« Mater sola certa »
Mon jardin ressemble encore à Nuremberg après les bombardements, mais au moins peut-on y accéder, les 20 tonnes de papier brûlé et mouillé, de poutres et de gravats variés, ayant été enlevés, brouette par brouette, par une équipe particulièrement efficace d’une entreprise spécialisée dans cette tâche ingrate.
Doux soleil sur les moustaches roussies de mon marronier. Je reprends brièvement pied avant de repartir lundi pour la journée parlementaire du PS et l’ouverture d’une nouvelle session extraordinaire du parlement, inaugurée par une nouvelle loi sur l’immigritation visant à réduire les possibilités de regroupement familial.
Comme cela a déjà été largement annoncé dans la presse, une des mesures envisagées, votée par la majorité de droite de la commission des lois, est la possibilité de faire des tests ADN aux parents et aux enfants pour établir de manière certaine leur filiation.
La base du droit étant, selon un vieux principe hérité de Kant, que toute loi destinée à chacun puisse être applicable et bénéfique à tous, je me propose d’exprimer à notre assemblée mon assentiment à cette mesure, à la seule condition que tous les députés masculins de l’hémicycle, largement majoritaires comme on sait, acceptent et même expriment le souhait que chacun d’entre eux et leurs enfants bénéficient de ces mêmes test ADN.
Je ne doute pas de rencontrer l’adhésion totale de mes collègues masculins. Tous seront ainsi rassurés sur leur filiation et nous, confortés dans le caractère opportun de proposer ce même test aux candidats au regroupement familial.
Un petit rappel cependant à destination de mes honarables collègues masculins. Le droit romain était plus prudent que Nicolas Sarkozy quand il énonçait : « Mater sola certa »*.
- « La mère seule est certaine ».