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Retraite des députés (1)

Ce matin nous avons voté à l’Assemblée un amendement à l’initiative de nos trois questeurs. Les questeurs sont en charge de la gestion de l’Assemblée et ils s’étaient réunis à la demande d’un certain nombre de parlementaires avec pour mission de faire la lumière sur le problème de la retraite des députés et de faire des propositions sur ce qui leur paraitrait nécessaire de réformer.

Le questeur socialiste est Marylise Lebranchu, ancien ministre de la justice (la Justice la regrette, nous aussi !): je lui rends hommage ici à la fois sur le plan politique et humain. Elle est elle-même suffisamment réservée pour que je ne le fasse plus avant.

Nous avons voté à l’unanimité moins deux voix des cent députés présents dans l’hémicycle. L’amendement prévoit de supprimer l’obligation pour les fonctionnaires en détachement (moi par exemple qui appartient à la fonction publique hospitalière) de cotiser pour la retraite à la fois dans sa branche d’origine et à l’Assemblée.

Cette « obligation » est en réalité favorable puisqu’elle permet de ne pas subir dans sa profession la décote correspondant à la durée de son mandat. Ellle ne constitue pas un privilège propre aux députés puisque tout fonctionnaire en détachement en bénéficiait jusqu’alors. Nous avons souhaité que les parlementaires donnent l’exemple et renoncent à cette double cotisation.

J’ai pour ma part une réserve, non vis à vis de cette volonté d’exemple, mais sur son caractère partiel car elle ne touche que les parlementaires issus de la fonction publique (et non ceux du privé), ce qui constitue une pénalisation de fait des fonctionnaires par rapport au secteur privé.

J’ai promis dans ce blog, à la suite d’une campagne récente d’informations erronées, de dire très exactement ce qu’il en était de la retraite des députés. J’y consacrerai un deuxième billet, tout aussi précis (et peu poétique !) que cette première information.

Désordre

Info au vol à la radio. J’apprends que le gouvernement a concédé aux internes de supprimer la possibilité d’un déconventionnement pour les installations en zone sur-médicalisées. Le texte que nous sommes entrain de discuter à l’Assemblée, en l’absence du Ministre de la Santé, va donc être une fois encore modifié. Hier soir, jusqu’à une heure du matin, nous avons bataillé, proposé, montré au gouvernement l’insuffisance de l’actuel Projet de loi. Seul le ministre des comptes publics, Eric Woerth, était présent. Roselyne Bachelot, sans doute après avoir rencontré les internes, avait dû paisiblement rentrer se reposer. Les députés les plus anciens ont dit que jamais ils n’avaient vu de discuter le PLFSS, qui fixe la politique et le financement de la santé et des soins, sans le ministre de la santé.

Désordre encore : j’entends également que Rachida Dati a concédé la retraite à 55 ans pour les avocats inscrits à des barreaux qui vont être supprimés par la modification de la carte judiciaire. En plein débat sur les régimes spéciaux, c’est quelque peu maladroit.

Une fois encore, pourquoi la négociation ne vient pas avant que les textes de lois soient écrits et proposés à nos travaux. Pourquoi cette urgence à bâcler des textes, à empiler des lois, selon l’événement ou le caprice du Prince ?

Instantané nocturne

Je rentre dans mon bureau de l’Assemblée à l’issue de la discussion générale du PLFSS. J’ai été dans cette situation incertaine toute la soirée de ne pas savoir si mon intervention aurait lieu ce soir (en réalité hier soir, il est plus de deux heures du mat’) ou le lendemain en début de séance. Mon intervention a en fait été la dernière, devant un parterre de députés et de ministres légitimement clairsemés par la sélection naturelle inhérente aux séances trop longues.

Cet instantané pour relever l’attitude totalement discourtoise de la ministre Roselyne Bachelot, bavardant lors de chaque intervention de l’opposition, envoyant des SMS, écrivant des petits mots, alors même que chacun de nous s’adressait à elle et l’interrogeait sur son projet de loi. J’ai dû, dans mon intervention, de manière répétitive, prononcer « Madame le ministre, vous … » pour essayer de solliciter son attention et d’obtenir un regard de sa part vers la tribune d’où je parlais.

Le but est sans doute de déstabiliser l’orateur. Reconnaissons qu’elle n’y est pas parvenue : l’expérience des conseils municipaux et des conseils de CUB face à Alain Juppé m’a donné sur ce point une certaine souveraineté. Je me suis ouverte en fin de séance au Président de la séance UMP. Je ne crois pas lui faire de tort en disant qu’il l’a reconnu et déploré, ajoutant qu’il avait lui même dans sa circonscription souffert du même manque de courtoisie de cette même ministre.

Quel dommage que la République ne soit pas plus élégante et plus courtoise ! Oserais-je ajouter : plus encore de la part d’une femme, ministre de la Santé, dont on attend à ces deux titres attention et sollicitude.

Accès, qualité et permanence des soins

J’interviens demain, pour la première fois au « perchoir » (à la tribune de l’Assemblée), sur le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Treize milliards de déficit, davantage demain, tout le monde, et d’abord le médecin que je suis, est conscient de la nécessité d’une gestion rigoureuse des comptes des quatre branches qui constituent cette « Sécurité Sociale » : Maladie, Vieillesse, Accidents du travail, Famille.

Cette rigueur (osons le mot) n’est pas possible
– sans un contexte de justice sociale et d’équité (et le « paquet fiscal » voté en juillet est exactement le contraire)
– sans une équité territoriale d’accès et de permanence des soins (à l’encontre autant des déserts médicaux que des zones surdenses)
– sans une équité sociale d’accès, de qualité et de permanence des soins (je répête intentionnellement ces trois paramètres pour en faire comprendre l’importance), et un soutien pour ceux qui s’éloignent des soins faute de moyens
– sans un effort proportionné aux revenus pour tout ce qui n’est pas maladie grave par son impact pronostique ou sa durée (là, la solidarité doit être totale).
Avec les franchises, l’effort est aujourd’hui proportionné à la maladie : on paye d’autant plus qu’on a besoin de davantage de soins et de médicaments.
– sans une évalutation constante des lois ou conventions antérieures, comme des préconisations et des traitements médicaux

– sans une politique de santé publique et de prévention, active, quelquefois même coercitive, sans laquelle nous allons droit dans le mur.

Le PLFSS, discuté demain à l’Assemblée, ne répond à aucune de ces conditions.

Je reprendrai sans aucun doute chacune d’elles dans de prochains billets ; chacune en effet mérite un long développement. Ce sujet de la santé est cardinal dans le siècle qui s’ouvre. Curieusement, le XXIème siècle va nous ramener aux fondamentaux de l’existence. Et de la politique.

De drôles d’oiseaux au salon Milipol

De nouveaux oiseaux sont apparus sur cette terre avec pour mission de surveiller « les quartiers », dont l’un de 1m 50 d’envergure est baptisé « la mouette ».

Les oiseaux, les vrais, « les oiseaux du ciel » comme il est écrit sur les poches de graines que je leur sélectionne avec amitié, sont-ils au courant de ces basses manœuvres et du nom de cette nouvelle espèce : les drones ?

Un choix des meilleurs modèles et variétés de ces drones a été exposé au salon « milipol », évoqué précédemment dans ce blog à propos des cambrioleurs facétieux qui y ont dérobé systèmes de surveillance, ordinateurs, caméras, pour sa familiariser avec ces nouveaux jouets (voir billet : « des Arsène Lupin libertaires »).

J’espère que mes oiseaux à moi, et en particulier les mouettes, symboles de grand large et de liberté (de moquerie aussi quand elles rient de leur rire guttural), vont organiser des actions de protestations. Par exemple, couper de leurs petits becs les fils reliant ces drôles de nouveaux oiseaux aux postes de surveillance.

Il y a plus d’un tour dans la petite tête, fragile comme une noix, d’un oiseau du ciel..

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel