la ville Potemkine
Le regretté ministre de Catherine de Russie, Potemkine, avait lors des voyages de sa souveraine des initiatives qui ont inscrit son nom dans l’histoire.
Pour que la Grande Catherine II ait un voyage paisible et rassurant, il faisait repeindre les villages de Moujiks, il camouflait les plus misérables de fausses façades, et il convocait quelques paysans aux joues plus pleines que les autres pour se tenir sur le pas de ces isbas d’un jour
La chambre de Commerce et d’industrie de Bordeaux a retenu cette grande leçon.
Nicolas Ier (Sarkozy) va demain franchir les grilles de la dite chambre pour se rendre dans son grand hall. Pas longtemps puisque l’essentiel du sommet des chefs d’Etats Africains se tient à l’hôtel de Nenin, la résidence du Préfet, rue Vital Carles dont tous les magasins auront rideau fermé pour la circonstance par mesure de sécurité. Tout le monde sait que le commerçant Vital-Carlais se recrute dans la nébuleuse d’Al Quaida.
Retour à la CCI. L’auguste pas de l’auguste visiteur en franchira donc les grilles. Les voilà repeintes fébrilement en bleu et or ces derniers jours ! Les sols sont repolis, briqués, passés au brillant, tous les visiteurs écartés. Le Président de la CCI n’a lui même pas -me dit-on- de laisser passer.
La municipalité de Bordeaux a retenu les leçons de l’histoire.
Suivant que vous soyez puissant ou misérable
Pour qu’une jeune fille de mon âge, qui n’a pour raison personnelle de révolte que son cerveau et son instinct, ait envie de poser des bombes, il faut que la coupe soit vraiment pleine. Tous les jours, presque toutes les heures, apportent des motifs de colère et certains jours, seulement un peu plus…
Une de ces overdoses, est le « tribunal privé » convoqué par Mme Lagarde pour remettre Bernard Tapie à flôt financier. Paiement de son ralliement sarkozien, plus encore sans doute avance sur services bientôt rendus. Rendez-vous à l’un ou l’autre des prochains scrutins.
Facture : 395 millions à payer par le trésor public. Quarante seulement (!) iront en ligne directe dans la poche de Tapie, lourdement endetté comme on sait.
La facture connait une facturette de un million d’euros. C’est le montant des honoraires que l’Etat va verser aux trois « arbitres » réunis pour statuer sur l’affaire Tapie-Adidas-Crédit lyonnais. Soit 330 000 euros pour chacun. La justice publique est assez éloignée de ces tarifs.
Une goutte d’eau, qui me vaut ce débordement du vase.
Découpage et marchandage
Comme le disait le bon ministre Sully « Découpage et marchandage sont les deux mamelles de la France ».
Découpage et marchandage ont en tout cas permis une voix de majorité pour la droite au Congrès de Versailles. Nul ne saura jamais exactement le prix de cette voix.
Politiquement, ce prix est très fort : l’engagement du Président de la République, usant de tous les arguments pour faire passer la réforme constitutionnelle, s’est soldé par une maigre victoire. Les visages, du côté de l’UMP et des radicaux en disaient long, au moment de la lecture des résultats du vote. La voix de Bernard Accoyer également, de même que la très brève salve d’applaudissements, comme forcés, qui ont précédé notre sortie de la salle du Congrès.
De notre côté, maigre défaîte, comme il y a en face une maigre victoire. Merci à Jack Lang de cette voix salvatrice pour l’UMP.
Moins spectaculaires, mais plus graves, les conditions du vote. Il s’agissait d’un scrutin public : chaque député est muni de trois cartes, rouge pour l’abstention, bleue pour le vote contre, blanche pour le vote pour, et il dépose l’une des trois cartes dans une urne transparente. Tout le monde ainsi peut connaitre son vote. Cela est la règle.
Aujourd’hui, cette transparence était doublée d’une sorte de mise en garde. Le nom du député était appelé, et son vote littéralement aboyé :
– Mme Delaunay, vote CONTRE !
Ceci de manière très spectaculaire et ostensible, de manière à dissuader les rares récalcitrants de droite qui auraient pu s’égarer au mépris des mises en garde du Président de la République.
Qu’on ne dise pas surtout qu’il en aurait été de même à gauche : Jack Lang a voté tranquillement, et ne sera pas moins tranquille demain dans nos rangs.
La télévision rend fou, stupide et aboulique : enfin, on en parle !
Là, d’accord, j’ai fait très fort avec le titre de ce billet, mais je n’ai pas pu résister !
J’aurais dû écrire : l’excès de télévision, ou son usage trop précoce, rend fou, stupide et aboulique, mais avouons que le message se dilue dans le nombre des mots. Ceux qui ont eu le mérite de suivre mes réunions publiques depuis 2004, ont eu les oreilles bassinées par inquiétude : personne ne parle des méfaits définitifs et gravissimes de la télévision, tout spécialement dans le jeune âge. Un biberon de pesticides est moins dangereux que des dizaines d’heures passées devant un écran aux images de plus en plus rapides, qui impactent définitivement le cerveau !
Toutes les études scientifiques concordent : le premier facteur de violence dans l’âge adulte, d’instabilité et de perte de contrôle, de mauvais résultats scolaires et professionnels, est l’abus de télévision dans le jeune âge.
« Le Monde 2 » vient de consacrer 7 pages (dont 4 de photos) au sujet. Dossier incomplet, mais qui contribuera à alarmer parents et, je l’espère, responsables divers, sur la gravité du problème. L’écologie telle que je la conçois doit se préoccuper de l’homme avant même l’ours Balou, réintroduit à grand frais dans les Pyrénées.
Dans quel état rendrons nous la planète, mais surtout : dans quel état rendrons nous l’homme ?
Ci après une question écrite que j’ai adressée à Roselyne Bachelot. L’éxercice impose de ne s’adresse qu’à un ministre, mais tous en réalité sont concernés, et en particulier Xavier Darcos.