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feuilleton (8) : grands discours de fin de première partie

Dernière ligne droite (droite ?). Reprise des discours après un déjeuner militant : trop cher (20 euros) et vide de très grands élus. Double erreur. C’est un moment d’exception où nous pouvons être tous ensemble, même pour un court moment, sans faire de cinéma ni de paternalisme pour les derniers nommés.

Gaëtan Gorce : « la rénovation, c’est de considérer la réalité politique. Aucune motion n’a obtenu la majorité absolue. Le rassemblement doit se faire autour de la motion majoritaire ».

« Agir en liberté, penser en sincérité, comme le disait, comme le voulait Pierre Mendès-France, c’est ça la rénovation ».

Franck Puppuna (Utopia), très inspiré en citant André Gorce : la sortie du capitalisme a déjà commencé. La question se pose avec une radicale nouveauté. Il a atteint une limite qu’il est incapable de dépasser. l’imaginaire marchand et le règne de la marchandise empêche que l’on puisse imaginer de pouvoir sortir du capitalisme. Or, la question porte seulement sur la forme que prendra cette sortie du capitalisme ».

« Notre idéal de société, c’est une société du lien, plus qu’une société du bien. Vous l’avez compris, nous ne voulons pas améliorer ce monde, nous voulons un autre monde »

Laurent Fabius, du ton posé qui lui est habituel, avec de très belles et fortes envolées : « Il y a un point qui recueille l’unanimité : tournons nous vers les Français. Je vais le faire à propos de la crise. La crise avant dêtre financière est d’abord une crise capitale et sociale, basée sur la répartition entre les fruits du capital et du travail. La course au profit maximum a amené aux produits toxiques, la course au salaire minimum a amené au surendettement. Et l’alliance des deux a amené à la crise ».

Ses priorités : l’éducation, le logement, la recherce… La santé n’en fait pas partie : le mot n’a été prononcé qu’une fois en deux jours.

« Nous sommes dans une autocratie: c’est la première fois que nous avons en France un gouvernement par le Président et pour le Président ». « Le charcutage institutionnel vise seulement à priver le pays de la possibilité d’alternance ».

Magnifique discours, d’un seul élan, sans respiration, ni pause, tout en tension.

feuilleton (7) : le ton monte

Le ton monte. Non, je ne parle pas des négociations, s’il y en a (et il y en a) : je n’y participe pas. Je parle des discours, les orateurs, très majoritairement masculins (as usual) donnent de la voix, quelquefois de l’emphase, souvent de la ferveur et en tout cas des talents incontestables de tribuns.

Dans la salle, la chaleur monte aussi. Et c’est cette fois à la fois de la température en degrés et de la participation militante. Inquiétude, volonté de soutenir sa motion, son orateur, volonté de peser sur les décisions qui seront prises.

En ce moment, François Rebsamen « des orientations partagées, une organisation rassemblée et une ouverture acceptée, voilà les conditions pour gagner l’élection présidentielle, la seule qui permette de gouverner et donc de changer la vie ».

Fin de la première mi-temps de cette matinée. C’est mon premier Congrès, et je l’avoue, malgré mon soucis de distance (non d’éloignement, mais de souci de garder l’essentiel en vue), c’est assez stressant et l’inquiétude de l’issue n’est pas absente.

Hors feuilleton : une nouvelle cosmique

Aïe, aïe, aïe, mes amis, nous avons commis une erreur dont vous pouvez constater la gravité et que dénonce, avec une justesse méritée, le tire-bouchon du journal Sud Ouest : nous nous sommes trompés dans l’agenda (à droite, en entrant).

C’est bien le 13 que j’étais place Paul Doumer et le 14 que je suis partie à Reims !

Voilà, j’invente des blagues, je marie Jospin avec Fabius, des tas de bons trucs qui me font rire, moi, et c’est l’agenda qui a l’honneur de ce féroce tire-bouchon que les politiques, petits et grands, lisent en premier comme l’oracle de Delphes !

Faute rectifiée, faute pardonnée ?

(6) Assemblée générale de la motion E : Ségolène Royal candidate

Ségolène Royal vient d’être élue par acclamations , candidate au poste de premiere secrétaire nationale (la première femme pour ce poste)

et Vincent Peillon, premier secrétaire délégué

Ségolène monte en ce moment à la tribune et dit que jamais, en vingt cinq ans, elle n’a eu l’audace de s’exprimer devant un congrès du parti socialiste. Aujourd’hui, elle présente sa candidature au poste le plus élevé.

(5) : Hollande : « oui, au parti du respect du débat et du vote »

Quelques phrases du discours (y compris celle que j’ai choisie en titre)

La motion arrivée en tête a la responsabilité de proposer le rassemblement

Dans tous les moments éprouvants que j’ai traversé en dix ans, j’ai toujours été soucieux de l’unité du parti socialiste. L’unité est une obligation, si on veut au bout du processus donner une direction et une espérance.

Un parti ne peut pas être dans le « tous pour » ou dans le « tous contre, il doit être dans le tous ensemble

Nous savons qu’il n’y a pas de bien plus précieux que le parti socialiste. C’est une force irrésistible quand nous sommes en mouvement et que nous incarnons le changement. Mais nous sommes aussi un appareil raccorni (…) ; mais nous sommes aussi un parti tellement influent dans tous les domaines de la vie sociale locale.

Je ne me reconnais pas dans la distinction que l’on veut établir entre le vieux parti et le nouveau. Il faudrait alors définir la frontière. (…) Moi, je ne connais qu’un seul parti socialiste, je ne fais aucune distinction entre les socialistes.

Evitons les exclusives, les suspicions , ou alors nous ne finirons pas nombreux. Ne faisons pas de travail historique sur les positions des uns ou des autres. L’unité c’est le respect des décisons, des personnes et des votes.

Je n’ai que trois mots à laisser à mon successeur : -la volonté, pour surmonter les épreuves, pour rassembler la gauche.

– la sincérité. Que de motions écrites et oubliées, de positions changeantes ! Faisons un effort : écrivons vraiment ce que nous pensons. – la lucidité ; c’est facile de porter toutes les propositions à la fois, mais je préfère moi vous dire la vérité; en 2012, nous serons dans une conjoncture économique déltée donnez la priorité à l’éducation, la santé, l’égalité des territoires nous ne pourrons pas tout faire; donnez des priorités lisibles ;

Je dis à mon successeur :moi je ferai en sorte que tu réussisses, que tu sois soutenu et que pas un ne manque à l’appel le jour du combat électoral

il n’y a pas de victoire possible sans un parti socialiste, fort et uni.

Alors, soyons unis.

Fin du discours. Une fois encore, j’ai du être de ceux qui ont donné le signe d’une standing ovation.

Oui, en effet, forts, unis. Libres et porteurs de liberté.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel