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Equilibre des pouvoirs et politique des vieux seaux

Une forte douche écossaise nous est tombée sur le dos depuis une dizaine de jours : élection un peu trop généreuse à mon goût d’Alain Juppé à Bordeaux, nette victoire socialiste au plan national, que le deuxième tour a confirmée.

Beaucoup de questions, quelques réponses…

Qu’ont exprimé les Bordelais dans la suite des scrutins de ces derniers mois ? Leur volonté d’un équilibre des pouvoirs, qui au demeurant va bien à la ville de Montesquieu. Ils ont voté à gauche (prudemment) aux présidentielles et aux législatives, élu Alain Juppé qui a fait beaucoup d’efforts d’ailleurs pour faire oublier qu’il était de droite, et sont revenus vers la gauche pour le scrutin cantonal. La leçon à en tirer pour chacun de nous, c’est qu’ils mesurent que nous entrons dans un XXIème siècle de dure compétition, à laquelle notre ville, quoi qu’en dise la majorité municipale, est bien mal préparée. Ils nous demandent d’agir positivement et de concert.

La réaction d’Alain Juppé à mon intervention lors de sa séance d’intronisation du Conseil Municipal du 14 mars me laisse douter de sa volonté d’entendre et de mettre en pratique ce message. Je ne disais rien d’autre que ce que je viens d’écrire. Il n’a pas pris la peine d’y répondre.

Qu’ont exprimé les Français : qu’ils comptaient sur les socialistes pour pallier à la politique délétère de la droite. Ce doit être d’abord pour nous une interrogation. Voilà plusieurs séquences de scrutin que la gauche joue le rôle de pompier de la politique nationale. Pour autant, nous avons raté trois fois l’élection présidentielle.

Deux explications possibles, qui ne s’excluent d’ailleurs pas : – dans l’inconscient des Français, l’autorité, la sécurité, sont mieux incarnées par la droite. Quand, en plus, le candidat est une candidate, le vieux réflexe du père et du chef de famille reprend du service …

– nous (la gauche, les socialistes) ne savons pas suffisamment incarner la politique nationale. Ce n’est pourtant pas si dur, à mon sens, d’expliquer que jamais autant les valeurs de la gauche sont nécessaires, indispensables, mais qu’elles doivent être revisitées au regard des nouveaux enjeux du XXIème siècle. Nous ne sommes plus au temps de « la veuve et de l’orphelin ». Les veuves ont l’âge de Lazare Ponticelli, et les orphelins ont disparu. La pauvreté, la souffrance au travail, l’âge, les maladies elles-mêmes ont changé de forme, nous devons changer d’armes contre eux, et de discours.

Je le dis tout de go : je voudrais être un atome de cette double prise de conscience ; d’abord qu’il y a le feu, ensuite que les vieux seaux d’eau n’y suffiront pas.

Talence’blues

Notre défaite à Talence est une triple mauvaise nouvelle.

Mauvaise nouvelle pour Talence qui avait la chance d’accéder à une nouvelle pratique de la politique et à une autre conception de son développement.

Mauvaise nouvelle pour la CUB, où notre majorité n’est plus qu’à deux voix et des précédents fâcheux nous ont appris que quand Alain Juppé déclare dans SO « je suis un pragmatique », ce n’est pas forcément de bonne augure.

Mauvaise nouvelle pour nous tous. Gilles est un travailleur forcené qui a fait cette campagne, qu’il savait difficile, pied à pied. Nous y avons cru de toute notre force même en connaissant les méthodes de son concurrent.

La victoire d’Alain Cazabonne, au finish, est celle du téléphone. Alain Juppé a déménagé chez lui pour ce dernier week end son standard téléphonique et, au mépris de la fin de la campagne, les deux jours ont été occupés à appeler les Talençais « Vous allez voter dimanche. Le maire peut compter sur vous ? »` Tout cela en appelant chaque personne par son nom, chacune se sentant connue du Maire et flattée…

Habile, mais malgré tout un peu crade. J’arrivais ce matin à ma consultation à Bergonié. L’institut est proche de la lisière de Talence et beaucoup d’employés y habitent. Plusieurs sont venus me voir : -« Vous savez quoi ?… »
Je devinais quoi, mais je ne savais pas exactement quoi -« samedi matin, j’étais pas réveillée, coup de téléphone : le Maire qui m’appelle pour me dire d’aller voter… »

Pour un autre, c’était samedi après-midi, pour une autre dimanche matin. Ils étaient choqués car, intuitivement, ils avaient compris que ce n’était pas « propre ». Et en effet, la campagne était finie, ces pratiques étaient hors la loi.

Je suis triste, triste pour Talence, triste pour nous tous. Et aussi triste pour Gilles et son équipe qui ont si bien travaillé.

Les gaietés de l’agenda

Il ne s’agit pas seulement de l’agenda quotidien, où l’on a du mal à faire rentrer tout ce qu’on voudrait et qu’on devrait, mais de l’agenda de ce blog, juste à droite du billet.

Par quel bout qu’on le prenne, il ne peut être rempli que jour après jour (sinon, il affiche la date d’écriture) et il n’affiche que le titre du programme de la journée. Si vous voulez en connaître le détail (et je suis sûre, que par milliers, vous grillez en effet de savoir ce que fait de ses journées votre députée favorite), vous devez cliquer sur la date. Tout s’éclaire alors !

Ainsi à la date d’aujourd’hui, vous découvrez que je vous donne rendez-vous sur TV7 (20h30) et FR3 (22h30) pour commenter les résultats de ce second tour et m’empoigner avec quelques honorables représentants de l’UMP.

Je devine déjà les remarques des fidèles commentateurs UMPistes de ce blog : mais Madame Delaunay, comment pouvez-vous parler de députée « favorite » ! Quelle honte, quel scandale ! Et si vous pensez déjà à vous « empoigner » ce soir, cela montre une fois de plus vos outrances, votre agressivité et votre esprit partisan ! Décidément, il n’y a de bon socialiste que mort !

Mieux vaut prévenir, par les temps qui courent et les commentaires qui pleuvent, que guérir…

Selim et Brigitte

Je pars rejoindre nos amis Selim Kançal et Brigitte Nabet au bureau de vote de Saint Augustin. Tous les deux sont engagés dans une bataille difficile, en face d’un élu UMP implanté dans la 4ème canton depuis des lustres. Aucune voix ne doit leur manquer : si un lecteur de ce blog a une vieille cousine dans ce canton, une tante même acariâtre ou très bavarde ou au contraire, une gentille petite amie, il doit aussitôt sauter sur le téléphone et l’envoyer voter…

Ca tombe bien : la pluie s’est interrompue et un soleil fragile vient faire briller mon jardin détremper. Une grive jette un regard vers ma fenêtre avant de reprendre son vol.

Rien que des signes favorables : élections cantonales, municipales de Talence.. Je le sens bien et je pars rejoindre nos amis d’un bon pied.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel