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Un très beau « lycée des métiers »

Xavier Darcos, dont l’intérêt pour l’Aquitaine se précise chaque mois (…), est venu hier en personne et en direct annoncer à l’équipe du lycée professionnel Toulouse-Lautrec qu’il était retenu au rang de « lycée des métiers ».

L’occasion pour moi de faire connaissance de cet établissement, avec le même bonheur que, quelques jours avant, le lycée Gustave Eiffel. Toulouse-Lautrec, situé en plein coeur de Bordeaux, est un lycée récent, construit il y a dix ans, et d’une belle qualité architecturale. Il est aussi bien doté en équipements qu’en encadrement : 78 enseignants, dont plusieurs professionnels, pour 600 élèves.

De salle en salle, d’atelier en atelier (photographie, tapisserie, prothèse dentaire, couture spécialisée…) la même impression : élèves ayant le goût de ce qu’ils font, enseignants « branchés », suivant au plus près les nouvelles techniques (c’est particulièrement nécessaire pour la photographie), équipements performants, cadre de travail « propre et bien éclairé » comme aurait dit Hemingway. Et surtout au bout du compte : insertion professionnelle garantie. Tous les élèves sont, à la sortie, assurés d’avoir un job.

Une particularité qui m’a touchée spécialement : parmi les élèves, un nombre important de sourds, avec pour les accompagner des instructeurs en langue des signes. J’ai appris à cette occasion que la langue des signes française était devenue une épreuve du bac.

Au passage, je livre une interrogation, à laquelle je n’ai jamais reçu de réponse satisfaisante : pourquoi la langue des signes, qui ne se base sur aucun vocabulaire, n’est-elle pas internationale ? Des sourds m’ont expliqué que quand ils voyagent, ils comprennent assez bien leurs homologues langagiers, mais malgré tout ce sont bien des langues différentes qui sont parlées selon les pays. Quelle merveille ce serait qu’une langue internationale, un esperanto des gestes et des mimiques que même les non-sourds pourraient apprendre !

Nous avons eu récemment à Perrens une belle initiative dont je suis assez fière : financer l’apprentissage par un psychiatre de la langue des signes et mettre sur pied une petite unité. Les sourds ont plus que les autres des difficultés psychiques et ils pourront ainsi être soignés sans intermédiaire, sans traducteur, une tierce personne n’étant pas facilitante entre le praticien et son patient.

Même le mot de « lycée des métiers » est beau, et Toulouse-Lautrec, son proviseur M. Hage et son équipe, répondent bien à ce beau mot.

Obama, le candidat de l’ère post-raciale

Ne dites surtout à personne que les socialistes soutiennent la candidature d’ Obama : depuis plus plusieurs élections, le PS soutient toujours le candidat qui ne gagne pas… Donc motus, mais faisons cependant le possible.

Obama, le candidat imprévu et presque inconnu jusqu’à sa déclaration de candidature en février 2007, a réussi en peu de temps un double tour de force : s’imposer par rapport à la candidate naturelle, préparée depuis des lustres à cette échéance, et femme qui plus est, ce qui constituait un atout véritable du fait de sa nouveauté ; faire à son tour un atout de sa couleur de peau, ce qui était loin d’être gagné, et qui ne l’est d’ailleurs pas complètement dans les frontières des Etats-Unis.

Obama n’est pas noir, il est métis. Qu’on ne se méprenne pas sur le sens de ce que j’écris : il ne représente pas une race mais toutes les races. Il a des soeurs, des frères, des demi-soeurs et des demi-frères, des grands-parents, des neveux asiatiques, hispaniques, blancs et bien sûr noirs. Dans son discours de Philadelphie, il évoque de manière très posée cette « histoire qui n’est pas finie » des discriminations raciales aux Etats-Unis. Quarante-cinq ans exactement après le discours de Martin Luther King, le rêve est à portée de vue.

Un rêve qui ne se réalisera pas par magie, mais par « une armée d’éducateurs », un système de santé abordable pour tous, un autre contrat social. Le jeune sénateur, que l’on dit inexpérimenté a du souffle. L’expérience s’acquiert, le souffle pas. Nous choisissons Obama.

Kennedy, dont Obama se réclame, avait dit à Berlin dans un discours légendaire : « Ich bin ein Berliner ». Avec Obama, disons « nous sommes tous métis ».

Je vous invite à une rencontre autour de la candidature d’Obama ce soir à 18 heures, à l’Athénée municipal de Bordeaux. Je m’y exprimerai au nom du Parti Socialiste.

A tout à l’heure !

Bravo !

Bravo à Patrick Véronèse, qui n’est pas peintre mais militant socialiste, d’avoir eu l’idée et l’énergie de traverser la France en vélo (1250 kilomètres en 5 jours !) pour porter la contribution de Ségolène Royal.

Patrick voulait illustrer le thême du sport-santé qui nous tient à coeur.

Les éléphants parlent, les militants donnent de leur personne.

Nous avons accueilli Patrick hier à ma permanence en présence de la presse. Il avait choisi de finir son périple, via La Rochelle, à Bordeaux en souvenir de la victoire des législatives.

Merci et bravo à lui !

Big mayor

87500 coups de téléphone donnés hier par le Maire de Bordeaux. Comme il l’a fait pendant la campagne électorale pour inviter les Bordelais à participer à ses réunions publiques, le Maire de Bordeaux a convié massivement ses administrés à se rendre à l’hôtel de ville pour accueillir le jury de Bordeaux 2013. Opération réussie. Ils ont été nombreux à venir comme à l’élire. L’opération standard téléphonique marche bien.

87 500 coups de téléphone, c’est à dire un appel par foyer, c’est malgré tout coûteux, pas formidablement avant-gardiste et je propose que nous passions résolument à l’étape suivante. L’installation dans chaque appartement, chaque maison d’un petit haut parleur directement branché sur la Mairie, où chacun de nous, sans effort, sans avoir besoin de brancher ni radio, ni internet, sans frais inutiles d’achat du journal, pourrions recevoir le programme de nos activités du jour.

L’installation pourrait être défiscalisée et ouvrir un abattement sur la part municipale des taxes locales.

La méthode a fait ses preuves. Big brother déjà, en (dans) 1984, l’a expérimentée avec succès.

Et comme il est de mode aujourd’hui, le dispositif pourrait aller en double sens, permettant de s’assurer du bon comportement des Bordelais, de leurs relations, préférences sexuelles… Une sorte de super fichier Edvige en quelque sorte.

« Honorer l’étude »: la réussite de Gustave Eiffel

Commençons par une petite histoire : ma Maman, qui était inspectrice générale de l’éducation pour les maternelles, aimait inspecter les écoles, examiner les bâtiments et voir s’ils étaient en adéquation avec les ambitions de l’école publique. Quand elle entrait dans une classe qui était tristounette, dont la peinture était écaillée ou sâle, elle disait à la directrice: « chère Madame, on ne peut pas enseigner convenablement dans cette classe. Il faut honorer l’étude, donner aux enfants le goût d’apprendre. Cela ne se peut pas dans un local sâle ou médiocre. Demandez les crédits pour repeindre cette classe, et si nous ne les avons pas, prenez avec votre institutrice un rouleau et de la peinture blanche, et repeignez-la ; et ne manquez pas d’expliquer pourquoi aux enfants. Je reviendrai dans trois mois… »

Au bout de trois mois, la classe était toujours fraichement repeinte et pimpante. Bien souvent parce qu’on s’était agité, ma mère comprise, pour trouver les crédits nécessaires, mais quelquefois par les enseignants eux-mêmes, qui partageaient l’ambition d’ « honorer l’étude ».

L’expression, un peu ancienne, n’est pas insignifiante. Nous en avons eu la double illustration ce matin en inaugurant les locaux du lycée Gustave Eiffel. Cet établissement prestigieux honore désormais doublement l’étude par la qualité de l’enseignement et des résultats obtenus, mais aussi par des locaux qui donnent envie d’apprendre et de réussir.

Autour d’Alain Rousset, nous étions tous très fiers de ce qui vient d’être réalisé : une magnifique alliance entre la modernité, le design épuré et transparent, et la partie ancienne du lycée, dont tout le monde connait la belle façade cours de la Marne. Allez-voir la façade contemporaine de la rue où s’ouvre désormais aussi le lycée, vous serez vous aussi réjouï. Le Conseil Régional construit pour Bordeaux, et avec le Conseil Général, ces deux institutions changent le visage de notre ville.

A l’intérieur, des couloirs sobres, lumineux, ou des pans de couleur animent la minéralité du béton. Des labos qui laissent loin derrière ceux, déjà anciens, de l’Université. Des salles techniques équipées d’un matériel pédagogique exceptionnel dont Alain Rousset voudrait qu’il soit également ouvert aux concepteurs des petites PME. Au total, 32 millions de travaux magnifiquement conçus, magnifiquement réalisés (Alain Triaud, Gilles Fortabat). Oui, l’argent public peut être bien dépensé.

Gustave Eiffel aura pourtant du mal à dépasser ses résultats : 96 % de réussite au bac (100% dans trois sections !), 92% au BTS ; 4000 élèves de toutes origines sociales, dont plus de 1000 en classes préparatoires. Pour ces mille-là, reconnaissons-le, les milieux favorisés sont très majoritairement représentés, montrant la panne générale de notre ascenseur social.

Le proviseur, M Bihel, a défini Gustave Eiffel comme un établissement « accueillant à tous, solide, puissant et chaleureux ». Cela se voit.

C’est agréable, dans ces temps difficiles, non seulement de parler des trains qui arrivent à l’heure, mais de ceux qui devancent leur temps.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel