Le Président a promis
J’ai été très choquée (j’avais envie d’écrire : écoeurée) de la présentation faite hier au journal de 19 h sur France-inter de la prise en compte de l’avis du conseil constitutionnel.
A aucun moment, n’a été évoqué ce que représente cet avis : la constitutionnalité d’un texte, que tout Président devrait connaitre, même alors qu’il n’est que candidat. Le principe de non rétro-activité des lois est connu jusque dans le grand public, et il relève du bon sens.
Sarkozy aurait du, non seulement prendre acte, mais reconnaitre que sa promesse avait été faite légèrement. Tout au contraire « Si vous regrettez que je ne tienne pas mes promesses, adressez-vous au Conseil constitutionnel ».
Sous-entendu : c’est lui le fautif. Et c’est cet aspect que France-Inter a mis en avant. Heureusement ce bon Président qui nous est échu a promis que ce qui serait « économisé » par cette non défiscalisation, serait mis tout entier à défiscaliser plus encore et plus longtemps ceux qui avaient acquis leur bien depuis le vote de la loi.
Cette loi, telle qu’elle est édictée, est foncièrement injuste. Le principe d’incitation à la propriété, bon en soi, était contredit par la rétroactivité, puisque elle encourageait ceux qui avaient déjà acheté, et donc qui en avaient les moyens.
Plus gravement, elle ne s’adresse pas qu’aux seuls primo-accédants à la propriété, comme ce devrait être le cas, et comme notre groupe l’a ardemment soutenu à l’assemblée. Ainsi, si vous êtes déjà propriétaire d’un petit chateau coquet dont vous avez fait votre résidence principale, et que vous ne le trouviez pas tout à fait assez grand, c’est le moment d’en acheter un second : la défiscalisation vous concernera au même titre que celui qui rame pour acquérir un trois pièces en banlieue…
C’est la justice selon Sarko. Et que dire des 70% de Bordelais qui sont locataires de leur résidence principale, et pour la plupart très loin de pouvoir l’acquérir ?
Je reviens un instant à France-Inter : à la fin de ce journal, accablant de non-objectivité, une publicité pour un livre, co-édité par France-Inter : « Le Président a promis…Une France qui change ». J’ai cru avoir mal compris, mais c’est bien cela, le commentaire l’a précisé : un livre, coédité par un organisme public d’information, sur toutes les bonnes choses promises par le Président et l’avenir radieux qui va avec.
A saisir, absolument ! Cela risque d’être bientôt un document pour l’histoire.