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Nicolas et l’art du leurre.

Nicolas Sarkozy n’est pas un poussin du jour, selon l’expression chère aux politiques. Ce n’est pas à vrai dire un scoop : nous n’avons eu que trop d’occasions de mesurer son habileté politique.

Elle touche aujourd’hui une sorte de sommet : pendant qu’on nous fait avaler à l’Assemblée les mesures les plus choquantes du programme présidentiel, Sarkozy fait diversion en utilisant Jack Lang, et comme le pare-feu est mince, il lance en même temps les projets de réforme institutionnelles.

Bien joué : les media suivent, et on n’ entend parler que de l’un et des autres. Nos propositions d’amendement hier à l’Assemblée, toutes justifiées, notre révolte, nos démonstrations sont quasi-ignorées. Et pourtant ! Comment ne pas s’offusquer de cette promotion de la succession sur le travail, comment ne pas s’élever contre le fait que toutes les mesures sont l’occasion de créer des niches fiscales et des effets d’aubaines pour les plus aisés ! Quand les Français se réveilleront-ils ?

Un 5 ème Président à la CUB !

Quatre présidents en trente ans : Jacques Chaban-Delmas, Michel Sainte-Marie, Alain Juppé, Alain Rousset. Et depuis ce matin, un cinquième : Vincent Feltesse, maire de Blanquefort.

Un jeune président, élu pour les 18 mois qui nous séparent des élections municipales et qui rebattront les cartes, espérons-le plus que jamais en faveur de notre groupe. Vincent était seul candidat et Alain Juppé a déclaré avant l’élection qu’au nom des accords de cogestion, le groupe « communauté d’avenir » voterait pour le candidat socialiste.

Le score de Vincent est en effet excellent : 101 voix sur 120 votants (104 exprimés et 16 nuls). Devant ce jeune Président, de gros dossiers déjà empilés, en tête desquels le pont Bacalan-Bastide et le trajet de la future ligne du tramway.

Bravo Vincent !

Pour ma part, j’ai eu le plaisir de ce vote pour ma dernière séance à la Communauté Urbaine. Je vais démissionner de cette instance, et là encore, ce n’est pas sans un petit pincement de coeur. La CUB gère les dossiers décisifs pour la vie quotidienne des Bordelais et des habitants de l’agglomération. C’est un rôle difficile que celui de conseiller PS de Bordeaux, mais il n’en est pas moins passionnant.

Bon vent, Vincent, bon vent, Jacques, Daniel, Martine et demain Brigitte (Nabet) qui me remplacera.

Grandeur et misère du Sequano Nocéen en formation

Nous avons cet après-midi poursuivi l’examen des différents articles de la loi « Travail, emploi, pouvoir d’achat ». L’un d’eux est relatif à la défiscalisation des revenus des étudiants jusqu’à concurrence de trois smic.

Cette mesure n’est pas totalement mauvaise : elle peut en effet aider l’effort de parents peu fortunés dans le financement des études de leurs enfants. Mais elle est très loin de répondre à l’ensemble des situations et à la paupérisation globale des étudiants.

Par ailleurs, elle n’est aucunement liée aux conditions de ressources des parents. De manière inconsciente, Louis Giscard d’Estaing, chauve, dégingandé et l’air pas fini de son père au même âge, n’a rendu que plus manifeste le caractère un peu aberrant de ce non-plafonnement.

Du ton inimitable d’un Séquano Nocéen authentique, LGE a pris la parole pour défendre le caractère formateur et pour tout dire fondateur du travail étudiant. Non pas le fait d’étudier, mais de s’adonner à des tâches bien souvent matérielles dans le but d’en retirer un revenu et de se confronter ainsi aux dures réalités du monde du travail.

-« Moi-même, alors que mon père quand j’étais à cet âge occupait la plus haute fonction de l’Etat, je m’honore d’avoir éffectué des stages rémunérés.. »

Je cite la phrase mot pour mot. Le « Moâ même » était particulièrement réussi. On se doute qu’il a convaincu d’un coup les députés de la partie gauche de l’hémicycle qui n’ont bien sûr eu de cesse que de faire remarquer à LGE que s’il avait sans doute raison de s’en honorer, le fait que son père ne soit pas défiscalisé du montant de sa rémunération, ne l’avait pour autant nullement empêché de se former et de s’instruire, fût-ce dans l’âpre condition de salarié.

Car c’est en effet là le « hic » : la communauté nationale contribuera également aux études du petit Bolloré qu’à celles du fils du standardiste de l’une de ses 450 entreprises..

A propos, je ne vous ai pas dit ce qu’était un « Sequano nocéen ». Eh bien, tout simplement, c’est un habitant de Neuilly-sur-Seine où les nécessiteux sont nombreux et leurs fils, à l’instar de LGE, hautement désireux d’être soutenus dans leur formation et leur édification personnelle.

Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent

Premières prises de parole en séance plénière de l’Assemblée. Hier, en parole libre, en réponse au rapporteur général du Gouvernement, aujourd’hui pour présenter un amendement. Les deux sans crainte, ni émotion excessive : la médecine universitaire et ensuite Alain Juppé en Conseil muncipal m’ont excellement entrainé à ne pas craindre.

C’était hier à propos de ce que Christine Lagarde appelle la mesure phare de son TEPA (projet de loi Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat) : l’extension et la défiscalisation des heures supplémentaires. Cette mesure est la plus coûteuse (au minimum 6 millions d’euros) et la plus défavorable du projet. On n’a pas fini d’en voir les conséquences sociales et on n’en verra jamais les conséquences sur l’emploi.

Mon intervention venait à la suite d’un amendement que nous présentions pour que les employés ne puissent pas être pénalisés en cas de refus d’éffectuer ces heures. La loi ne prévoit que des protections de détail : si le salarié a été prévenu trop tard, s’il a un empêchement majeur (santé ou impératif de formation) personnel ou familial. Notre amendement stipulant qu’il ne pouvait en aucun cas être sanctionné a été rejeté, comme tous les autres.

Ce rejet contrevient aux engagements de campagne de Nicolas Sarkozy qui étaient les suivants : je veux que quiconque voulant travailler plus pour gagner plus le puisse. Toute sa construction reposait sur cette libre volonté de la personne.

Or, il n’en est rien : le salarié ne peut ni refuser les heures supplémentaires, ni décider de se les voir attribuer. Il est commis d’office selon le choix de l’employeur et selon son carnet de commandes.

C’est le principe même de la promesse de Nicolas Sarkozy qui est contredit. Or la majorité UMP répète à toute occasion dans l’hémiciycle : nous avons été élu pour appliquer les engagements du Président de la République, et pour le faire rapidement. Suivent en général quelques paroles émouvantes sur le thême : en politique, il faut dire ce qu’on va faire, et faire ce qu’on a dit.

Ce fut l’objet de mon intervention de montrer qu’il en allait exactement du contraire. On se doute que seuls nos rangs ont applaudi.

brève

Un petit mot avant d’entrer en séance… J’ai planté mon ordi dans mon nouveau bureau, ma nouvelle maison presque puisque j’ai choisi d’y dormir pour raison de commodité. Le sort m’a joué un tour : c’était à la précédente législature le bureau d’Eric Besson et je suis présentement entourée des cartons où j’ai amassé tout ce qu’il avait laissé sur place.

C’est rigolo d’avoir des pleins tiroirs de papier à lettres « Eric Besson, député, groupe socialiste ». J’avais prié qu’on lui demande de déménager la semaine dernière. Il semble qu’il ne s’en soit pas donné la peine et que c’est la poubelle qui recueillera ces documents. J’ai aussi son ordinateur. Peut-être que comme celui du général Rondot, il recèle quelques secrets d’Etat ou de coulisses..

Voilà. C’était juste pour le plaisir d’un petit bavardage. La sonnerie alerte tout le bâtiment de la rentrée de la classe.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel