Sarkozy à Bordeaux
Je ne m’étais pas si tôt étonnée qu’Alain Juppé tarde à inviter Nicolas Sarkozy pour soutenir sa campagne municipale (Femina, 11 janvier), que je tombe sur la page de garde du « Monde » informatique. Sous une photo de Juppé, ce titre « Des maires de droite refusent de « nationaliser » les municipales ».
Précédemment, nous avions entendu le même Alain Juppé déclarer : « Les municipales sont une élection locale. Il faut éviter de politiser… ». Ce petit village gaulois que se plait à décrire AJ ne sera bien sûr aucunement sous les feux des médias, et l’échec ou l’élection du maire actuel, ne seront pas plus que les législatives de juin, un signe national à l’égard de la politique du gouvernement.
Tu parles… Mais comment l’ancien numéro 2 du gouvernement Fillon (on a toujours envie d’écrire « du gouvernement Sarkozy »), peut-il à ce point renier l’attelage qu’il a eu si grand plaisir à monter ? Imaginons qu’il soit demeuré au poste de super-ministre de « l’écologie, du développement et de l’aménagement durable », que dirait-il aujourd’hui ? Eh bien, il encenserait cette même politique, il lui trouverait tous les mérites puisqu’il en serait le co-auteur. Quelle faiblesse de certains hommes politiques de pouvoir encenser ou contrer (ici : tenir à distance) selon ses avatars personnels ?
Dans la même roue, Françoise de Panafieu à Paris déclare « que le Président de la République doit demeurer à sa juste place.. ». Et elle l’incite, en y mettant les formes, à ne pas trop se mêler de sa campagne.
Bonjour le courage, bonjour la constance. Choisissons de nous en amuser en déclarant fortement que, quant à nous, nous invitons sans hésitation Nicolas Sarkozy à venir à Bordeaux !
Une fois, deux fois, autant qu’il veut ! Seul ou accompagné de François Fillon qui s’est aussi proposé, et des ministres fétiches de ce gouvernement : Christine Lagarde, Bernard Laporte, Rachida Dati..
Plus sérieusement : la prise de conscience de l’incurie de ce gouvernement et de l’inadéquation de Nicolas Sarkozy à sa fonction n’a pas lieu, apparemment, que dans nos rangs. J’avais, dès la rentrée de septembre, pronostiqué que Nicolas Sarkozy ferait notre campagne électorale. De lois inutiles en lois imbéciles et en mesures iniques, il s’y attèle assez bien. Si ce n’était pas triste et inquiétant pour le pays tout entier, ce serait assez joyeux.