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Privatisation de la Poste : pas de chance !

Henri Guaino annonce : « le changement de statut de la Poste (traduisez : l’ouverture de son capital) est momentanément gelé ».

Pas de chance !

On se souvient que la Poste a besoin d’une augmentation de capital deux à trois milliards d’euros pour être pleinement compétitive sur le plan international. Dans le billet du 15 septembre , ont été envisagées les solutions publiques de cette compétitivité.

Refus du gouvernement aux propositions de notre groupe à l’Assemblée : seule la privatisation partielle était alors la solution.

Imaginez que celle-ci ait eu lieu il y a deux ou trois mois. Eh bien, la Poste aurait pu concourir au plan de soutien des banques et recevoir, à fonds perdu pour l’Etat, et recevoir les trois milliards d’euros que celui-ci lui refusait en tant que gestionnaire et seul actionnaire. La somme ne représente après tout qu’un peu plus de la moitié de ce qu’a reçu le Crédit Agricole.

D’ici que les Postiers défilent pour demander à être privatisés…

Des moments politiques forts rue Saint Laurent*

Il y a des choses bien agréables dans la vie d’une députée…

Parmi celles-ci, une initiative qui me réjouit le coeur à chaque occasion : les goûters citoyens que j’organise régulièrement pour des classes ou des groupes d’enfants.

Aujourd’hui, c’était une vingtaine de jeunes du CALK**, entre onze et seize ans, venus interroger « leur » élue sur tous sujets tenant à la vie de la République.

Ces jeunes avaient auparavant visité l’Assemblée, dans le cadre d’une échappée parisienne dont ils avaient eu l’initiative avec leurs deux animateurs. Petites subventions publiques pour financer le voyage et le séjour de trois jours, mais surtout une tombola organisée et gérée par les jeunes eux-mêmes (vente des billets, quête des lots auprès des commerçants du quartier Saint Michel où le CALK est installé, et achat sur leurs fonds propres de trois gros lots, dont un four à micro-ondes.

Ilias, Susan, Moussa, Abdel (pardon à eux de ne pas les citer tous) ont passé l’élue à la question. « Est-ce qu’il faut faire des études pour devenir députée ? », « Pourquoi les gens s’interrompent-ils tous en séance à l’Assemblée ? » (ajoutant : « moi, ça m’a pas plu ! »), « Est-ce que ça vous dérange pas qu’on dise du mal de la politique ? »..

Rien que des questions très sensées et dont les réponses ont demandé pas mal d’explications.

Ils ont compris une chose importante : la politique, ça les concerne ; et ce sera vraiment super, si l’un ou l’autre, à un moment ou un autre se dit « pourquoi pas moi ? J’ai quelque chose à dire et sûrement quelque chose à faire ».

La relève est assurée !

  • on l’aura un peu compris : la rue saint-laurent à Bordeaux est le siège de ma permanence
  • Comité d’Animation Lafontaine Kléber à Bordeaux

Centres de rétention : annulation de l’appel d’offres du gouvernement

La Cimade, qui se définit elle-même comme une « association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile » était jusqu’alors seule habilitée à être présente dans les centres de rétention administrative pour les étrangers en situation irrégulière. Sa solidarité a due être considérée comme, en effet, trop active et le Ministre de l’immigration et de l’identité nationale a décidé d’ouvrir cette habilitation à d’autres associations.

Il a donc lancé un « appel d’offres » où les 30 centres de rétention seront répartis en 8 « lots ». Le vocabulaire, identique à celui qu’on utilise pour les travaux de peinture dans les écoles ou la fourniture des sanitaires dans les administrations, fait quelque peu froid dans le dos.

Le tribunal administratif de Paris vient d’annuler cet appel d’offres.

La Cimade salue cette annulation, qui souligne l’incompatibilité du texte ministériel avec « la mise en oeuvre éffective d’une action de défense des droits et de la dignité des étrangers placés en rétention ».

Les bonnes nouvelles ne sont pas si nombreuses….

Le parlement, juge et rédacteur de l’histoire

Dans le billet précédent, j’évoquais l’affligeante suite de « couacs » du gouvernement.

Le ministre Darcos, décidément bien inspiré en ce moment de ce point de vue, vient d’en commettre un nouveau. Espérons du moins que ce ne sera qu’un « couac », destiné soit au démenti, soit à l’oubli pudique.

Lors d’une audition avant-hier à la Assemblée Nationale, il a déclaré qu’il souhaitait que le parlement soit consulté sur le contenu des programmes d’histoire. Atterrant. Un pas de plus, et nous allons décider par décret de ce que l’on doit tenir pour la vérité historique.

Notre groupe s’est aussitôt alarmé et a élevé une protestation. Il y a des commissions des programmes, composées d’enseignants et non de politiques, qui sont missionnées pour cela. Ce n’est pas notre rôle.

Après les médailles en chocolat pour les bacheliers, la réécriture politique des manuels d’histoire.

Une politique de crâne d’oeuf

Le gouvernement enfile les perles : des mesures, droit tombées d’un crâne d’oeuf multi-breveté, et totalement déconnectées du simple bon sens.

Le souverain remède au suicide en prison (trois tentatives de plus ce week-end) ? La mise en place d’interphones dans les cellules. Ainsi, le détenu à bout de force de vivre dans des conditions humiliantes, pourra-t-il poliment prévenir de l’imminence de son acte. Ou, plus efficace encore, les gardiens pourront lui demander « alors, pas trop serré les draps ? »

Moins grave, mais aussi stupide : MAM donne ce matin « raison » à ceux qui défendaient le maintien du chiffre du département sur la plaque minéralogique. Enfin, presque… Le numéro du département pourra être conservé sur l’arrière de la voiture, mais dans un petit carré bleu totalement invisible, et surtout chacun pourra choisir le numéro de son coeur, 33 pour les médecins, 22 pour les flics, 5 pour les fans de Chanel.. Toutes les raisons, assez valables, de ceux qui voulaient le maintien, sont ignorées. La mesure n’a plus aucun sens.

Je ne veux pas appeler « mesures de crânes d’oeuf » tant d’autres trouvailles, pudiquement passées à la trappe, car certaines étaient graves, comme le parrainage des enfants de la shoah par les petits écoliers. La « taxe touillette » a fait, elle aussi, grand effet, promouvant Borloo à l’égal d’Al Gore pour sa vision écologique de l’univers. Et souvenons-nous de la vraie-fausse déclaration de Roselyne Bachelot sur le déremboursement des lunettes, de la suppression de la carte famille nombreuse, sitôt prononcée, sitôt ravalée…

A suivre… Le « couac » est comme le hoquet : une activité répétitive.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel