L’actualité en direct
Dans la navette qui amène par gros charrois députés et sénateurs à Versailles. Les conversations vont bon train autour de moi, et il y est beaucoup question d’élections… Nous allons donc au « Congrès » qui est une séance réunissant les deux chambres (Assemblée et Sénat). Cette séance commune est nécessaire pour toute modification de la constitution.
Nous allons donc voter pour une modification permettant secondairement de ratifier le traité de Lisbonne. Je redis très simplement que j’appliquerai ce que nous avons voté au sein du groupe socialiste : abstention, manifestant notre retrait sur la procédure choisie par le Président de la République. Cette position a été choisie -et votée- pour permettre la réunion du plus grand nombre de socialistes et ne pas foncer dans le chiffon rouge tendu par Sarkozy à 5 semaines des élections.
Tout le monde discute sur les fauteuils de ce grand bus panoramique. Imperturbable, je continue mon petit train sur mon clavier…
Défaire à Bordeaux ce que l’on fait à Paris ?
Un écho du « Tire-bouchon » du journal « Sud-Ouest » de ce matin dit que je compte sur les déçus du Sarkozysme pour soutenir l’élection de notre liste aux Municipales de Bordeaux.
C’est ma foi vrai. Les Bordelais, comme l’ensemble des Français ont du bon sens, et ils comprendront qu’une même majorité ne peut défaire à Bordeaux ce qui est fait à Paris. Alain Juppé demeuré ministre porterait la politique de Nicolas Sarkozy. Maire, il n’en fera pas une autre.
Petits à côtés de campagne
Petits… Pas si petits, puisque certains, de part et d’autre, en ont été blessés.
Je suis abordée tout à l’heure, à l’issue du débat Rousset-Juppé, par deux jeunes gens :
– C’est nous qui faisons les appels pour Alain Juppé, et nous avons trouvé le titre du billet de votre blog désobligeant. Le titre en question c’est « call girls en campagne », où je retranscris les propos d’un appel à ma permanence, me demandant si je m’intéressais à la campagne de Juppé et si je la soutenais.
Cet appel m’avait grandement amusé et j’ai eu la faiblesse de penser qu’il ne venait pas d’un militant averti de la politique bordelaise. Le titre du billet est un pur jeu de mot « call girls » voulant dire « femme ou fille qui appelle au téléphone ». Qui a le goût de la parole et de l’écriture résiste difficilement à un jeu de mots.
Ces deux jeunes gens (une jeune femme, un homme), sont en réalité des militants UMP. Je leur exprimé mon regret de les avoir blessé, et je le dis dans ce blog : je partage le travail militant et j’en apprécie la valeur. Un homme ou une femme qui peut se geler sur un marché pour ses idées, ou débattre tout un soir des lois éthiques au lieu de se remplir de télévision sur son canapé, est éminemment respectable. De gauche ou de droite, du centre nouveau ou du centre partagé, il est pour moi une raison d’espérer.
Ce n’est en aucune façon une excuse, mais que ces militants de droite sachent, combien tout à l’heure à la permanence où je les ai rejoints, mes militants de gauche ont été blessés des mots de Juppé : »Mes équipes sont enthousiastes, ce n’est pas comme d’autres qui y vont à reculons.. »
Nos équipes sont enthousiastes, estimables, pleines de chaleur et de sensibilité. Leur sera-t-il présenté les mêmes excuses ?
Il n’empêche. Je redis les miennes.
Les femmes ne sont pas seulement l’avenir de l’homme
Une étude américaine réalisée à partir des 500 entreprises de ce pays les mieux cotées en bourse révèle des faits assez étonnants.
D’un côté celles qui ont trois femmes ou plus dans leur conseil d’administration ; de l’autre celles qui en ont moins de trois, ce qui veut souvent dire zéro.
-Le taux moyen de rendement du capital propre des premières est de 16,7%, tandis que les secondes se contentent de 11,5%.
-Celui de leur chiffre d’affaires est de 16,8 % pour les premières, 11,5 % pour les secondes .
-Celui enfin du rendement de leur capital total est de 10% pour trois dames et plus, 6,2% pour moins de trois.
Indiscutable ! Demandez à un boursier de wall street, surtout en ce moment : on a jamais assez de femmes dans les conseils d’administration ! Les analystes ont montré qu’une ou deux ne suffisaient pas : ainsi diluées parmi les hommes, elles acquièrent le même comportement. Au delà, il est démontré que les femmes vont plus au fond des chose, ne se contentent pas de formules et, en un mot, que leur rendement financier est tout en la faveur de l’entreprise. De quoi les regarder d’un tout autre oeil.
Les pays sont de ce point de vue bien inégalement dotés, et Jacques Attali au lieu de prôner le travail du dimanche et l’extension des supermarchés aurait dû se pencher sur cette question précise : 32% de femmes en moyenne dans les conseils d’administration en Norvège, 3% en Italie et 4% en Espagne. Sur une échelle de dix pays, la France se place modestement au 6ème rang (8%), derrière l’Allemagne.
Les Norvégiens, pourtant en tête de peloton, viennent de prendre une mesure énergique : les entreprises ayant moins de 40% de femmes dans leur CA se verront pénaliser de lourdes amendes.
Chiche qu’il n’y a pas que dans les entreprises que les femmes font le même bon office…