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Droits de l’homme et devoirs de la femme

C’est une de mes blagues favorites de dire qu’on a pris grand soin de rédiger les droits de l’homme, pour mieux sous entendre que la femme, elle, avait hérité des devoirs…

La blague n’en est plus tellement une depuis que l’ancienne président irlandaise, Mary Robinson a déclaré à notre Président qui l’avait invitée pour célébrer le 60ème anniversaire « Moi, je préfère « droits humains », vous ne trouvez pas que c’est plus moderne ? »

Le journal « le Monde » embraye ce soir sur le sujet qui est moins anecdotique qu’on ne croit. Les mots ont une histoire, et n’en déplaise aux maîtres grammairiens, ils ont non seulement un sens mais un sexe. Ou plutôt, ce sens est entâché de sexisme.

Reconnaissons le, les droits de l’homme les plus souvent violés sont les droits de la femme. Ce qui a conduit à traduire des textes anglais de manière passablement incongrue. « Human rights of women » sont devenus dans notre langue « les droits de l’homme de la femme » ; ça fait bizarre…

Voilà que la Ministre des affaires étrangères du Canada Micheline Calmy Rey s’en mêle aussi : « L’expression « droits de l’homme » n’est plus adaptée à la société moderne et égalitaire d’aujourd’hui. La langue se doit d’accompagner les évolutions sociales, et le terme « droits humains » se comprend comme une adaptation logique à l’égalité des sexes ».

Quant aux « devoirs de la femme », ils restent si implicitement admis, que personne n’a songé en réclamer le partage !

Droits de l’homme : en France aussi

La déclaration des Droits de l’Homme, dont nous célébrons aujourd’hui le soixantième anniversaire, est universelle. Tellement universelle, qu’on en oublie qu’elle concerne aussi la France.

Illustration aujourd’hui avec la prise de parole (assez malencontreuse au demeurant) de Bernard Kouchner qui est à ma connaissance Ministre des affaires étrangères et européennes et n’imagine pas un instant que Rama Yade pourrait, à l’occasion, être utile à l’intérieur de nos frontières. Rama Yade elle-même « défend son bilan », parfaitement extra-hexagonal.

Et pourtant ! Quelle belle collection de violations pouvons-nous afficher aux frontons de la République, en violation des trois beaux mots qui y figurent. Amnesty International, le Conseil de l’Europe avec l’accablant rapport Hammarberg, n’ont pas manqué d’en faire état

Violations dans nos prisons, où les détenus ont bien souvent des conditions de vie indignes, ne serait-ce que du fait de la surpopulation. Un jeune homme de 24 ans vient de se pendre à la maison d’arrêt de Gradignan. Un détenu tous les trois jours meurt de la même manière dans nos prisons.

Faits de violence dans les centres de rétention administrative ; traque des demandeurs d’asile autour de Calais, avec hélicoptère, projecteurs et chiens policiers ; violation délibérée des normes internationales qui protègent les mineurs devant la justice ; pressions et menaces sur les personnes et violence policières qui atteignent jusqu’aux patrons de presse …

Fichages illégitimes et irresponsables avec le fichier Edvige et toute une collection d’autres, dont le fichier STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées) qui ne réunit pas moins de 17 millions de personnes ! La majorité des lecteurs de ce blog y figurent : il suffit pour avoir cet honneur d’avoir eu la plus petite maille à partir avec une commissariat, fût-ce pour déposer plainte.

Au chapitre de ces violations aussi, les reconduites à la frontière d’étrangers, souvent depuis longtemps sur notre sol, souvent ayant un travail, parlant Français, ayant des enfants scolarisés avec les nôtres, et embarqués dans ce qu’Amnesty appelle « les charters de la honte ».

Liste bien sûr non close et que chacun pourra compléter. Je crains d’ailleurs que les mois à venir ne l’alourdissent. Comme dit Kouchner, décidément bien intégré dans le gouvernement dont il fait partie, « les Droits de l’Homme sont si souvent contraires à la politique ».

Obstiné, mais pas courageux

Eh bien, mes amis, bloguer, tracter, chatter, discuter sur le terrain, ce n’est pas tout à fait inutile ! Démonstration est faite : les Français ne sont pas malléables à merci.

Le projet de loi sur le travail du dimanche est repoussé sine die. « Sine die » n’est pas « sine arrière pensée ». Not’ Président, comme on disait autrefois not’ Maître, y tient beaucoup. Rapport à quelques gros centres commerciaux de la région de Marseille, dont l’un très opportunément appelé « plan de campagne » (suivez mon regard ou, du moins, ma pensée).

Il semble qu’il recule momentanément devant le tollé soulevé jusque dans les rangs de la majorité, mais avec l’intention de faire passer le projet, ni vu, ni connu, dans le texte « plan de relance », penaudement caché entre deux articles.

Obstiné, mais pas courageux, not’ Président. Pas de chance, de not’ côté, c’est plutôt les deux.

 »A voir :

https://www.deputes-socialistes.fr/medias//PDF/argumentairesXIII/dimanchelibre.pdf  »

Petits échos rapides en provenance de l’Assemblée

Près de sept heures de train entre Bordeaux et Paris, dont 4 en cale à Chatellerault, sous une fine pluie glacée… Encore un coup d’un vague commando nihilo-négativiste, sorti de je ne sais quel fagot connu de la seule Ministre de l’Intérieur.

Tant et si bien que j’ai commencé ma journée opérative au moment des questions d’actualité au gouvernement. L’actualité principale à l’Assemblée c’est la quasi-certain report du texte sur le travail du dimanche en janvier.

Pour mémoire, ce même texte devait passer en juin dernier. On ne peut pas ignorer qu’il constitue un caillou très irritant dans la chaussure UMP. Le prétexte assez commode est cette fois de dire que les débats autour de la réforme audiovisuelle traînent trop en longueur. Et reconnaissons que nos collègues de gauche font une très belle résistance contre ce texte dont le coeur est, en fait, de transférer au privé 800 millions d’euros de recettes publicitaires et de museler la télévision publique en vue de 2012.

Voilà, les petits échos de l’Assemblée. Je cours à une audition en vue de la loi HPST, qui vient d’ailleurs de changer de nom : « loi de réforme hospitalière » au lieu de « loi Hôpital Santé Territoires. Cela démontre qu’il n’y est pratiquement question que de gouvernance et point de santé.

Conseil fédéral : Avanti !

Les Conseils se suivent et ne se ressemblent pas.. Ce soir, bref conseil fédéral de Gironde, sous le signe d’accords bien pesés et bien pensés. Tout cela en présence de nos grands, moyens et petits élus (curieusement, on ne définit comme tels que les grands…) et dans une atmosphère que l’on peut qualifier de bonne.

Notre amie Catherine Veissy, conseillère régionale, devient le numéro deux de la fédé, aux côtés de Ludovic Freygefond. Que n’a-t-on pu faire aussi bien au Conseil national avant hier, en nommant numéro deux Vincent Peillon ? Seuls les esprits nocturnes de Solférino connaissent la réponse.

Tout cela est de toutes manières de l’histoire ancienne. Comme il n’y pas de deuxième dans une élection, mais seulement un élu et un battu, il n’y a pas non plus de marche arrière en politique. Dans le contexte de Rome décadente où nous sommes (le sénateur Marini proposant de défiscaliser les victimes de la Bourse !), nous sommes condamnés à la marche avant.

Très bonne chose (la condamnation, pas la situation). On disait, méchamment que les chars de l’armée italienne pendant la dernière guerre avaient cinq marches arrière et une seule marche avant.

Nous voilà tout à l’inverse. Avanti !

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel