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Accueil des réfugiés calaisiens à Bordeaux : Vœu proposé par les groupes socialiste et écologiste

Michèle DELAUNAY a présenté le 26 septembre en Conseil municipal le voeu des élus socialistes et écologistes.

Ce voeu, exprime leur volonté de voir Bordeaux prendre sa part de l’accueil des réfugiés calaisiens sur l’ensemble du territoire.

 

 

Vœu proposé par les groupes socialiste et écologiste en faveur de l’accueil des réfugiés calaisiens à Bordeaux

Les territoires sont aujourd’hui appelés à se prononcer pour l’accueil des réfugiés actuellement bloqués à Calais.
Nous savons aujourd’hui que notre région en accueillera 900. 
Ce chiffre est relativement faible, et nous sommes sûrs que de nombreuses communes auront à cœur de participer à ce devoir d’humanité, de solidarité et d’équité territoriale.
Dans ce contexte, le conseil municipal réuni le 26 septembre 2016 émet le vœu que la ville de Bordeaux, « prenne toute sa part » de cet enjeu national à l’instar d’autres villes de la métropole comme Mérignac ou Le Bouscat.
Il ne s’agit pas seulement de proposer des lieux d’accueil mais aussi d’accompagner les associations qui œuvrent quotidiennement sur le terrain.

 

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Salle des fêtes du Grand Parc : 24 ans et quelques heures de pur mépris

24 ans de fermeture, dont 21 au cours des 4 mandats d’Alain Juppé, faut-il encore s’étonner des trois heures de retard de notre grand Maire qui devait « lancer » le début des travaux de réhabilitation de la « Salle des fêtes »,  mon combat de dix années ?

Malgré la chaleur plombante (31°) et l’âge avancé des quelques poignées d’habitants attendant l’arrivée du 1er édile, lazzis et quolibets allaient bon train devant la façade toujours emmurée de cette construction de 1965 inscrite à l’inventaire des monuments historiques de notre ville. L’un avançait qu’Alain Juppé espérait profiter des crédits de notre dernière loi sur l’archéologie, un autre s’amusait d’entendre l’adjointe de quartier exprimer son « impatience » à voir ce bel équipement ouvert aux habitants, un autre encore y allait franchement d’un grand rire quand l’adjoint à la culture assura se souvenir des concerts mythiques donnés dans cette salle … alors que celui-ci était à l’âge des premiers vagissements.

Pour ma part, j’ai quitté la scène à 15 h 40 (soit une heure 10 après l’heure programmée), suivie de peu de la députée Sandrine Doucet et de Vincent Feltesse. Les fronts perlaient et rougissaient et, petits groupes par petits groupes, les plus fervents admirateurs du Maire ayant épuisé les réserves de boisson du buffet, rejoignaient des cieux plus cléments..

A l’heure où j’écris, je ne sais rien de l’apparition ou non du Maire, non plus que des motifs évoqués pour excuser son retard ou son absence. Ratage complet donc pour ce « lancement des travaux » dont on se demande d’ailleurs comment il aurait pu être matérialisé, le lieu demeurant obstinément fermé, et quel en était le sens autre que de pure communication.

Triste pour ce quartier si longtemps abandonné, dont Alain Juppé n’a découvert l’existence qu’à la suite de deux, puis trois, campagnes départementales perdues malgré un long ancrage à droite. Triste pour la « salle des fêtes », expression positive d’un temps où Bordeaux croyait à la culture dans les quartiers (le Grand Parc est un quartier à 80%  social) et où Jacques Chaban-Delmas avait installé tous les équipements dont Alain Juppé n’a toujours pas vraiment compris le caractère structurant.

« Ma » salle des fêtes et sa fresque aux 28 848 petits carreaux de mosaïque, désertée une fois encore, abandonnée sous le soleil comme dans une scène de western après le passage des indiens, attendra bien quelques mois encore. Mais plus que jamais, je déplore qu’Alain Juppé ait refusé ma proposition (2012) qu’elle soit achetée par le Conseil Général : elle serait aujourd’hui ouverte aux Bordelais et aux habitants de ce quartier de grande et ancienne mixité sociale.

La démocratie empêchée

Ces derniers mois nous ont démontré, non que les civilisations sont mortelles, nous le savions, mais que la nôtre, ici et maintenant, était menacée. C’est dans cette crainte et autour de la République et de ses valeurs, que j’ai ouvert ma 10ème lettre de députée et mon compte rendu de mandat ce 15 septembre.

Quelques personnages installés les premiers dans la salle, parmi les Bordelais -nombreux- qui s’étaient déplacés, et un groupe d’une trentaine de perturbateurs tentant d’entrer de force, m’ont confirmé dans l’idée que notre démocratie était aujourd’hui empêchée. Je n’avais prévu pour cette réunion annuelle ni filtrage, ni le moindre appui policier, tellement cet exercice, relevant du devoir des élus envers leurs électeurs, me paraissait ne pouvoir cette année comme les précédentes, être la cause d’aucun trouble.

Cette trentaine d’individus faisant un forcing bruyant à la porte de « la maison du combattant » m’a obligée à demander l’appui de la police pour que la salle ne soit pas envahie. Je l’ai fait à un extrême contre coeur, après qu’un de mes assistants parlementaires, a été frappé par derrière, à la tempe et sur le côté de la tête Le public, fait de « vrais gens » de tous âges, commençait de s’inquiéter, l’atmosphère jusqu’alors et comme toujours respectueuse, quelquefois vive mais sans remous, était rompue. Nous avons pu mener la réunion mais sans la liberté, la gaieté mêlée au sérieux, l’intérêt réciproque aux échanges, de tous mes compte rendus de mandat.

Non, ce n’est pas la première expérience, mais c’est la première période où cette expérience se renouvelle systématiquement. Un café politique en mai, la réunion « Pour la France, pour la gauche » autour de Stephane le Foll en juin, la réunion de Colomiers fin aout qui n’a pu se tenir que grâce à d’importantes mesures de sécurité, et jusqu’à ce modeste compte rendu de mandat, ont été systématiquement perturbés, sans autre fin que d’empêcher les élus ou les Ministres en responsabilité de s’exprimer. Peut-on encore parler de démocratie ? Le « vivre ensemble », c’est aussi le « parler ensemble », expliquer et s’expliquer, et pour les élus, rendre compte.

Il n’est pas concevable pour moi de m’exprimer, de tenir une réunion, sous protection de la police. D’autant que cela ne correspond nullement, en tout cas à Bordeaux, à l’atmosphère des relations au quotidien entre les élus et leurs concitoyens. Dans la perspective de ce compte-rendu de mandat, j’ai consacré des heures à distribuer ma « Lettre » dans sa version papier qui contenait l’invitation à la réunion, la remettant directement à tous ceux que je croisais où qui m’ouvraient leur porte, répondant à ceux qui venaient vers moi pour me saluer, me dire qu’ils aimeraient discuter davantage, dire ce qui n’allait pas, pas une fois, je n’ai rencontré l’hostilité ou l’insulte, telle qu’elle s’est exprimée aux occasions évoquées précédemment.

Car qui sont ces perturbateurs, utilisant des méthodes que je croyais révolues ? Le 15 septembre, avait lieu la manifestation contre la loi travail : les responsables syndicaux ont à Bordeaux dû l’interrompre car elle était perturbée par des agitateurs. Ce sont les mêmes -et en aucun cas les militants syndicaux- qui le même soir ont assiégé la pacifique « maison du combattant » et qui condamnent aujourd’hui la démocratie à n’être plus, sous la baguette de « communicants », que surenchères et propos clivants ou, en réaction, de prêches sans contenu, les uns et les autres amplifiés et repris par les médias comme des balles au tennis.

Cette forme de démocratie, qui empêche les contacts et les échanges directs, où l’on fiche, via des logiciels, les électeurs pour pouvoir les abreuver de mails et de messages, me fait peur. Je suis en politique pour 1-mériter la confiance 2-etre utile, 3-rendre compte.

En médecine, ces « 1,2,3 » étaient applicables facilement. En politique, ils sont aujourd’hui brouillés, empêchés, ou pire, bafoués. Aux électeurs de les exiger.

 

 

 

 

Secret professionnel ou prise de responsabilité citoyenne ?

Les psychiatres américains s’interrogent actuellement,  au regard de ses responsabilités potentielles, s’ils doivent s’exprimer en tant que professionnels sur l’état de Donald Trump.

Le sujet n’est pas léger. Il s’agit bien sûr de leur part d’un diagnostic à distance, posé sur certains marqueurs de comportement. Ces psychiatres, comme tous les médecins, seraient tenus par le secret médical si Donal Trump avait été, à un moment où un autre, leur patient. La question ne se poserait pas davantage en dehors de la perspective de fonctions pouvant amener à mettre en jeu la vie d’autrui, voire le sort d’un groupe, et aucun médecin ne s’interrogerait si le diagnostic n’interférait pas obligatoirement avec les responsabilités briguées par la personnalité en cause.

Qu’on y réfléchisse : aujourd’hui, hier, mais aussi dans l’histoire contemporaine, bien des drames (et au delà) auraient pu être évités par la prise de position du corps médical, à condition que celui-ci s’exprime en dehors de tout engagement autre que strictement professionnel et non idéologique ; c’est à dire réunissant des personnalités incontestées, d’horizons différents et libres de toutes contraintes.

La question se pose actuellement dans le milieu académique aux Etats-Unis. Elle ne me parait pas négligeable.

Une « assurance verte » selon les habitudes de vie ?

La question revient régulièrement : doit-on assurer différemment les personnes selon leurs habitudes de vie ; dans le viseur évidemment : tabac, alcool, alimentation, addictions diverses… Et en effet, les données statistiques étant très claires, on pourrait considérer que tel assuré est à risque de coûter beaucoup plus cher qu’un autre.

Le mouvement a été donné par l’assurance automobile avec des degrés variables, plus ou moins intrusifs, de prise en compte des données personnelles : âge, délai depuis l’obtention du permis.. Jusqu’au « mouchard automobile » placé dans le véhicule qui renseigne l’assureur sur le fréquence d’utilisation de votre véhicule, votre vitesse par rapport à une vitesse moyenne sur le trajet donné …. Les tarifs sont augmentés ou diminués selon l’ensemble des paramètres enregistrés.

Les « données personnelles » sont d’un tout autre ordre concernant la santé et elles ne sont pas toutes directement dépendantes de la volonté. Etre la victime d’une addiction ne fait pas de vous un coupable (et je pense, bien sûr, d’abord au tabac). Ne pas arriver à en sortir, peut vouloir dire que vous n’avez pas trouvé sur votre route ni les personnes, ni les techniques qui vous y aident. Vous ne pouvez être pénalisé pour cela.

C’est, brièvement exprimée, ma principale raison d’être radicalement défavorable à ce principe d’assurance au comportement, que l’assurance soit privée ou publique ; ceci est d’ailleurs aujourd’hui interdit en France, mais je sens dans l’air électoral une sorte de syndrome de menace sur cette interdiction. Les tenants de la position contraire mettent en valeur le caractère incitateur de ce bonus/malus comportemental  qui dans tous les cas surtout constituerait un bonus global pour les assureurs.

A l’inverse, assurances et mutuelles pourraient s’investir plus largement, comme le font pour la prévention du vieillissement les caisses de retraite (ateliers sommeil, mémoire, équilibre…), dans l’accompagnement du sevrage. On sait qu’une des chances de « sortir » du tabac ou de l’alcool est de s’engager dans un nouveau mode de vie. Activité sportive, soins esthétiques, groupes de parole, yoga, danse..  Autant d’éléments qui selon les goûts de chacun  peuvent contribuer aux bonnes décisions et à leur caractère durable. Restons à l’écoute de toutes les propositions qui pourraient être faites en ce sens.

(à lire aussi « Assurance, votre vie privée vaut bien une ristourne » in « le monde économie » du 7 septembre.

 

 

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