Johnny, le non-retour
Parmi les erreurs, nombreuses, de Nicolas Sarkozy, une n’est peut être pas la plus grave, mais elle une des plus emblématiques : le non-retour des riches.
Lors de la présentation de la loi TEPA, en juillet dernier, un des ses volets le « bouclier fiscal » nous a été présenté comme une incitation à empêcher de partir et à faire revenir les Français ayant les plus gros revenus.
Pour mémoire, le « bouclier fiscal », c’est l’impossibilité pour une personne assujettie à l’impôt en France de payer plus que la moitié de ses revenus. Après cette mesure, des chèques considérables ont été adressés aux possesseurs des plus gros patrimoines de ce pays.
Récente députée, j’ai cru de bonne foi que Nicolas Sarkozy, homme de communication, avait prévu, voire organisé, le retour de quelques figures emblématiques de sa politique. Au premier rang desquels Johnny Halliday, exilé en Suisse pour cause fiscale.
Que nenni ! Ni lui, ni aucun, n’est réapparu à la frontière. Les journalistes, les services financiers, ont guetté, enquêté : AUCUN. Nous ne savons rien par contre, de ceux qui ont continué à partir pour les rives radieuses du Liechtenstein, du Luxembourg, de la Suisse, ou autres territoires accueillants dont je ne connais pas le nom.
Personne ne cherche même à questionner, à interroger. De Johnny, nous n’entendons plus parler depuis un an. Je ne peux même pas vous dire (mais je ne suis certainement pas la bonne personne à interroger sur le sujet), s’il s’est marié, remarié, ou s’il a divorcé. Mais rentré en France, non.
Aujourd’hui, un magazine allemand titre « La fuite des fortunes », ce qui m’a donné l’idée de ce billet. Preuve aussi que nous ne sommes pas seuls à voir nos rives désertées par les très grosses fortunes.
Que ce malheur partagé nous inquiète, au lieu de nous rassurer : la ghettoisation des riches, des moins riches et des pauvres, s’accentue non seulement dans nos villes, mais à l’échelle du monde. C’est comme deux silex qui cherchent à s’éloigner mais qui au premier contact, mettront le feu.