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Eh, oui, il y en a qui sont plus immigrés que d’autres !

Dans son intervention télévisée du 24 avril, le Président de la République a affirmé que le taux de chômage des immigrés réguliers était de 22% et il y a trouvé raison à ne pas régulariser les sans papiers qui travaillent.

Le 7 mai, interpellant le ministre Brice Hortefeux lors des questions d’actualité, j’ai évoqué ce chiffre en insistant sur le fait qu’il ne m’avait été confirmé par aucun institut statistique, le dernier chiffre paru étant 15,5%.

« Le point » a relayé cette divergence. Cette semaine, le secrétaire général de la Présidence de la République, a exigé que soit publiée un courrier d’une page pour justifier le chiffre du Président. L’insee, certainement soumis à une interrogation soutenue de la part de la Présidence a, en effet corrigé en disant que 22% ne concernait que les immigrés non issus de l’Union Européenne.

Ainsi, pour le Président de la République, il y a de bons et de mauvais immigrés.

Ci-après ma réponse à la lettre de Claude Guéant.

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A Talence, avec Gilles Savary

Premier tour aujourd’hui des élections cantonales à Talence, où Gilles Savary est contraint de se représenter en raison de la loi aberrante qui touche les seuls députés européens (et non les parlementaires nationaux).

L’élection de Gilles est utile aux Talençais, face au pouvoir opaque de la municipalité mais aussi en raison de ses responsabilités au Conseil Général, de sa probité, de sa capacité de porter des dossiers dont témoigne le bilan de sa première moitié de mandat.

Aujourd’hui, nous sommes tous des Talençais, tous aux côtés de Gilles, tous à espérer que le bons sens, l’intelligence, la probité l’emporteront dans cette élection que son adversaire principale a rendu particulièrement difficile, insinueuse et mensongère.

Ci-après le communiqué que j’ai adressé aux médias il y a deux semaines, ainsi qu’à l’ensemble des parlementaires européens, pour dénoncer la loi qui oblige Gilles à se représenter et proposer que nous la modifions.

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Financement du 5ème risque : le viager d’Etat

Je débattais hier soir à Paris avec le sénateur Marini (UMP), chargé par le gouvernement de présider une commission d’étude en vue du financement du « 5ème risque ».,,

Qu’est-ce que ce 5ème risque ? Celui de la perte d’autonomie, que partagent les âgés et les handicapés (les 4 premiers sont les 4 branches de la sécurité sociale).

Pour les plus distraits, les quatre autres sont : maladie-maternité, accidents du travail, vieillesse, famille. Comme on voit, plusieurs d’entre-eux ne sont pas des « risques ».

Le cinquième non plus à vrai dire : vieillir est une chance, même si le grand âge s’accompagne obligatoirement d’une perte généralement progressive et bien souvent partielle de son autonomie (on ne peut plus tout faire seul).

Revenons à la pierre angulaire du problème : le financement.

Quels sont les financeurs possibles :
– la solidarité nationale
– la solidarité décentralisée
– l’assurance privée
– le recours sur patrimoine

L’Allocation Personnalisée pour l’Autonomie (A.P.A) , mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin, est à la charge des deux premiers. Initialement il était prévue que solidarité nationale, par le biais de la CNSA, et conseil généraux (solidarité décentralisée) se partagent cette charge pour moitié. Le plus souvent maintenant ce sont les conseils généraux qui en supportent les 3/4. On comprend que cette évolution incite à une certaine méfiance…

Notre plus vigoureux point de divergence avec le Sénateur Marini a été hier le recours sur patrimoine, quelle qu’en soit la forme. Ce même sénateur a déjà, lors du projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS pour les intimes), tenté de faire passer un amendement en ce sens qui a été retoqué par l’Assemblée comme par le Sénat. Il n’a cependant pas désarmé mais propose aujourd’hui une modification d’attitude qui est d’ailleurs surtout un artifice de vocabulaire.

C’est sous le nom abscons d’ « hypothèque inversée » que la commission UMP propose aujourd’hui de recourir au patrimoine : il sera proposé à la personne âgée une hypothèque sur sa maison en échange du bénéfice d’une allocation lui permettant de subvenir à sa dépendance ; à la mort de la personne, l’Etat récupérera la somme, avec un plafond (calculé sur l’espérance de vie) de 250 000 à 300 000 euros.

En bon Français, cela s’appelle un viager. L’Etat proposera en clair à l’âgé de mettre sa maison en viager. Cela existe depuis fort longtemps et a quelque chose de révoltant en soi. Celui qui a pris le viager a toutes raisons d’espérer que la personne meure le plus tôt possible…

Pourquoi suis-je si formellement contre ?

D’abord sur les modalités :
-Qui se chargera de cette aimable proposition, qui sera quand même fortement contraignante et traumatisante (« si vous n’acceptez pas, vous ne bénéficierez que d’une allocation minimum, c’est à dire que vous n’aurez accès à aucun établissement convenable ») ?
-La personne interrogée sera-t-elle en possession totale des ses facultés pour répondre ? La période de perte d’autonomie consiste ou s’accompagne souvent d’une déficience des facultés intellectuelles. On imagine la terreur qu’engendrera la proposition sur quelqu’un qui a appris peu avant qu’il était atteint d’un Alzheimer.

Ensuite, du fait de la nature même du recours
– une personne qui vieillit et pense à sa succession n’a bien souvent pas envie d’entamer son patrimoine, même à son profit. Dans la « prestation de dépendance » qui a précédé l’APA, il y avait un recours sur succession : 135 000 personnes seulement l’ont demandé, alors que c’est aujourd’hui un million de vieilles personnes qui bénéficient de l’APA. Les grands mères préféraient bien souvent être privés de secours que priver leurs enfants et petits enfants du fruit de ce qu’elles avaient gagné dans leur vie.
– Imagine-t-on aussi l’impact de ce recours sur les liens intergénérationnels ? J’ai conseillé au Sénateur Marini et aux membres de sa commission de (re)lire les romans de Mauriac. Croit-on que cela va faciliter ou agrémenter les visites des enfants à la vieille personne si la question est posée de devoir vendre la maison au lendemain de la mort de la vieille dame pour pouvoir rembourser l’Etat ?

Enfin, j’ai fait remarquer au Sénateur Marini que sa majorité avait en juillet dernier abaissé les droits de succession en faveur des plus favorisés (c’est à dire élevé de beaucoup le seuil au dessous duquel on ne paye pas de droits de succession). N’aurait-il pas été plus favorable de les laisser tels qu’ils étaient et d’attribuer ce qu’ils rapportaient au financement du 5ème risque ?

La mesure envisagée aujourd’hui ne touchera en réalité que les plus petits patrimoines. Les personnes aisées n’auront pas -ou moins- besoin de l’allocation de l’Etat. Et, comme d’habitude, c’est la vieille dame qui a travaillé avec son mari toute sa vie pour acheter une petite maison, qui se verra proposer de la mettre en « viager d’Etat ». Et ses enfants devront vendre la petite maison, car ils ne pourront rembourser le viager.

Révoltant. Je l’ai dit poliment au Sénateur Marini sans réussir à le convaincre.

Journée ordinaire à l’Assemblée

Juste un petit billet, comme ça, pour raconter une journée de députée à Paris, avec tout ce que cela peut avoir de disparate, de passionnant, de frustrant, et bien souvent tout à la fois.

Départ ce matin à l’avion de 6 h 40, en même temps qu’Alain Rousset et Martine Faure. Le nez dans les journaux pendant tout le voyage et, si tôt descendue de l’avion, interview par téléphone sur le suicide en prison. Deux suicides en deux jours dans les prisons françaises, tous les deux concernant des hommes jeunes qui se sont pendus avec leurs draps. Oui, je posais la question dans un billet précédent : avons-nous vraiment supprimé la peine de mort ?

Rencontre au PC de Ségolène Royal. Tour de table. Mon rôle est de contribuer aux textes qu’elle va soumettre aux militants dans le domaine de la santé et de la politique de l’âge. Echange sur l’ approche d’un congrès que je redoute : que nous en sortions plus forts, en possession d’idées nouvelles, et non plus divisés ou déchirés (« Plutôt unis que morts », est en effet ma devise dans la perspective de cette échéance).

Foncé à l’Assemblée pour la réunion du groupe socialiste. Débat autour des questions d’actualité au gouvernement puis déjeune extra-express à la buvette de l’Assemblée avec Martine Faure, Martine Lignères Cassou et plusieurs de nos collègues dames. Oui, une table rien que de dames !

Séance de préparation de questions écrites avec mon assistante Charlotte. Questions d’actualité au gouvernement : ce n’est bien souvent qu’un grand cirque, avec des questions attendues amenant des réponses attendues. Mais bon, c’est un moyen de diffuser de l’information que le débat traditionnel dans l’hémicycle, peu relayé, ne permet pas.

16 heures : deux auditions sur la réforme portuaire. Je suis la députée d’un des six ports autonomes concerné par cette réforme et je souhaite bien connaitre la question et pouvoir intervenir quand la réforme arrivera en séance.

Bréve interruption entre les auditions pour voter contre la réforme constitutionnelle : nous n’avons obtenu aucune avancée significative, en particulier sur le mode d’élection des sénateurs. Donc : c’est non en première lecture.

18 heures : groupe de travail autour du travail du dimanche. J’ai déposé 20 amendements sur ce texte qui me parait très important et où nous devons marquer notre différence et montrer le modèle de société que nous refusons.

20 heures : départ dans le 4ème arrondissement, où j’anime un débat sur le thême « quand la santé devient un luxe ».

J’en arrive… J’aimerais pouvoir mettre de l’ordre dans ma tête comme on le fait pour une table de bureau ou un écran d’ordinateur.

D’ailleurs, n’est-ce pas exactement ce que je suis entrain de faire avec les quelques lignes de ce billet !

Le chiffre du mois

Un seul chiffre (ou plutôt deux..) pour cette rubrique mensuelle des « chiffres du mois ».

Celui-là est si terrible que je veux le laisser tout seul faire son chemin dans nos têtes.

100 millions de morts au XX ième siècle : non, ce ne sont pas les deux guerres mondiales réunies (55 millions pour la deuxième, 8 pour la première), aucun conflit n’a atteint un chiffre aussi faramineux, aucune pandémie, aucune famine…

100 millions de mort, c’est le tabac.

Le pire est à venir : si dans nos pays les chiffres stagnent ou baissent, planteurs et vendeurs de tabac, cigarettiers, ont changé de cibles et c’est vers les jeunes des pays en développement qu’ils s’orientent aujourd’hui.

« Si rien n’est fait, le nombre de décès liés au tabagisme atteindra plus de 8 millions par an d’ici 2030 et 80 % des cas se produiront dans les pays en développement ». On atteindra un milliard de morts au XXI ième siècle si les tendances actuelles se poursuivent.

« Les cigarettiers ont recours à des stratégies de communication prédatrices pour accrocher les jeunes à leur drogue » . L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) demande la suppression totale de la publicité, dont on sait qu’elle a un rôle initiateur considérable dans la consommation et partant, dans la dépendance.

Ceux qui m’entourent savent que c’est pour moi une bataille de chaque jour, sans doute mon seul dogmatisme. Il faut avoir vu un homme jeune mourir d’un cancer du poumon, un autre de cancer de la gorge, un troisième avoir une artérite, un infarctus, un accident vasculaire cérébral… pour partager ce dogmatisme anti-tabac. A côté des risques du tabac, tous les pesticides, polluants, OGM sont des pastilles de santé.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel