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Deux aspects de la crise financière

La crise des marchés pose en des termes complètement nouveaux deux mesures, prises ou programmées, du gouvernement.

– La première est celle de l’ouverture au marché du capital de la Poste. Qui oserait aujourd’hui prétendre que c’est le moyen souverain pour « recapitaliser » la Poste et lui permettre d’être compétitive vis à vis de ses concurrentes européennes ? C’est un des aspects majeurs de cette crise : elle bouscule jusqu’aux dogmes du capitalisme. Mon collègue et ami Philippe Plisson me disait sur la route (un peu longuette) qui nous menait vers l’Assemblée « On a voulu nous faire croire que le libéralisme était comme le cholestérol : il y en aurait un bon et un mauvais . La crise démontre aujourd’hui qu’il n’y en a qu’un et qu’il se plante ! ».

– la deuxième concerne l’ouverture à toutes les banques du livret A et l’incroyable proposition de Nicolas Sarkozy d’en vider les tiroirs pour renflouer les banques en péril. Pour mémoire, le livret A, c’est le financement du logement social. Dans la double crise financière et immobilière que nous vivons, il faut au contraire sanctuariser le capital du livret A pour qu’il ne soit pas tari par son ouverture à l’ensemble des organismes bancaires.

Dans toutes les mesures proposées, soyons très attentifs à ce qui est défense des épargnants (par ex les mesures prises indépendamment par l’Irlande) et soutien des actionnaires. Le premier risquant de servir de couverture au second.

Pénitence

Bloquée au sol dans l’avion avec la moitié des parlementaires girondins. Grève semble-t-il d’aiguilleurs du ciel qui filtrent les départs. Le manque d’enthousiasme avec lequel je prends l’avion trouve une fois encore confirmation.

Que font un sénateur et un député quand ils montent dans l’avion : ils parlent du parlement. Nous avons ainsi constaté la bonne tenue de la représentation girondine des femmes, au nombre de huit, principalement grâce au PS ; deux sénatrices : Françoise Cartron et Marie-Hélène Désegaulx, six députées : Chantal Bourragué, Conchita Lacuey, Martine Faure, Pascale Got et ma pomme. Très largement supérieur aux scores nationaux. Bravo la Gironde !

En dépit de cette constatation encourageante, nous nous sommes lamentées sur nos matinées de travail explosées par cette mise en pénitence de une heure dans l’avion arrêté. Je mesure devant l’écran de l’ordi, combien j’ai le cerveau encore embrumé et peu apte à « raconter de belles histoires ». L’écriture est le plus formidable des baromêtres. La vitesse à laquelle viennent les mots, la rapidité des petits signes noirs sur les lignes disent mieux que des tests très fins à la fois la sincérité du propos et l’humeur. Je dis souvent que l’écriture est comme le désir : rien ne peut la forcer, rien ne peut vraiment la simuler. La volonté seule ne fera jamais une belle page.

La plupart des journaux autour de moi se replient, les paupières se ferment à demi pour transformer l’attente en somnolence.

Il semble que le départ s’annonce…

Inquiétude pour le collège Cassignol

En direct du Conseil Général, où nous tenons une réunion sur les projets d’investissement, des informations préoccupantes pour le collège Cassignol, l’un des deux collèges du canton Grand Parc-Jardin public dont je suis l’élue.

Nous avons présenté récemment, avec le vice-Président Alain Marois, le projet d’installation du collège Cassignol sur son nouveau site. Celle-ci suppose de manière malheureusement obligatoire la démolition du bâtiment existant à l’emplacement du futur nouveau collège.

Ce bâtiment a en effet une façade XIXème, agréable sans être historique, qui est incompatible avec les exigences de clarté, d’isolation, d’aménagement global d’un collège moderne. La mairie de Bordeaux vient de nous faire savoir qu’elle refusait la démolition, par soucis du classement UNESCO. Tout à fait entre nous, d’autres projets mettent autrement gravement en péril le classement UNESCO que le collège Cassignol dont le projet est architecturalement très intéressant.

Résultat : projet suspendu aux avis et aux autorisations de la mairie et de l’UNESCO. Les deux ont, entre eux, quelques dossiers litigieux (pont du pertuis, pont Bacalan-Bastide..)

Ceci survient dans un contexte de crise financière qui va avoir de graves impacts sur les politiques du Conseil Général : diminution de recettes de 20 millions d’euros due à la chute des droits de mutation, difficultés majeures à emprunter du fait de la hausse des taux et de la vulnérabilité des organismes prêteurs, diminution des abondements de l’Etat qui ne prend en compte ni le vieillissement de la population. Les investissements du Conseil Général vont devoir être étalés dans le temps et certains peuvent être mis en péril.

Politique de l’âge

Dimanche, qui comme une grande part de la journée d’hier va être phagocyté par le rapport « politique de l’âge » que je dois présenter au Groupe SRC de l’Assemblée et, secondairement, à la presse. L’enjeu vaut l’effort.

Depuis quinze mois, le groupe de travail dont j’ai la charge en ma qualité de vice-présidente du groupe a auditionné experts variés, auteurs d’initiatives originales, financiers, directeurs de maisons de retraite, urbanistes … sur cette question essentielle. Il est étrange qu’elle apparaisse si peu dans nos débats. Je l’ai dit déjà : lors de la présentation des motions au Conseil national, les mots de santé, âge, allongement de la vie, n’ont à aucun moment été présentés sauf pour le dernier par la motion Collomb-Royal.

Mon rapport est bâti en trois parties, ce qui n’a rien de très révolutionnaire : le constat, les rendus du large recueil d’informations et de propositions d’une année de travail, et les axes forts que le groupe socialiste portera à l’Assemblée et devant les Français. Ce que du moins nous leur proposerons.

Dans cette atmosphère difficile du Congrès, je crois plus que jamais au travail thématique : analyse, mise en phase de nos valeurs avec des données dont on n’avait pas même idée il y cinquante ans, et à partir de là, propositions.

Je me mets au boulot. Sûr que je reviendrai bavarder à un moment ou un autre sur le blog, en guise de récréation..

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