Service civique : une chance à ne pas manquer
Service civil ou service civique ? J’ai, dans le titre opté, car ce service civique peut être effectué auprès de l’une ou l’autre des armées mais surtout parce qu’il est destiné à renforcer de jeunes citoyens dans la conscience et l’exercice de ce rôle.
On se souvient que les principaux candidats à l’élection présidentielle ont proposé de généraliser et de rendre obligatoire ce service civique pour une durée de six mois. Nicolas Sarkozy traîne un peu la patte à mettre en oeuvre cette promesse pour des raisons à l’évidence budgétaires.
Une classe d’âge représente 800 000 jeunes français. Ce sont donc, chaque six mois, 400 000 jeunes qui seraient concernés, ce qui correspond à un coût de cinq milliards d’euros. Ce coût est aussi un investissement sur l’avenir et doit être mis en perspective des cadeaux fiscaux faits aux plus riches par les lois votées en juillet dernier (15 milliards d’euros). La promesse est en tout cas aujourd’hui revue grandement à la baisse, et surtout dénaturée, puisque Bernard Laporte vient d’évoquer un service de trois semaines.
Le principe du service civil est de permettre aux jeunes, beaucoup plus désireux d’engagement et de dévouement qu’on ne le laisse croire, de s’investir pendant six mois dans une mission sociale, environnementale, sanitaire… Ce temps est bien souvent l’occasion de dresser un projet professionnel, de se découvrir soi-même et de comprendre que chacun a un rôle dans la société.
Car ce service civique existe déjà. Il est volontaire et l’on en évalue régulièrement les effets bénéfiques en terme de formation, de choix et d’obtention d’un mêtier. Le problème est le financement.
L’Etat finance 870 euros par volontaire par mois alors que le coût est de 1300 euros. Reste à trouver des structures bienveillantes qui comblent le manque. C’est en Aquitaine principalement le Conseil Régional qui a bien saisi l’importance de ce dispositif. Cent jeunes ont ainsi été acceptés, ce qui ne correspond malheureusement qu’au quart des candidatures.
Ils ont réalisé leur service aux restos du coeur, dans des actions d’auto-réhabilitation de logement, à Réseau 32, ou dans un engagement auprès des personnes âgées de la villa Pia. Satisfaction réciproque des « servants » (c’est le mot anglais « civil servants », je ne trouve pas d’équivalent en français), des responsables des structures et des bénéficiaires.
Voilà pour moi un sujet d’engagement, et je m’enquiers aujourd’hui même de la possibilité d’y consacrer une part de ma réserve parlementaire. J’ai d’ores et déjà attiré l’attention du Gouvernement, à l’occasion d’une question écrite, sur le fait que la durée de trois semaines envisagée par Bernard Laporte vide la mesure de son sens, et n’est pas à la hauteur des enjeux. A suivre.