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Sauver la façade

Sud Ouest, le 8 avril 2008

SAINT-ANDRÉ. Michèle Delaunay propose sa réserve parlementaire à Alain Juppé pour embellir l’hôpital

Michèle Delaunay n’est plus conseillère municipale d’opposition puisqu’elle a choisi de conserver ses mandats de députée et de conseillère générale. Mais elle n’a pas renoncé à se faire entendre sur les dossiers bordelais.

(suite…)

Suicide sur la voie

Je clume dans mon train « retenu en gare de Bordeaux » : un suicide sur la voie , au voisinage de Saint Egulin bloque le trafic en direction de Paris. Il faut reconnaître le corps, faire venir « le parquet », enquêter…

La somme de désespoir que représente un suicide sous les roues d’un train ou d’un métro me serre le coeur. Le déchirement brutal du corps, le traumatisme pour le conducteur et les voyageurs qui auront l’impression d’une part de responsabilité, l’horreur et la violence de ce suicide qui ne laisse ouverte aucune possibilité de survie sont terrifiants. Le suicide est une interrogation sans fonds autant à titre individuel, pour chacun de nous, que pour la société.

Dans mon mêtier de cancérologue (près de 40 ans de pratique majoritaire puis exclusive de la cancéro), aucun malade ne m’a demandé de l’euthanasier, et un seul s’est suicidé. Les malades du cancer sont les héros de notre temps : ils se battent, ils veulent vivre, ils payent bien souvent pour cela autant que les poilus des tranchées.

La comparaison peut paraître choquante. J’ai toujours considéré cependant la cancéro et quelques autres branches de la médecine comme de la médecine de guerre : on se bat, tout disparait ou perd de l’intérêt autour de cette bataille. Qui sera élu Président de la République, tel élu sera-t-il nommé adjoint ou pas, tel autre deviendra-t-il sénateur, tout cela parait dérisoire. Seule, la date de l’élection ou de la nomination résonne dans l’esprit : où en serai-je à ce moment-là ?

Les personnes très âgées ont souvent aussi le même raisonnement : en 2011, serai-je là pour voir les régionales, En 200X, verrai-je édifié le pont Bacalan-Bastide ?

Pas seulement les personnes très âgées. Les personnes très lucides aussi. Quand on s’interroge, dans une réunion (hier soir à la section de Bordeaux centre) : qui prendra la tête de liste pour les municipales de Bordeaux en 2014, je me dis à part moi : qui, en effet, et qui présent pour concourir ?…

Etrange, vous avez dit étrange ?

En… , un écrivain de science-fiction américain nommé Morgan Robertson écrit un roman très étrange. Une nuit d’avril, un paquebot immense part pour son voyage inaugural, transportant 3000 passagers. Le paquebot mesure 800 pieds de long et jauge 70 000 tonneaux, et il a, dès sa conception particulièrement avant-gardiste, la réputation d’être insubmersible.

Drame : le paquebot heurte un iceberg et finit par couler après des heures dramatiques. Comme il n’y a à son flanc que 24 canots de sauvetage, il y a plus d’un millier de noyés.

Petit détail : le navire du roman s’appelle le Titan, et le roman lui-même a été écrit en 1898, quatorze avant un autre voyage.

Par une nuit d’avril 1912, le Titanic coule plusieurs heures après avoir heurté un iceberg. Le Titanic mesurait 800 pieds de long et jaugeait 66 000 tonneaux. Il n’avait à son flanc que 20 cannots de sauvetage, et malgré la réputation d’insubmersibilité de ce géant des mers, ce fut la plus grande tragédie maritime civile de la période contemporaine : un milier de morts.

Prémonition ? Qu’est-ce que la prémonition ? Existe-t-elle ? Un esprit rationnel peut-il la concevoir ou même l’accepter ?

Dans un livre publié en 1972, j’ai raconté l’accident mortel d’un de mes amis, près de trente ans plus tard. Je ne m’en suis jamais consolée.

Ce n’est pas une histoire de dimanche. Si, quand même, puisqu’elle échappe au monde politique ; elle fait partie du mystère immense du fonctionnement cérébral.

Santé Navale : pour que le baptème de la promo soit le premier d’une longue série

Un ami, dont je ne saurais trop dire s’il était radicalement optimiste ou fondamentalement pessimiste, m’a appris cette formule : « aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie ».

Eh bien, tout à l’heure, pour le baptème de la promotion 2007 de Santé Navale, tout le monde avait dans le fond de son coeur, ce souhait en forme de question « Pourvu que ce ne soit pas la dernière promo ! »

Les signes étaient bons : ciel d’azur, chants d’oiseaux au loin derrière les roulements de tambour et les prises de parole, défilé impeccable, agenouillement émouvant de la promo devant son drapeau, large affluence de public, et tous nos « grand élus », de gauche, de droite et de l’extrème milieu, réunis de manière consensuelle (j’allais dire : oecuménique) pour exprimer leur attachement à l’Ecole de Santé Navale de Bordeaux.

Notre Ecole.

De l’inquiétude de tous, il ne fut pas question dans les prises de parole ; en fond sonore, elle était présente partout, et entre maire et généraux, Présidents et médecins chefs ou grands chefs, on entendait que : « c’est pas gagné », « je suis pessimiste.. ».

Pas rose, quoi. Ce gouvernement sera-t-il assez bête de déchirer une Ecole de sa ville, alors même que Lyon, je ne dirais pas s’en moque, mais n’y attribue pas une importance notable, ne se mobilise pas, n’a pas avec son Ecole la même relation essentielle. Cent vingt ans de vie commune, ça ne laisse personne indifférent.

Autre élément : les « Lyonnais » se réjouiraient de venir à Bordeaux, les « Bordelais », élèves, gradés, personnel, vivraient comme un déchirement de partir à Lyon.

Alors, est-ce que le consensus politique, hospitalo-universitaire, économique, social, sociétal, qui anime Bordeaux finira par l’emporter ? Est-ce qu’un ministre, voire même plusieurs en l’occurence (Armées, Universités, Santé), eux-mêmes élus de villes dont ils connaissent les forces, les espoirs, les attentes, peut rester scotché à des décisions administratives, prises exclusivement au bas de colonnes de chiffres ?

Tout plaide en faveur du regroupement des deux Ecoles de Santé à Bordeaux et non à Lyon. Une fois encore, je demande aux amis de ce blog, aux amis de ces amis, à leur parents, cousins, vieilles tantes, petits enfants en âge de trifougner sur un ordinateur, de se précipiter sur le site sauvonssantenavale et de signer en ligne, comme nous avons été si nombreux à le faire de vivo cet après-midi , avant de rentrer dans l’Ecole pour le baptème de la promo.

(voir aussi le billet « Santé Navale », en date du 2/04, ainsi que ses commentaires)

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel