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HQV ou PLFSS ?

Comme au retour de Ouagadougou mais en sens inverse, le choc de retrouver mon jardin baigné d’un tendre soleil d’automne, calme et silencieux. Le silence ce n’est pas l’absence de bruits : des voix d’enfants qui jouent arrivent, atténuées, de toutes parts, mes oiseaux pépient, quelques uns se chamaillent, mais tout cela s’appelle le calme et la douceur.

Mesurons nous assez notre chance de vivre dans un climat à ce point tempéré, avec la neige et l’océan à portée de roues. Plus encore, faisons-nous assez pour le faire mesurer aux investisseurs et entrepreneurs de tout poils ? Bordeaux, sans aucun doute capitale de la qualité de vie ; on devine que j’ai une forte arrière pensée de campagne municipale en écrivant cela.

Pour l’heure je vais me remettre au PLFSS, sujet un poiluchon rébarbatif (et même un gros poiluchon, en comparaison de toutes les belles choses que je pourrais faire dans le jardin). Mais enfin, j’ai signé, c’est comme ça, je suis sûre que je vais trouver quelque chose d’intéressant entre ces fichus articles de loi.

Dimanche de blanc et de gris

Neige aux fenêtres et, dans la rue, des silhouettes courbées, serrées sur elles-mêmes comme au coeur de l’hiver. Je rentre à Bordeaux préparer ma première intervention de discussion générale à l’Assemblée sur le PLFSS (Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale).

Tout est silence ici aussi ce dimanche matin. Au café, on commente la grève des trains. Non, pas la nôtre, mais la grève en Allemage le même jour. Un évènement, l’Allemand n’est pas gréviste et surtout ses forces syndicales sont à la fois plus puissantes et mieux tournées vers la négociation.

Voilà. Tout petit journal d’un début de dimanche gris et blanc comme un vieux chien.

Juste pour sourire..

Une histoire m’a beaucoup fait rire. Ségolène me pardonnera, elle a le sens de l’humour.

Un groupe de socialistes extrèmes sont réunis après les déclarations de Ségolène consécutives aux piètres attaques dont elle a été l’objet dans les productions littéraires de rentrée de quelques uns de nos éléphants et éléphanteaux (« qu’il leur soit pardonné, ils ne savent pas ce qu’ils font.. »)

On évoque au passage quelques autres allusions bibliques de la candidate aux élections présidentielles. Un des socialistes prend son menton dans sa main et hoche la tête avec componction :
– « Vienne enfin le moment où elle dira « Faites cela en mémoire de moi… » !

C’est un ségoléniste qui m’a raconté l’histoire avec beaucoup de bonne humeur.

Allemagne, année …

A Münich, sous de fins flocons de neige glaciale, j’ai accompagné Théa, née en 1912, morte le 16 octobre 2007.

Nul ne sait quel siècle a été, ou sera, plus difficile ou plus aventureux à traverser (les croisades, la guerre de cen ans, la révolution ?..) et il est impossible de dire ce que vivront les enfants qui naissent en ce moment. Quel bouleversement, quelle barbarie, quel progrès, les attend ? Pour autant, je crois que le XXème siècle a été en Allemagne une épreuve, à tous les sens de ce terme, plus rude et plus fondamentale que dans la plupart des pays.

Etre jeune, comme Théa, dans les suites de la défaîte de 1914, grandir avec la République de Weimar et subir l’inflation monumentale qui a ruiné tant d’Allemands ; vivre la montée du nazisme, ne pas en faire partie et pourtant l’accompagner, fuir Berlin sous les bombes avec un tout petit enfant dans chaque main pour aller on ne sait où, seule ; survivre dans deux pièces que l’on partage à plusieurs familles, puis, petit à petit, retrouver une vie, une maison, voir les enfants reprendre force et grandir grâce aux « paquets care » de l’armée américaine, progresser, passer des examens, des concours, devenir des européens… Et puis, comme il est écrit depuis la nuit des temps, l’âge, la maladie, l’adieu au monde.

Un destin de femme, tel que pourrait l’écrire, tel que l’a écrit Heinrich Böll.

Je me souviens d’avoir fait il y une vingtaine d’années une conférence à Bayonne, dans un cercle à la fois savant et amical, qui m’avait proposé en ma qualité de médecin de parler de « la vie et de la mort ». Par plaisanterie, j’avais répondu à la personne qui me contactait « N’est ce pas un peu limitatif ? » et il m’avait répondu « N’hésitez pas déborder… ».

C’est difficile de parler de la mort. Difficile, ou inutile, je ne sais pas. A l’instant devant la fenêtre, des petits flocons trouent la nuit de minuscules points argentés. Il y a une semaine, à la même heure, je quittais Ouagadougou, sous une température de 37°. Le monde est si vaste et si divers que, dans le temps limité qui est le nôtre, nous ne le parcourerons jamais qu’à l’intérieur de nos têtes.

Bonne nouvelle pour Bordeaux

Je me suis très peu exprimée dans les médias, et ici même, concernant les élections municipales à Bordeaux.C’était l’engagement que nous avions pris tous ensemble. Mon leitmotiv a toujours été : je suis raisonnablement optimiste sur le fait que nous parviendrons à une solution brillante et consensuelle.

Depuis mon élection, je me suis employée à cette solution brillante et consensuelle ; une part est aujourd’hui acquise avec la candidature d’Alain Rousset.

Bordeaux a rattrapé son retard lié aux derniers mandats de Chaban, il lui reste à rentrer de plain pied dans le XXIème siècle. C’est ce changement d’ère que notre liste doit porter et incarner.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Ce n’est absolument pas pour moi une formule mais une convergence d’éléments que j’ai pleinement sentis, palpés, dans des villes comme Vancouver, Nantes, Barcelone, Lille… à des degrés divers et en tenant compte de la spécificité de chacune, mais c’est en tout cas quelque chose qui manque aujourd’hui à Bordeaux.

Cet air du large, ce vent nouveau est fait de deux éléments : un nouveau mode de relations entre les personnes, les quartiers, les générations. Si j’osais, je parodierais Chaban à son meilleur : un nouveau modèle de société (lui disait : une « nouvelle société »). Des relations sociales détendues, des quartiers actifs, dotés d’équipements et d’activités phares, attractifs pour l’ensemble de la ville, la culture, le sport, visibles, vivants à chaque coin de rue. Je me souviens d’un dimanche à Oslo (un des plus forts PIB d’Europe), tout le monde, ministre, instit’ ou employé de Mac’do, était en survêtement en train de courir dans les bois et les espaces verts de la ville. Simplicité, naturel, il soufflait un air de partage et de dynamisme.

Le deuxième élément, indissociable du premier : une ambition commune. Bordeaux capitale de l’Aquitaine, Bordeaux capitale européenne. Comme à Munich, je veux voir l’entreprise au cœur de la ville (Siemens, BMW, font physiquement partie de l’identité munichoise, largement autant que la bière ou la fête d’octobre). Quand je vais à l’étranger, je veux qu’on me parle du vin, mais pas que du vin : de biotechnologie, de science, de culture, d’architecture, d’urbanisme… (La rive bastidienne réalisée à ce jour ne risque pas de me combler sur ce point !) J’ai un jour proposé à Alain Rousset de mettre l’Aquitaine sous le triple signe : Science, Ski et Surf. C’est assez bien parti. L’Aquitaine avance. La Garonne peut être la « biological valley » de la France et Bordeaux peut concourir à l’égal de San Diego.

Voilà le pari que nous allons, tous, porter. Et moi qui suis réputée pour l’austérité de mes prévisions électorales (« nous avons 5% de chances de gagner »), je dis et j’écris aujourd’hui : je suis raisonnablement optimiste sur notre possibilité de gagner les élections municipales et d’être tous un peu maires et moteurs de Bordeaux.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel