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La députée avec étiquettes

Sud Ouest, le 1er août 2008

ENVIRONNEMENT. Michèle Delaunay propose d’indiquer le nom des espèces au pied des arbres.

Gingkos bilobas, chênes rouges d’Amérique, séquoia, platane à feuilles d’érable… Qui aurait cru qu’en se promenant dans les allées peu fréquentées de la cité du Grand Parc on pouvait découvrir pas moins de 40 espèces d’arbres différentes ?

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Faire parler les arbres, rendre l’écologie lisible aux Bordelais

Je fais chaque mois une proposition à la Municipalité de Bordeaux dans les domaines de compétence qui sont les siens. Tout simplement pour contribuer à la qualité de vie des Bordelais et au dynamisme de notre ville.

Pour les mois d’été (juillet-aout), ma proposition concerne les espaces verts et l’exigence de biodiversité qui concerne bien évidemment aussi les espaces urbains.

De nombreux arbres sont présents à Bordeaux et les espaces verts doivent y être développés, embellis, rendus lisibles à tous les Bordelais.

« On ne connaît bien et on n’aime que ce que l’on sait nommer ». Ce principe universel concerne aussi le décor naturel de notre vie. Les jeunes Bordelais (et les moins jeunes) seront d’autant plus attentifs aux « ponctuations » de la nature dans notre ville qu’ils connaîtront le nom de ce qui les compose. Les parents seront heureux d’agrémenter leur promenade dans la ville de l’enseignement du nom des arbres et des plantes représentatives qui s’y développent.

Forte de ces sages réflexions, je propose d’étendre aux arbres (ou allées d’arbres) de notre ville, ainsi qu’aux plantes d’envergure, le principe des jardins botaniques : afficher le nom des plantes. Louise de Vilmorin disait « dans un jardin, le plus intéressant, ce ne sont pas les plantes, mais les étiquettes ».

Qui sait en effet si ce sont des hêtres ou des micocouliers qui ombragent le cours d’Albret ? Qui sait si ce sont des érables ou des tilleuls, qui font un tapis autour du monument des Girondins ?

Il faut proposer aux Bordelais un parcours botanique et arboricole de leur ville : – en affichant le nom des arbres par une petite plaque, assez haut située, fixée sur l’écorce, comme on le voit dans beaucoup de jardins publics parisiens. – en plantant des « étiquettes de jardin » dans les massifs des jardins publics protégés – en affichant dans chaque quartier un « plan vert » signalant les espèces plantées, les allées d’arbres et la composition de chaque ponctuation verte. – en ajoutant au nom des rues, sur une petite plaque, le nom des arbres qui la bordent.

Nous avons illustré hier 31 juilletcette proposition dans le parc magnifique et O combien méconnu du Grand Parc. Entourée d’un groupe de joyeux « planteurs volontaires » nous avons fiché au pied des arbres un petit panneau indiquant leur nom et leur espèce.

Gingkos bilobas, chênes rouges d’Amérique, liquidambars, platanes à feuilles d’érables… sait-on, en effet, que plus de quarante espèces sont présentes au Grand Parc ?

C’est une force et un plaisir incroyable que la familiarité avec la nature. Je crois aussi que c’est la meilleure manière d’enseigner l’écologie : en donner envie plutôt que faire peur, montrer qu’elle peut être un réconfort, un plaisir non commercial, un sujet d’étude… Pour les enfants, c’est une manière merveilleuse d’élargir leur vocabulaire. Il est important qu’ils sachent qu’ils ont des tilleuls dans leur rue et qu’il y a un gros chêne dans le jardin de Mamie. La largeur du vocabulaire, la capacité d’exprimer est un facteur de développement personnel et d’équilibre.

Mais ma proposition est d’abord un proposition-plaisir et notre promenade botanique et horticole du Grand Parc a été avant tout très joyeuse !

· Avril : ravalement des façades de l’hôpital Saint-André avec mise à disposition de la réserve parlementaire de Michèle Delaunay. · Mai : journée mensuelle festive et culturelle. · Juin : signature du Pacte PME favorisant l’accès des PME aux marchés publics.

Assurance maladie : quand l’absence d’imagination se double de l’absence de courage

Franck de Bondt dans Sud Ouest a une très belle formule : « la Ministre de la Santé prétend donner un coup de balai dans les comptes de la sécu, mais elle ne fait que déplacer la poussière ».

La taxation des mutuelles, présentée hier, pour essayer de combler le célèbre « trou » (5,9 milliards en 2007, 4,1 prévus en 2008) est un tour de passe-passe gouvernemental de plus. « Le patient ne doit en aucun cas être perdant : aucune de nos mesures ne porte sur les assurés » a assuré Eric Woerth, avec l’aplomb et la bonne conscience où il ne rivalise qu’avec Mme Lagarde.

Qui peut-être dupe ? Qui peut penser qu’assurances et mutuelles sont des sociétés philantropiques qui épongeront de bon coeur les 3 milliards d’euros qui vont leur être ponctionnés chaque année ? La réaction a été immédiate de leur part : la hausse des cotisations est inévitable et elle chiffre entre 12 et 16%.

Le gouvernement n’a fait ainsi que déplacer la taxation des ménages (et l’altération de leur pouvoir d’achat) de quelques mois, peut-être d’une année. Prudemment, l’augmentation à 23 euros au lieu de 22 du prix de la consultation médicale a été repoussé, la conjonction des deux mesures aurait été une pilule un peu trop grosse à avaler . Même le 30 juillet, quand les bagages des vacances sont déjà dans le coffre.

Age : les baba yagas font des émules !

Dans ma fonction de Vice-Présidente en charge de la politique de l’âge, j’ai auditionné à l’Assemblée les représentantes des « Babas Yagas ».

Baba Yagas : rien à voir avec baba cool, mais le rapprochement amuse l’oreille et attire l’attention. Mes baba yagas à moi sont formidablement dynamiques et se battent pour que soit enfin créée « la maison des babas yagas », regroupant une trentaine de dames d’un certain âge, refusant la maison de retraite autant que l’isolement.

Ces dames ont donc fait le projet d’un immeuble où chacune aurait son petit appartement et où des locaux communs les réuniraient. Au programme, solidarité, engagement, dynamisme. Elles en ont fait la preuve lors de notre rencontre. Elles cherchent aujourd’hui des financements pour soutenir ce projet coopératif, basé sur la cooptation et dont celles qui ont les moyens les plus faibles ne doivent pas être exclues.

Problème : nos structures sont peu innovantes et les institutions concernées, telles que le Conseil Général, ne savent pas trop où caser cette demande de soutien. Une démonstration absolue que nous ne répondrons aux problèmes de l’âge qu’en brisant les vieux schémas et en inventant tous les jours. « L’intelligence est la réponse nouvelle à la question nouvelle », me serinait ma Maman. Pour la politique, c’est encore plus vrai. Ou nous inventerons, ou nous raterons la marche du XXIème siècle.

Des femmes du Périgord ont une initiative assez proche. Elles ne veulent pas plus que mes babas yagas « être un jour prisonnières de structures souvent infantilisantes ou contraignantes ». Elles ont donné à leur association le nom de « Lo Paratge » (le partage), ce qui me fait le plus grand plaisir : « Part’âge » est aussi le nom que j’avais donné au volet habitat du programme « Vill’âge » qui a fait partie de notre programme municipal en mars dernier. L’écho de la manifestation où il a été prèsenté a été suffisamment faible pour qu’une toute petite poignée seulement de Bordelais en soient informés.

Les femmes sont formidables. Espérons que nos Part’âgeuses trouveront l’appui financier susceptible d’accompagner leur projet, qui est d’abord un projet d’autonomie et de dignité durables.

Vous connaissez les « golden boys » qui s’enrichissent à la bourse ? Moi, je voudrais être comme elles et comme mes Babas Yagas, une « Silver girl » , bougeant les structures et les mentalités jusqu’à l’âge des cheveux blancs.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel