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Intronisation du Maire de Bordeaux

Etrange et très solennel Conseil Municipal hier matin puisqu’il était exclusivement consacré à l’élection du Maire par sa majorité. D’ordinaire, sont désignés (et élus) dans le même temps, les adjoints et bien souvent désignés les représentants à diverses structures.

Le Maire, après une si longue et intense campagne, voulait-il que soit rapidement entérinée son élection, voulait-il montrer plus éloquemment qu’il n’avait pas eu à attendre le deuxième tour ? Je n’en sais rien et c’est de peu d’importance.

Un peu plus important, a été la mise en place d’une nouvelle pratique : la séparation, dès l’arrivée des élus, de la majorité et de l’opposition.

C’est, pour certains d’entre nous (et en premier lieu pour Jacques Respaud), la quatrième fois que nous participons à l’élection d’Alain Juppé (95, 2001, 2006, 2008). Dans tous les cas, lors de la première séance, majorité et opposition étaient confondues et les conseillers rangés par ordre alphabétique.

Pensant cette tradition respectée, tradition qui signifie qu’avant l’élection du Maire, il n’y a ni majorité, ni opposition, je me suis rapprochée de Stephan Delaux, mon plus proche voisin d’alphabet.
« -Non, Michèle, l’opposition, c’est là bas.. », m’a-t-il dit (un peu gêné ?) , ce que Hugues Martin s’est empressé de confirmer.

Une nuance, une petite faille dans un protocole bien rodé. Moi qui suis convaincue que le protocole, comme la politesse, ne sont rien en eux-mêmes mais qu’ils ont une signification profonde (ici, l’ordre républicain, là, le respect qu’on se doit mutuellement), j’ai été surprise de cette nouvelle consigne. Espérons qu’elle ne manifeste pas une prise de distance plus grande entre deux sortes d’élus, et donc entre deux sortes de bordelais.

Discours programmatique bref du Maire auquel les trois groupes de l’opposition ont répondu individuellement mais de manière complémentaire. J’avais pour ma part envoyé mon projet d’intervention à Pierre Hurmic et Vincent Maurin pour que nous soyons complémentaires et non redondants.

Je suis donc intervenue au nom du groupe socialiste, félicitant le Maire et sa majorité de leur très belle élection, avec un signe particulier aux femmes dont j’espère qu’elles auront une place paritaire à tous les niveaux (éxécutif et consultatif) de notre conseil. J’ai exprimé notre vigilance dans les six ans à venir sur les dossiers que nous avions prioritairement porté : le logement, l’emploi, la politique des quartiers et la santé sociale.

J’ai ajouté que nous devions les uns et les autres entendre ce que les Bordelais nous ont exprimé dans les 18 derniers mois à l’occasion des scrutins des présidentielles, des législatives et de ces dernières municipales) : leur volonté d’un équilibre des pouvoirs. Deux fois, ils ont voté en faveur de la gauche, la dernière en faveur d’Alain Juppé. Cette volonté d’équilibre impose le respect mutuel, le dialogue et le partage des informations.

Au nom du groupe socialiste, j’ai dit « non » à la proposition d’un poste adjoint pour un membre de l’opposition. Dans une période de confusion des majorités, des votes, des alliances, de la vie publique et de la vie privée, nous devons au contraire agir pour que la démocratie républicaine reste lisible, que les citoyens puissent la comprendre et s’y appuyer.

J’ai malheureusement prononcé un gros mot : le nom du chef de l’Etat, en disant que je voyais dans cette politique de fausse ouverture, une ombre de sarkozysme. Bronca de la majorité, prise de parole d’Alain Juppé : – « Mes chers collègues, est-ce que nous n’avons pas l’habitude de cette sorte de provocation ? »

J’ai manifesté mon étonnement que se référer au chef de l’Etat, au sein d’une majorité de droite, puisse être considérée comme une provocation et susciter la ire de cette majorité. Où sommes nous arrivés ?

Cela m’a valu qu’Alain Juppé n’a répondu qu’à l’intervention de Pierre Hurmic. Les promesses introductives d’écoute et de respect de l’opposition étaient déjà loin…

Tous derrière Matthieu Rouveyre !

Il y a en réalité à Bordeaux un deuxième tour des élections municipales : l’enjeu n’est plus le maire, mais la ville et la CUB.

La CUB avec l’élection des maires de la périphérie qui fera la majorité . La ville aussi, qui doit élire encore quatre de ses représentants au Conseil Général (cantons de Bordeaux nord, Bordeaux Bastide, Saint Michel-Saint Genès et Saint Augustin.

Ce sont les saints qui sont les plus disputés et où nous devons fortement nous mobiliser autour de nos candidats : Matthieu Rouveyre pour ce saint au si beau nom de Michel, et Selim Kançal pour cet excellent Augustin !

J’étais hier avec Matthieu « sur le terrain » , principalement sur le territoire de Saint Michel. Ce quartier, si attachant, si mélangé, si vivant est représenté depuis 60 ans par la droite alors qu’il vote régulièrement à gauche et que tout son esprit manifeste cette gauche libre et mêlée que nous aimons.

Pourquoi : parce que les électeurs ne se rendent pas assez aux urnes. Le taux de participation à Saint Michel n’a pas atteint 50% à la dernière élection. Nous devons expliquer, expliquer encore les enjeux et que les électeurs prennent conscience que la gauche et la droite, surtout quand il s’agit de solidarité, première grande compétence du Conseil Général, ce n’est pas la même chose .

Et puis, il faut lire le programme du concurrent de Matthieu :80% de ses propositions ne concernent aucunement le Conseil Général ! Exemple parmi d’autres : il propose la création d’une brigade verte dans le quartier. Fabien Robert a un visage sympathique mais il ne serait pas mauvais qu’il lise un minimum les attributions relatives au mandat qu’il brigue.

Plus drôle, si l’on peut dire : il fait des propositions pour des lieux qui sont totalement en dehors de son canton. La lecture d’une carte n’est pourtant pas si difficile ! Le marché des douves et la place Amédée Larrieu n’appartiennent pas au 5ème canton. Qu’importe Fabien Robert les rénove, sans doute tout seul de ses petites mains, puisque le Conseil Général n’est absolument pour rien dans ce domaine.

Ce serait drôle si ce n’était la traduction d’un principe qu’ont manifesté tous les candidats cantonaux UMP : promettez toujours, l’important n’est pas de tenir, mais d’être élu.

Le programme de Matthieu colle au contraire au mandat qu’il éxercera j’espère dès la semaine prochaine. Il y apportera sa créativité, son charisme personnel, sa connaissance de ces quartiers où il habite.

Tous derrière Matthieu !

Dernière heure

De retour du meeting d’entre deux tours de notre candidat à La Bastide pour les élections cantonales, notre ami Daniel Jault, je donne brièvement les dernières nouvelles de notre liste.

Nos quatre amis de la société civile, Françoise Jeanson, Houria Fall-Abest, Serge Simon et Jean-Pierre Renaudin ont aujourd’hui démissionné de leur nouvelle fonction de conseillers municipaux.

Ils s’étaient engagés aux côtés d’Alain Rousset pour apporter chacun leur expertise dans le domaine qui est le leur. Comme ils l’avaient annoncé, ils ont jugé que dans le rôle de conseillers municipaux d’opposition que notre défaite leur a assigné, il était préférable que siègent des militants des trois partis représentés dans la première partie de la liste (socialistes, verts, communistes).

Je tenais à en informer les militants et les sympathisants qui ont travaillé autour de nous avant que le presse ne le fasse. .

Lazare

La « grande guerre » vient de basculer d’un coup dans l’Histoire avec un grand, gros et lourd H, cet après midi. Le seul témoin qui en restait, Lazare Ponticelli, vient en effet de mourir à l’âge honorable de 110 ans.

Cette mort vient très peu après quelques décès de poilus, traqués, épiés, pour savoir qui, en effet, serait le dernier. Cela m’a choqué au cours de ces derniers mois et je l’ai exprimé dans ce blog.

Mais cette fois est malheureusement la dernière. La définition de ce que l’on appelle « histoire contemporaine », et même celle du mot « contemporain » est la suivante: est contemporain ce dont peuvent témoigner des personnes vivantes.

La Grande Guerre, dont j’ai tant entendu parler et dont j’ai essayé d’apprendre un peu plus que le minimum, vient de basculer hors du monde contemporain.

Je pense aux grands cimetières de la Marne, je pense à un de mes grands-pères qui n’a jamais eu de tombe puisqu’il ne restait rien de lui après le ravage d’obus tombés sur son régiment. Il viennent de tomber dans l’histoire sans fond, celle qui, au plus loin, se confond au mythe et au mystère.

Et bientôt, moi aussi, qui me souviens de leur histoire, basculerai hors du monde contemporain.

Le cercle joyeux des électeurs disparus

« Beaucoup de suite dans peu d’idées », c’est la formule que j’emploie souvent à mon endroit pour marquer la constance dans quelques idées simples…

L’idée du jour (et de la veille) est de rendre la présence de la gauche visible et lisible à Bordeaux après cette bourrasque de juppéisme aigu qui nous a objectivement fait du mal.

Il y a moins de dix mois, 54% des bordelais votaient pour Ségolène Royal (très exactement, 54% des électeurs de ma circonscription qui sont bien évidemment la fine fleur des Bordelais !). Ces électeurs à mon avis ne sont pas tous morts ou hospitalisés dans un état grave leur enlevant une partie de leur conscience. Ces électeurs qui ont du coeur (puisqu’ils ont voté à gauche) et qui aiment comme moi l’air du large quand il souffle sur les quais n’ont pas voulu sanctionner Alain Juppé qui les a débarrassé de tous ces affreux hangars et qui a su si bien s’habiller de deux feuilles au lieu de l’arbre UMP.

Pour les non initiés : le logo de l’UMP est un arbre feuillu, celui de Juppé n’a gardé que deux feuilles, ce qui est au demeurant objectif au regard des résultats nationaux.

Ces électeurs donc, que nous supposons bien vivants et désireux de le demeurer, attendent de nous que nous examinions avec vigilance la politique municipale, que nous sachions mettre en perspective la politique Sarko-Fillonnienne et les choix d’Alain Juppé, que nous ayons des idées, que nous soyons forts, unis, libres, et si possible intelligents.

« Vaste programme », dirait le général de Gaulle… C’est pourtant le nôtre, et c’est aussi le mien, d’essayer d’animer, de rendre visible et lisible, cette politique alerte, ouverte et libre que nous avons tant désiré installer à Bordeaux, en dehors des carcans d’un pouvoir qui se clône lui même depuis tant d’années.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel