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Oindre, sommes-nous là pour oindre ???

Hugues Martin – comme Alain Juppé lui-même – a un mot constamment à la bouche pour expliquer la fausse vraie candidature du ministre-maire à l’élection législative : « Alain Juppé a besoin de l’onction du vote des Bordelais ».

Le suffrage démocratique, les citoyens, sont-ils là pour donner des onctions ? La République est-elle là pour oindre le front des ministres, comme on le faisait autrefois pour les rois de France dans la cathédrale de Reims ?

Ce vocabulaire, ce relent permanent de pratiques et de temps révolus, m’est quasiment insupportable. Hugues Martin qui n’est jamais avare de ce type d’évocation, disait à l’envie au moment de la campagne municipale anticipée « Alain Juppé veut laver son honneur ».

Cette fois la référence est biblique. Ce qui est en cause, ce n’est ni HM ni AJ, c’est la conception même de la République dans la conscience des Français. Cette rigueur qu’elle exige nous sommes entrain de la pervertir.

Plus légèrement dit : ces onctions, ces lavages, nous donnent envie d’une vraie grande lessive.

Grr…

Blues post-municipal

Un nuage de tristesse (c’est une litothe) pour moi ce soir après le Conseil Municipal. Cela mérite-t-il d’en parler ? Non, au regard de la misère physique et morale des hommes et des femmes du Darfour, non au regard de l’anxiété de mes malades attendant le résultat d’un scanner* ; oui, parce que c’est l’exemple d’un bien mauvais usage de la démocratie et parce que les media vont en faire relation.

La pièce maîtresse du Conseil Municipal était la présentation du compte administratif. Mot austère qui désigne l’exposé de la réalisation du budget primitif. Rien qu’avec ces termes, on comprend que le Conseil Municipal n’est pas un lieu de poésie !

Jean-Paul Jauffret, adjoint aux finances, a terminé sa présentation par un panégérique du Maire, disant combien les Bordelais éprouveraient comme lui-même l’urgent besoin de lui accorder leur confiance dans huit jours. Totalement hors de propos : la campagne était introduite dans l’enceinte, ce que nous voulions tous éviter.

Maladresse, manque d’élégance, dont Jean-Paul Jauffret n’est pas coutumier. Les dégats du sondage sans doute.

Je suis pour ma part intervenue sur les deux chapitres de l’urbanisme et du logement. On connait la médiocrité des performances de notre ville en matière de logement accessible à tous. Il n’y était consacré dans ce gros rapport que trois lignes . Pour l’urbanisme, j’ai évoqué entre autres points, le manque de cohérence et d’ambition architecturales du projet de la ville. Juppé, touché, s’est élevé en disant que s’il y avait bien un point que le monde entier saluait (et même au delà), c’était sa vision architecturale et urbanistique de Bordeaux. Tourny, à côté de lui, n’est qu’un empileur de cubes. Il suffit de voir le bric à brac de la rive droite pour en être en effet convaincu. Alors que les conseillers ont droit à deux interventions, le maire ne m’a bien sûr autorisé aucun droit de réponse.

Matthieu Rouveyre a évoqué dans son intervention le coût de l’élection municipale anticipée. Alain Juppé, qui au passage -et très intentionnellement- m’a désignée comme celle qui avait dirigé la liste municipale, a argué de dépenses très inférieures à celles que nous avions évoqué (moi-même dans ce blog en date du 31 aout) ; je parlais alors des dépenses remboursables.

Reconnaissons que le Préfet a limité la dépense en ne nous accordant qu’une campagne timbre-poste de 4 semaines. La décision n’allait pas contre la loi, mais contre l’exercice décent de la démocratie. Il va falloir, j’en ai peur, nous y habituer.

Jacques Respaud a demandé une suspension de séance. Alain Juppé a ignoré la demande. Nous avons quitté la salle.

Objectif gagné pour Alain Juppé : la presse parlera davantage de cette inutile et intentionnelle écume, et non du contenu de nos interventions.

Voilà pourquoi ce léger blues. Il y a tellement mieux à faire sur la terre.

  • je précise que pendant ces semaines de haute campagne, je suis en congé, à l’exception de mes demi-journées de consultation des tumeurs que mon équipe ne pouvait absorber.

Législatives : c’est possible !

Malgré la dramatisation qu’a fait peser le gouvernement sur cette législative de Bordeaux, en dépit de la disparité médiatique qui est la nôtre en face du ministre-maire et candidat, et dans cette période d' »état de grâce » post-présidentiel, la victoire est possible !

Un sondage Ifop est tombé cet après-midi :

– au premier tour, Juppé 44%, moi 33%, Hurmic et Guinard à égalité avec 6%, PC 3%, FN 3%, LCR 2%, LO 1%
– au deuxième tour, Juppé 51,5%, moi 48,5%

Cette courte tête d’avance, AJ la doit au vote des plus de 65 ans pour 74% en sa faveur.

Cela veut dire que le résultat reste ouvert et dépend de notre mobilisation et de la participation au scrutin. Si les Bordelais s’expriment aussi massivement qu’aux présidentielles, si les jeunes votent (je suis en tête dans toutes les tranches d’âge au dessous de 50 ans), nous pouvons donner à Bordeaux cette respiration démocratique, cet équilibre des pouvoirs que nous sommes si nombreux à attendre si fort depuis 60 ans !

Pique-nique Toussaint Louverture

Je mets à disposition de la presse les photographies de notre pique-nique Toussaint Louverture du 12 mai. Pique-nique chaleureux, où nous étions une centaine, heureux de commémorer de cette manière informelle le 10 mai (mémoire de la traite des noirs) et d’être ensemble comme nous le sommes en face des enjeux nationaux et locaux des législatives.

Aujourd’hui, Alain Juppé a fait lui aussi, entouré de caméras et de photographes, un pique-nique similaire place Toussaint Louverture. L’annonce de ce pique-nique UMP a été faite par TV7 : c’est à la suite d’une simple erreur que notre pique-nique -dont nous avions informé la presse- n’a pas été lui aussi annoncé.

De nombreux journalistes m’appellent en ce début d’après-midi : leur éthique est mise à mal et ils souhaitent rendre compte a posteriori de notre propre pique-nique.

Qu’ils veuillent bien trouver ci-contre quelques images : je tiens à leur disposition la collection complète.

La parité à l’épreuve des législatives

Pour les législatives des 10 et 17 juin prochain, 41,6% de candidates ont été investies contre 38,9 % en 2002 ! Ceci malgré la loi, et sans tenir compte des circonscriptions où elles se battent. Ce ne sont en règle pas les plus aisées.

Gros écart entre les partis : 50% pour les verts, 45,5% pour le PS et… 27,29% pour l’UMP. C’est me semble-t-il assez démonstratif de ce que sera la chambre si nous ne donnons pas une forte représentation à la gauche.

Il n’y a toujours qu’ à peine plus d’une députée sur dix à l’Assemblée nationale. Voilà qui n’est pas très représentatif de la société, et qui ne témoigne pas d’une évolution très rapide : les femmes représentaient 6% des députés en… 1945.

Il faut que les électeurs s’y mettent. Une forte représentation féminine est seule capable de bousculer et moderniser la pratique politique.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel