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1er mai

On oublie bien souvent la dénomination de ce 1er mai : la fête du travail. Je me suis à plusieurs reprise rendue coupable de louer dans ce blog et le mot et la chose. Le travail. Le juste salaire en face de la juste tache et tant d’autres déclinaisons du mot, dénaturé à force de vouloir le revaloriser.

Nicolas Sarkozy qui, à plusieurs reprises, lors de sa dernière intervention poly-télévisée, a rappelé qu’il avait été élu pour cela, revaloriser le travail, a-t-il pensé à se manifester ou à manifester tout court ? Où était-il, ce jour, où ce lien, ou du moins ce qui devrait être un lien entre nous, était fêté ?

Peut-on, en réalité, imaginer pire dévalorisation du travail que le slogan « travailler plus pour gagner plus » ? On travaille bien sûr pour ce juste salaire dont je parlais plus haut, on travaille pour échanger (« tu me donnes de ta boulange, je te donne de ma chasse »), participer, faire partie de cette communauté d’humains qui ne fonctionnerait pas sans cet échange de capacités, d’effort, de création ; on travaille pour progresser, pour faire, pour fabriquer, pour inventer, pour innover. Pour être, pour devenir. Pour vivre.

A Bordeaux, disons-le, manifestation un peu maigre, sans souffle suffisant, sans cette espèce de force qui peut se dégager de l’être ensemble et du faire ensemble. La possibilité d’un « pont » avait clairsemé dans la ville même les vendeurs de muguet.

Les chiffres du mois

Nouvelle édition de cette rubrique mensuelle : les chiffres tombés ce mois d’avril ; n’hésitez pas à ajouter en commentaire ceux qui vous ont frappé à condition qu’il s’agisse de chiffres issus de sources sûres.

2,9%du PIB, le déficité de la France, lanterne rouge de l’Union Européenne

10 euros le gain mensuel moyen pour un salarié réalisant 32 heures supplémentaires sur l’année

38%le taux d’emploi des « seniors » (55-65) en France, contre 69,6 % en Suède ; seul pays qui fait moins bien, l’Italie (32,5%)

1,5 millions __ de personnes touchant aujourd’hui la prime pour l’emploi, que le gouvernement vient de décider de « recentrer »

1,4 smic le salaire maximal permettant à ce jour de toucher une minime prime pour l’emploi ; ce sont ces couches « supérieures » qui vont en être privées

5 millions de personnes en France au dessous du seuil de pauvreté

820 eurospar mois revenu qualifié de le seuil de pauvreté ; en réalité 50% des cinq millions de personnes qualifiées de « pauvres » touchent moins de 670 euros (les pauvres ne sont pas plus nombreux qu’il y a dix ans, mais ils sont plus pauvres)

+15% l’augmentation moyenne entre 98 et 2005 des salaires les plus élevés. Pendant que les plus pauvres s’appauvrissent, les riches deviennent plus riches et plus nombreux

La bande des quatre

Quand quatre députées dînent ensemble d’une soupe méditerranéenne et d’une assiette d’asperges, de quoi se parlent-elles ? De leur circonscription ! Et ceci pour découvrir combien leurs problèmes sont différents, leur manière d’exister dans leur nouveau métier (toutes 4 sont des nouvelles députées), leur manière d’exercer leur mandat et d’arpenter leur territoire

Les unes ont trop de communes et de maires de toutes tendances, l’autre (devinez…) n’a qu’une commune et qu’un seul maire, mais sa tâche n’est pas plus facile pour autant, ce maire étant difficile à inviter à l’Assemblée pour un pot amical et difficile à convaincre que ce serait quand même bien de travailler ensemble.

Celle-ci fait des permanences tournantes, cette autre n’a pas encore tout à fait fini de s’installer… Enfin, aucune des quatres n’a vraiment fini, toutes cherchent encore comment faire le mieux, accomplir les taches pour lesquelles elles ont été élues et où elles espèrent ne pas décevoir. Toutes aussi sont dans l’opposition à l’Assemblée, voudraient pouvoir amender les textes qui ne leur disent rien de bon, et malheureusement c’est le langage de presque tous les textes qui se suivent et qui s’empilent sur leur bureau.

Un moment amical. Les quatre ont décidées de reconstituer l’arc atlantique des députées PS entre Finistère et Gironde. Et puis elles sont rentrées dans leur bureau préparer la journée de demain.

Les Girondins : Aïe, aïe, aïe…

990 000 références d’un côté, 235 000 de l’autre….

Un journaliste de Sud-Ouest flânant récemment autour du monument des Girondins a écouté un groupe de jeunes s’extasier sur le fait que les Girondins (les « bleus » joueurs de ballon) aient déjà un monument, mais que ce monument soit si ringard…

Google n’est pas beaucoup plus réconfortant sur l’aura de Vergniaud, Guadet, Isnard… et les 29 jeunes gens qui périrent sous la guillotine simplement parce qu’ils avaient été les premiers dans l’histoire à prôner la décentralisation et à vouloir éxercer la révolution sans les excès des « Montagnards » ; 235 000 références si l’on tape « Girondins révolution », 990 000 si l’on tape « Girondins football »… Et si l’on tape « Girondins » tout court, la première apparition des Girondins historiques est en 6 ème place.

Arrivant pour la première fois dans l’hémicycle, ma seule émotion véritable a été de penser que je portais désormais le même nom que cette poignée de jeunes gens visionnaires : « député(e) de la Gironde ». J’ai fait partager cette émotion à mes congénères PS et nous disons désormais « voilà la Gironde qui arrive » , comme on le disait à l’époque.

Sûr que je vous reparlerai d’eux, les vrais Girondins du monument.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel