Hurlevent
Depuis deux jours, j’habite les hauts-de-hurlevent. La mer ne décolère pas, le vent mugit, vombrit, utilise toute la largeur de son registre pour être le plus bruyant des deux, comme les enfants qui s’entrainent l’un l’autre à hurler le plus fort.
Ce sont des circonstances très favorables à un travail paisible : essayer de reconstituer un peu mon fond d’ordinateur, toiletter le blog pour qu’il devienne un petit livre alerte dont on ait envie de tourner les pages comme celles d’un éphéméride.
Je m’émerveille au passage sur la trouvaille qu’a été la traduction de l’expression anglaise « wuthering heights » (littéralement : hauteurs hurlantes) : « les hauts de Hurlevent ». Par ce temps qui isole complètement des maisons alentour et du village à un kilomètre de là, l’impression de sauvagerie et d’éloignement ramène presque de force vers le monde intérieur, la parole, l’écriture et la lecture. Le silence.
Un Islandais sur deux a publié un livre. En Islandais évidement, langue que seuls parlent sur terre les Islandais, ce qui suppose qu’ils en lisent aussi beaucoup. Les journées de hurlevent et de pénombre n’y sont certainement pas pour rien.