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En direct de Bordeaux centre : le détail du triple vote

Triple vote ce soir à Bordeaux centre, comme à vrai dire partout en France

Secrétaire de section un seul candidat : Bertrand Dubois
votants 143

BD 117 nuls 26

Bravo Bertrand ! Au boulot !

Secrétaire fédéral votants 143

Ludovic Lreygefond 55
Matthieu Rouveyre 63
blancs 25

Secrétaire national votants 148

Martine Aubry 36
Benoit Hamon 26
Ségolène Royal 84

La moutarde de la terre

« Et si le sel de la terre s’affadit, avec quoi le salera-t-on ? » Eh bien oui, c’est une traduction incertaine, comme toutes celles de l’époque, de l’évangile. Vous le savez : d’Henri Emmanuelli à Ségolène Royal, tous les socialistes aiment les références bibliques. Et ils ont raison : cela fait partie du fond et du tréfond de notre matrice culturelle, et tout le monde le comprend.

J’ai quand même une réserve vis à vis de la bilble : elle ne parle pas de la moutarde. Une réserve forte, comme la moutarde elle-même.

J’apprends à l’instant dans le poste qu’Amora va fermer le site de Dijon, et deux, trois autres dans la région. Amora ? Ma moutarde ? Ma moutarde « de Dijon », que j’aime à l’égal de ma camarade et collègue Pascale Got, députée du Médoc ?

Presque dans la même phrase, j’apprends que ma-moutarde-de-dijon appartient en fait à Unilever depuis des lustres.

Incroyable question, dont la plupart des socialistes occupés ce soir à voter pour un enjeu majeur que je partage, se moquent. Et pourtant…

Posons-nous des questions. Les socialistes -et ils ont raison- ne sont pas des fanatiques de l’ « héritage ». Mais quand même. Le pimpin, ou la groupe de pimpins, qui a hérite d’Amora et de la moutarde de Dijon, ne pouvait-il pas faire mieux que de la vendre à Unilever ?

Ne pouvait-il pas faire mieux que d’écraser, sans s’engager à les défendre autrement, tous les fabricants de moutarde du coin ?

Et M. Unilever, peut-il être si stupide de délocaliser la moutarde de Dijon à Oulan Bator (bien sûr que ce sera pas à Oulan Bator, c’est juste un mot-image) ?

Et nous, que ferons-nous ?

Si la moutarde de la terre s’affadit, avec quoi la relèverons-nous ?

Cela apparait comme un sujet politique bien trivial, surtout en ce jour de vote des socialistes. Nous devons être utopiques, irrationnels et réalistes. La moutarde de Dijon nous appartient. Elle est un mot, elle est un petit morceau du cerveau qui l’appelle ainsi.

Soyons simples. Postés sur l’essentiel, comme des chasseurs veillant le canard. « Plus canards que Duchène », ai-je dit hier à Gilles Savary. Seuls les Bordelais comprendront.

Je suis triste, tout me fait mal. Allons voter ! Cela, les socialistes bordelais, entrainés à l’intérieur de leur parti par toutes les étapes de nos instances et à l’extérieur par le cumul des élections partielles à Bordeaux et des élections nationales, sont des maîtres en la matière.

Le Beaujolais nouveau est arrivé !

A-t-on remarqué ce fait décisif : nous sommes le troisième jeudi de novembre !

Les connaisseurs, gastronautes, épicuriens de tous poils, dont je fais (très momentanément) semblant d’être, ont tout de suite saisi le message. Ce jeudi, ce jeudi précisément, est celui du Beaujolais nouveau !

Beaujolais nouveau… C’est clairement un signe : ce jeudi est aussi celui du Parti Socialiste nouveau, avec tout à l’heure, le vote des militants pour leurs premier(e)s secrétaires : nationaux, fédéraux, de section.

Sûr que la direction ancienne du Parti Socialiste qui, dans sa grande sagesse, a différé d’un an et demi la tenue du congrès pour des motifs obscurs qui ne sont que trop clairs, a misé aussi sur cette heureuse coincidence.

Demain, le Parti Socialiste nouveau sera à toutes les tables, dans toutes les têtes, et pèsera plus lourd dans l’avenir du pays et la situation des Français.

Au gymnase japy, ce soir

Retour (tardif) du gymnase Japy où Ségolène tenait, avec nous tous, sa dernière réunion d’avant vote. Un millier de militants, au coeur des terres de Bertrand Delanoë, dans une ambiance très naturelle et chaleureuse, telle qu’on aurait voulu la connaître lors du congrès de Reims.

Ce n’était ni le zénith (très loin de là), ni un meeting ordinaire, avec une grande partie des équipes de la motion E, tout le monde ayant beaucoup travaillé et se remerciant mutuellement d’avoir fait tout le possible.

Je suis à l’opposé de l’oblativité, du prosélytisme et j’espère que cela est apparu dans le blog. Je souhaite travailler avec tous ceux qui demain voteront en conscience, quel que soit leur vote.

Retour très tôt demain matin à Bordeaux, pour une journée pleine de l’ordinaire d’un député. Pendant les travaux, la vente continue.

Pendant les travaux, la vente continue

Le Parti Socialiste est comme l’assurance sociale : affronté à toujours plus de risques, sans être sûr d’éviter celui de la faillite.

C’est aujourd’hui du 5ème risque de la sécurité sociale que je vais parler à la réunion de groupe à l’assemblée. Ceci dans l’espoir de pouvoir intervenir sur le sujet lors des questions d’actualité.

La présentation d’une question est un jeu très convoité. Légitimement : nous sommes 204 députés au groupe SRC (bientôt 205 j’espère avec François Deluga) et chacun doit passer à son tour (nous n’avons droit qu’à 4 questions par séance). J’ai pour ma part posé déjà trois questions, c’est donc pas gagné pour aujourd’hui !

Retour au 5ème risque qui est le défaut ou la perte d’autonomie. Le principe d’un financement public-privé vient d’être acté au Conseil des Ministres, sans que nous ayons connaissance des conditions de ce rôle du privé, qui sera tenu par les assurances.

La question est alors celle du « contonnement ». Mot bizarre pour dire que les profits des assurances sur ce champ de manoeuvre doivent lui-être « cantonnés ».

Question d’actualité en ces temps où la régulation s’impose comme une évidence. Mais dont il n’apparait pas la moindre signe dans les intentions du gouvernementL

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