginez en Gironde la même tentation pour le Conseil Général ou la Mairie ! Si jeune, si tôt, et même en une période qui prône le renouvellement et le changement de génération comme l’universelle thérapie. Ma conviction était définitive : Dixie vivrait dans l’obscurité médiatique.

Las ! Dès hier, un tire-bouchon a été, à cette jeune débutante, encore oiselle et O combien innocente, consacré. Ce n’était pas si tôt fait, qu’un blog inspiré (alain Ioupi) lui accordait un paragraphe.

Le résultat ne s’est pas fait attendre, et présentement l’impétrante est en train de s’entraîner aux discours tonitruants, aux vociférations (« Moi je », « J’ai décidé », « Je veux »…), aux coups de menton/museau et à une vibrionnante agitation.

Poor young shepherd, entraîné sur si mauvaise pente…

La politique du bon plaisir

Chaque jour qui passe nous conforte dans la justesse de la décision de la gauche de ne pas voter la réforme institutionnelle au dernier Congrès de Versailles.

Celle-ci nous avait été vendue, à grands renforts de discours et de proclamations, comme destinée à augmenter les pouvoirs du Parlement. Il n’en était rien, et en particulier le mode d’élection des sénateurs n’était aucunement rendue plus démocratique. La pratique du gouvernement, et plus encore du Président, démontre depuis lors quelle était la réalité de leurs intentions.

Fiasco parlementaire du Gouvernement à l’occasion de la réforme de l’audiovisuel ? Personne n’avait compris que l’on veuille légiférer au pas de charge en décrétant l’ « Urgence » (l’absence d’aller et retour entre les deux chambres) sur un projet sensible qui porte atteinte à la liberté de la presse et coûtera 450 millions au contribuable. La raison est au demeurant simple : alimenter les caisses des groupes Bouyghes et Bolloré, mais elle n’a pas suffi à convaincre jusqu’aux parlementaires du Nouveau Centre qui ont rejoint notre opposition alors qu’ils ont voté jusqu’alors tous les textes du gouvernement.

Résultat : on va passer le texte par décret. Vous n’êtes pas sages, pas obéissants, eh bien vous allez voir !

Travail du dimanche. La fronde a gagné là jusqu’aux rangs de l’UMP. Le texte, déja repoussé une fois et qui devait nous occuper cette semaine qui s’achève a été remis, initialement « sine die ».

Qu’est-ce que c’est que ça, a dit le Président. Coup de sifflet long pour convoquer les députés de sa majorité mercredi dernier : je ne veux voir qu’une tête et le texte doit passer avant noël !

Conclusion : on redécale tout, qu’importent les emplois du temps des parlementaires que l’on bouscule d’une levée de sourcil présidentiel. Le texte passera mardi prochain, et qu’on se le dise : il passera. Tous les rendez-vous et réunions que j’avais pour ma part déplacé, je dois les repousser encore, comme un grand nombre de députés.

Les urgences parlementaires sont calquées sur les caprices présidentiels. La loi pénitentiaire que nous devions aborder cet automne pourra attendre, des jours ou des ministres meilleurs. La loi sur le Vème risque, qui nous était promise pour septembre aura de la chance si elle arrive avant septembre prochain. La réforme hospitalière en est maintenant à février au lieu de décembre. Le travail du dimanche, on en conviendra, est beaucoup plus importante pour les Français.

Cette politique du bon plaisir, ne nous est pas inconnue à Bordeaux. Elle prend ici des dimensions autocratiques qui, une fois encore, rappellent la décadence de l’empire romain. Caligula et sa petite chaussure qu’il rehaussait pour paraître plus grand.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel