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Prendre des mesures de lutte contre la pollution

Depuis deux semaines, la France connaît un épisode intense de pollution aux particules fines. La Gironde et la Métropole ont été moins atteintes que Paris ou Grenoble du fait de la proximité de l’océan et de l’absence de reliefs ; sur une échelle de 1 à 10, nous avons cependant connu plusieurs journées au niveau 8, ce qui correspond à une « mauvaise » qualité de l’air.

La pollution constitue un véritable enjeu de santé publique et les risques vont croissants. Dans notre agglomération, elle serait responsable de 150 morts chaque année. Le coût sanitaire en France de la pollution atmosphérique serait compris « entre 68 et 97 milliards d’euros » par an. Il est en réalité difficile à chiffrer du fait de l’intrication de ses causes et de ses effets avec l’état respiratoire des personnes, le maximum de gravité concernant celles dont les poumons sont altérés par le tabac ou par une maladie préexistante telle que l’asthme. L’impact sur le système de santé français est estimé « a minima » à 3 milliards d’euros en ne retenant que le coût des soins et des traitements.

Les mesures majeures pour lutter contre la pollution sont relatives aux déplacements et transports (circulation alternée, co-voiturage, transports en commun…)

Plusieurs mesures en faveur du développement de l’usage des mobilités électriques ont été prises ces dernières années par la Métropole et la Ville de Bordeaux et visent directement les particuliers, premiers concernés par les mesures de restriction de circulation comme par les effets de la pollution sur leur santé : mise à disposition de bornes de recharge électrique, stationnement gratuit ou à tarif réduit, subvention pour l’acquisition de vélos électriques …

Ces mesures sont malheureusement très insuffisamment incitatives et ne suffisent pas à déclencher auprès des particuliers l’achat d’un véhicule propre. En Conseil de Métropole, le 16 décembre, j’ai proposé que la Métropole accentue les dispositifs en cours et innove, à l’image du Grand Paris qui aide à hauteur de 5000 euros l’achat de véhicules électriques, hydrogènes et hybrides rechargeables (cette aide est cumulable avec les aides gouvernementales de 10 000 euros maximum).

Ce type de mesures est « rentable » à la fois en terme de qualité de vie et sur le plan économique en réduisant la facture des dégâts sanitaires. Dans un avenir sans doute pas très éloigné, les véhicules à essence ou au gasoil seront interdits de circulation dans les cœurs de ville. Nous devons rapidement agir.

Cérémonies républicaines : la prise de conscience et la possibilité avancent

Dans un billet précédent de ce blog qui en compte 3337, j’exprimais la nécessité de donner à la République la capacité d’accompagner les moments majeurs d’une existence humaine. C’est bien sûr en premier lieu la mort qui convoque ce sacré laïc dont nous avons tous fait l’expérience mais que nous manquons à partager et bien souvent même à exprimer.

La liberté de choisir le caractère civil ou religieux de ses funérailles est reconnue par la loi du 15 novembre 1887. Cent trente ans après, ce droit connait bien peu de facilités à se concrétiser, en dehors du concours d’entreprises funéraires majoritairement privées. La République qui nous unit se dérobe quand nous la voudrions plus que jamais fraternelle.

Un pas vient d’être fait à l’Assemblée avec un projet de loi que j’ai porté avec de nombreux collègues et qui a été voté à une large majorité. Texte modeste en apparence mais qui institue de fait le droit à des funérailles républicaines en exigeant des communes de mettre gratuitement à disposition des familles qui en font la demande une « salle adaptable » . Le texte, à mon regret a été amendé. Nous proposions que, comme c’est le cas pour le mariage civil, qu’un élu y participe pour bien manifester la présence de la République ; il en sera désormais selon le choix de chacun mais j’espère profondément que ces élus seront nombreux à comprendre l’importance d’accompagner par quelques paroles l’hommage des proches et de la famille.

« Je crois aux forces de l’esprit » disait François Mitterrand. Elles doivent pouvoir s’exprimer dans un beau lieu, comme c’est le cas pour les cérémonies religieuses. En fevrier 2015, j’ai proposé à Alain Juppé que ce lieu puisse être à Bordeaux, le temple des Chartrons aujourd’hui désaffecté et que pour cela, il soit remis en état. Ce beau lieu permettrait aussi bien la tenue de manifestations laïques que des rencontres entre les religions comme entre non croyants et religieux. Espérons que cette nécessité apparaîtra à tous.

Les « parrainages » ou « baptêmes » républicains sont aujourd’hui de plus en plus nombreux et la plupart des Mairies y accèdent en prêtant leurs locaux,  avec ou sans la présence d’élus. Ce sont des moments heureux, hautement signifiants qu’il s’agit, comme les mariages ou les funérailles civiles, de rendre accessibles à tous. La République qui nous réunit doit aussi nous tenir la main quand la douleur ou la joie nous font chercher la sienne.

 

Une visite particulière

C’est bien une visite particulière que Bernard Cazeneuve a faite à l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux, le vendredi 9 décembre, à l’occasion de l’inauguration de son superbe nouveau bâtiment. Il en est, en effet, l’ancien élève et il a tenu à rendre hommage à la fois à tous ceux qui lui ont appris à devenir ce qu’il est aujourd’hui et à l’esprit de l’école ainsi qu’à son atmosphère : « J’ y ai vécu mes plus belles années ».

Un moment particulièrement touchant fut son évocation de son milieu familial et en particulier de son père, « Hussard Noir de la République », qui réunissait le samedi après-midi ses élèves avec ses propres enfants pour s’assurer que tout ce qui avait été enseigné dans la semaine était bien acquis et compris.

Ce n’était pas le discours d’un Premier ministre venant là dans un objet purement officiel, même si Monsieur Déloye, Directeur de l’IEP de Bordeaux, a plaisamment noté qu’à chacune des visites de Bernard Cazeneuve, sa carrière montait d’un cran majeur. Il a répondu, sur un même ton, que dans ce cas, il ne pourrait plus revenir car cela risquerait de contrarier trop de monde…

Un moment intense au milieu de plusieurs centaines d’étudiants et de personnalités de notre région.

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Vivre en 3 D

Je m’interroge chaque jour davantage sur l’équilibre de notre société (voire de notre pays) entre droits, devoirs et désir. Je veux parler, pour ce dernier, du désir d’apprendre, de faire, de laisser une trace qui sert de moteur à beaucoup d’entre nous. Beaucoup ? C’est justement la question.

C’est très clairement d’abord à ce troisième mot, complexe, variable, instable, sans doute même fragile dans le courant de nos vies, que s’adresse en premier le discours d’Emmanuel Macron. Et son succès incontestable (15 000 personnes le 10 décembre à son meeting), devrait avoir quelque chose de rassurant. Qu’il me soit permis d’en parler tout en n’étant pas soutien de sa candidature, dont je regrette qu’elle ne se situe pas dans le cadre des primaires de la gauche car elle aurait grandement élargi le champ du débat.

C’est le même moteur qui sous-tend cette réponse admirable du Pape François à des jeunes qui l’interpellaient : « on n’est pas sur cette terre pour végéter, mais pour laisser une trace ». Par chance, le Pape François n’est candidat à rien et je m’autorise de le citer sans réserve particulière.

Droits, devoirs et désir ont également leur place tant dans notre vie en société que dans notre vie personnelle. Ils en appellent à des champs différents. Les droits, c’est la raison qui les conçoit : nous ne pourrions vivre en paix sans eux. Les devoirs s’adressent à la conscience : la loi les impose comme les droits, mais ce drôle de truc que Freud appelait le « sur-moi » en étend largement le champ, comme le font les croyances religieuses ou philosophiques. Le désir, c’est autre chose. Bergson, je crois, l’appelait lui l’ « énergie vitale ». Même en voyant une fleur pousser, on a la quasi certitude que c’est bien quelque chose qui existe et qui ne doit pas être si mauvais, ne serait-ce que parce que, justement, les fleurs poussent.

Macron encore, parle du travail « outil d’émancipation » comme les socialistes le faisaient au début du siècle dernier. Et pour ma part, j’y crois toujours. Dans un de mes premiers documents électoraux, j’en ai fait l’un des grands titres de mes propositions « le travail, une valeur de gauche ». Quelques années plus tard,  Nicolas Sarkozy l’a lié -et à mon sens réduit- au gain avec son slogan « travailler plus pour gagner plus ».

Le travail n’est pas que cela. La question politique est justement qu’il conserve son lien avec le désir, l’énergie vitale et l’émancipation: par des conditions satisfaisantes, par l’adéquation avec les capacités et aspirations de celui qui l’exerce et la possibilité de le voir évoluer et de progresser au cours de sa vie professionnelle.

Le sujet n’est pas neuf, c’était celui, il y a quelques dizaines d’années qu’il m’a été donné de traiter au concours général de français (« le travail, outil d’aliénation ou de libération »). Ce qui est neuf, c’est le travail lui-même ou plus précisément son lien avec l’emploi.

D’abord parce que le travail ne croît pas en proportion du nombre de ceux qu’il est appelé à faire vivre et que des prévisions assez terribles laissent à penser qu’il deviendra en partie « occupationnel » pour une part d’individus non adaptés aux nouveaux enjeux de ce nouveau siècle. Ensuite, et tout le monde en a conscience, du fait de la part constamment croissante des techniques et du numérique. Alors, comment lui conserver son moteur, ce désir d’être, de faire et de réussir qui nous sauve de pas mal de pathologies diverses ?

Même si elle n’est pas que cela, la question est éminemment politique et les réponses le sont aussi. Il ne suffit pas de parler de l’âge de la retraite, du niveau voire de la décroissance des allocations chômage comme cela a été le cas lors des primaires de la droite, mais du travail lui-même. Des débats où chacun a 15 minutes de prise de parole personnelle n’y sont pas propres ; n’y seront jamais abordés vraiment que les conditions et les conséquences du travail ou de son absence.

C’est pourtant la condition même de notre vie en société de vivre en 3 D : droits, devoirs, désir. J’inverserais même volontiers l’ordre, pour que nous ayons quelque chance de retrouver l’équilibre du monde au détriment de la violence qui l’anime, du négativisme qui le détruit et du refuge dans des idéologies barbares qui le ramène des siècles en arrière.

 

 

 

Candidates ! Notre communiqué avec Emmanuelle Ajon

J’ai décidé de me présenter dans la 2ème circonscription de Bordeaux en plein accord avec Emmanuelle Ajon qui sera ma suppléante. Nous travaillons ensemble depuis notre entrée en politique et l’ordre du tandem est resté longtemps ouvert entre nous.

L’électrochoc qu’a constitué dans le programme de François Fillon l’atteinte à la sécurité sociale – sujet majeur de mon investissement au cours de ce quinquennat – m’a convaincue que l’urgence était de défendre les Français dans la double campagne électorale qui s’ouvre devant nous, puis au Parlement.

Notre pays connaît une période d’incertitude : ce n’est certainement pas le moment de se dérober.

La gauche doit retrouver son unité, mais nos valeurs d’égalité et de cohésion sociale, elles, sont entières et doivent plus que jamais être portées et illustrées dans tous les champs qui concernent la vie et l’avenir des Français. Elles doivent aussi être, avec courage, mises en phase avec les enjeux du 21e siècle.

Complémentaires, ancrées dans la réalité, nous ferons de ces valeurs, le fil rouge du programme que nous présenterons devant les militants socialistes pour obtenir leur investiture, puis aux Bordelais qui connaissent notre attachement à cette ville.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel