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Difficile, vraiment difficile !

Je relis la version définitive de mon programme législatif, que nous avons commencé de distribuer dans les boites aux lettres. Document que j’ai voulu clair, facile à lire, avec peu de photographies et le moins possible de baratin creux, genre « je suis pour le progrès, l’aide à nos ainés… », tout ce qui fait qu’un document électoral, comme un discours, me tombe des mains ou des oreilles dès les premiers instants.

Mais que c’est difficile ! L’éxercice exige d’être bref et de sacrifier des points auxquels on croit très fort. Je donne un exemple, volontairement modeste, mais qui serait fort utile aux personnes âgées : le « pass taxi » : des tarifs et des facilités particulières d’appel pour les personnes âgées, leur permettant d’être déposées où elles souhaitent, y compris dans les zones piétonnes et ceci à faible coût. Tous ceux qui ont accompagné une personne âgée, parents ou amis, pour faire un achat ou une formalité indispensable, comprendront l’importance de ce genre de mesures. Ceux qui n’ont personne pour les accompagner le comprendront davantage encore.

Le problème est que la mesure parait modeste, alors qu’elle ne l’est pas, et surtout qu’il faudrait plusieurs lignes pour l’expliquer.

Alors quelquefois, bien souvent, des propositions que je voudrais si fort porter au parlement ou dans des enceintes plus restreintes, passent à la trappe, sont rayées du document..

Et quand aurai-je la possibilité de les expliquer, de les détailler ? Dans quel journal ? Devant quelle caméra ?

Difficile, d’avoir tant à dire, dans tant de domaines, et un espace si retreint dans mon livret-programme ; et si restreint à peu près partout ailleurs, sauf dans le contact individuel sur le terrain.

Le nouveau deuxième ministre

Un journaliste cet après-midi m’interroge « Est-ce que vous ne redoutez pas d’affronter le numéro deux du gouvernement ? N’est-ce pas intimidant ? »

Je lui réponds au plus près de la vérité : je ne me présente pas contre Alain Juppé, mais pour une pratique plus simple et plus transparente de la démocratie et pour un programme. Je respecte les personnes, je suis d’une politesse affligeante, mais la hiérarchie en tant que telle, les titres, la notabilité, me sont assez indifférentes.

Pendant tout le temps du mandat d’Alain Juppé, avant 2004, ses courriers, les invitations de la mairie, ont porté la mention « Alain Juppé, ancien premier ministre ». Une dame de ma connaissance, proche du pouvoir et en détenant une parcelle non négligeable à Bordeaux, avait fait ce commentaire sans appel : « c’est pathétique.. ».

Le mot était sans doute excessif. Je dirais simplement « c’était inutile ». J’ai dans les trésors de ma tête (la carte elle-même où est elle ?) le souvenir d’une carte de visite d’André Malraux, alors ministre de la culture de de Gaulle, et au faîte de sa gloire. La carte ne portait que deux mots : André Malraux.

Je reviens à la question de mon journaliste. Au vrai, je redoute la surface médiatique d’Alain Juppé ; s’il concède un débat dont je sois l’interlocuteur, je ne suis pas sans crainte devant l’expérience politique de toute une vie qui est la sienne, mais son titre ne me paraît pas l’objet du débat, ni du scrutin.

Humour au quatrième degré ou cynisme au tout premier ?

Présentation à la presse ce matin de notre comitié de soutien : Alain Rousset, Gilles Savary, Catherine Lalumière, Michel Mendes France, Denise Escarpit, Allain Glykos, Paul Leuquet, la fine fleur des chercheurs Bordelais, de grands Universitaires, des collègues hospitaliers, des responsables associatifs dont le rôle est et a été décisif à Bordeaux, deux cent Bordelais en tout cas réunis en quelques jours par Bertrand Bloch en raison de l’importance de notre enjeu ;..

Un seul journaliste présent : l’agence France-Presse.

Réponse à notre invitation de nos grands media régionaux « Alain Juppé n’a pas de comité de soutien, ce serait trop déséquilibré en votre faveur si nous étions présents« .

Comble du cynisme, au regard des pages et des heures quotidiennes d’antenne du candidat de l’UMP .

Moins important, mais traduisant le même manque de respect des citoyens. Je me suis étonnée dans ce blog que la liste des candidats de la deuxième circonscription commence par Alain Juppé : il n’est pas le candidat sortant, son nom ne le met pas en tête de l’ordre alphabétique…

Un Bordelais , qui est venu m’apporter la réponse (écrite) aujourd’hui, a interrogé la rédaction : nous avons publié cette liste dans l’ordre alphabétique des prénoms.

Ils ont dû chercher un moment pour trouver cette raison ! Sans toutefois aller jusqu’aux prénoms suivants de la liste : si Alain commence bien par un A, Michèle (Delaunay), 2ème position commence par un M, et Jacques (Colombier), 3ème position par un J…

On a d’abord envie de rire, mais tout de suite après de vômir.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel