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Allo, bobo, nounours !

Un rayon de soleil dans un monde de brutes, sous la forme d’une action des étudiants en médecine que le Conseil Général soutient : l’hôpital des nounours.

Pour acclimater les enfants au monde de l’hôpital, les étudiants ont ouvert une antenne de nounoursologie à l’Université. Médecine, chirurgie, toutes nos belles spécialités s’y déploient et les enfants peuvent amener leur nounours pour soigner tous les bobos qui les affligent. Sud-Ouest aujourd’hui illustre l’expérience d’une ravissante photographie : une jeune mère nounours, transformée en infirmière de bloc opératoire, veille sur un nounours rose aux mains de son chirurgien. Une autre, plutôt mère poule que mère ours, s’écrie les larmes aux yeux « Non, non, je ne veux pas voir cela… »

Une merveilleuse idée pour une action très utile. Vous vous doutez qu’en tant que déléguée à la santé au Conseil Général, je suis très satisfaite de cette forte action de santé publique !

Sarkozy désavoue de Robien

Nicolas Sarkozy annonce ce matin que, s’il est élu, il abrogera le décret de Robien sur l’enseignement qui vient d’être pris par son gouvernement. Un gouvernement où contre toute éthique il est toujours ministre de l’intérieur.

Le courage et la loyauté sont les premières d’un homme politique. Cette seule annonce disqualifie Nicolas Sarkozy. Que fait-il dans un gouvernement dont il se désolidarise ? Qui est-il pour désavouer Gilles de Robien, membre UDF de ce gouvernement, s’étant engagé quant à lui en faveur du candidat de l’UMP.

L’intelligence n’est qu’un outil. Tous les candidats en sont raisonnablement pourvus et c’est bien le minimum exigible. Le caractère au contraire est essentiel pour qualifier ou disqualifier quelqu’un pour une fonction qui, obligatoirement, comprendra plus d’épreuves que de facilités.

Incendie au Grand Parc

Cela aurait pu finir comme « la tour infernale » le film américain terrifiant avec Steve Mc Queen et Paul Newman. Ce sont des Steve Mc Queen et Paul Newman anonymes, nos pompiers, qui ont évité que l’imbécillité de quatre gamins ne tourne à l’enfer. Résultat pourtant : plusieurs appartements dévastés au 120 et 122 boulevard Godard, des habitants choqués qui ont dû être expulsés de chez eux, quelques heures ou, pour certains, quelques jours.

Les faits : des matelas entreposés dans ce que l’on appelle dans ce type de bâtiment, une cave. En fait des celliers, situés au premier étage. De l’essence dessus et une allumette pour tromper l’ennui de ce dimanche grisâtre. On me dit, sur les lieux, qu’une vieille dame est morte, tellement choquée de la soudaineté de l’événement. D’autres que je viens d’aller voir, le sont encore, bloquées dans leurs appartements du 9ème ou du 10 ème étage par le non fonctionnement de l’ascenceur.

Une page d’un journal, un moment brutal pour des vies très nombreuses. Et toujours cette interrogation : comment faire pour que ces jeunes (très jeunes en l’occurence, entre 13 et 16 ans) utilisent leur énergie pour eux-mêmes et non contre leur proches et contre la société ?

Churchill et les trois cent fromages

Trois convives hier, au repas du soir. Le repas du samedi soir est à la maison, le plus souvent, un moment de récréation et de discussion. Trois convives donc, autour d’un repas « simple mais savoureux » où M. Picard, surgélateur agréé, est toujours d’une aide avisée et appréciée.

Trois convives autour de la table, de nationalité différente, que l’on devinera bientôt. La discussion commence au moment du fromage (c’est de très loin le plat que je réussis le mieux). Qui a dit: « La France, ce pays aux 400 fromages … »?

La discussion enfle aussitôt : d’abord sur le nombre de fromages. Pas dans la réalité mais dans la citation : était-ce 300 , 400 ou 600 fromages ???

Plus gravement, le désaccord est total sur l’auteur de la citation. Premier courant : l’auteur est Churchill, qui aurait dit: « Un pays aux 400 fromages ne peut être défait « . Opposition frontale, qui se manifeste aussitôt : c’est de Gaulle, qui se serait exprimé dans les termes suivants : « Comment gouverner un pays qui produit 600 fromages ! »

Prise entre les deux courants, Bayrou occasionnelle de l’art fromager, j’ai été dans l’instant incapable d’arbitrer.. Je penchais pour de Gaulle, mais sans sécurité suffisante pour être dogmatique. Nous n’avons pas tranché. Quand on est trois, la majorité est difficile.

La discussion est vite montée en puissance ; sur des sujets reconnaisons-le moins décisifs que les fromages, mais un poil importants quand-même : qui a décidé de l’anéantissement de notre flotte à Mers-el-Kébir ? Qui a donné l’ordre de bombarder Dresde, Churchill ou le général Harris ? Jusqu’à quel point les alliés sont-ils responsables de l’inutile anéantissemnt de la « poche de Royan » et des milliers de morts allemands qu’il a causé ???

Voilà. Je ne suis pas une fanatique des confidences, mais j’adore quand les conversations de repas embrassent le monde. Une amie proche, mère d’une nombreuse famille, m’a dit un jour, évoquant son couple et son mari « Nous avons veillé à ce qu’aux repas, nos enfants apprennent à se dégager du quotidien, pour s’ouvrir au monde ».

Il n’y avait pas d’enfants à notre table de trois. Et pour être tout à fait honnêtes, nous n’avons pas définitivement résolus le problème du nombre de fromages « élevés » en France avec art et savoir. Pas vraiment davantage la part de responsabilité entre Harris et Churchill, mais nous étions tous les trois heureux d’avoir un instant partagé nos miettes d’histoire.

Médecins du monde

Tous les médecins sont des médecins du monde : leur savoir et leur savoir faire sont internationaux et j’ai pu l’expérimenter au Burkina Faso comme (beaucoup plus ponctuellement) en Islande. Mais il y a des « Médecins du monde » plus internationaux que d’autres, plus engagés dans l’universelle bataille contre la maladie, la souffrance et la mort, et c’est en particulier la belle association qui porte ce nom.

J’ai rejoint hier l’équipe Girondinede « Médecins du Monde » qui portait à Bordeaux la campagne nationale de l’association en faveur de cinq engagements, que je tiens à citer :

– un seul système de couverture maladie pour toutes personne résidant en France (si l’on peut dire : universaliser vraiment la CMU, instaurée par le gouvernement Jospin)
– permanence et, là aussi, universalité de la prise en charge de TOUS les malades par nos hôpitaux
– lutte contre le saturnisme infantile (le saturnisme est l’intoxication par le plomb)
– répondre aux immenses besoins en santé mentale des personnes sans abri
– garantie de la non-expulsion et de l’accès aux soins des étrangers gravement malades.

Que veulent dire fondamentalement ces cinq propositions qui sont aussi, qui doivent être, cinq exigences ? Qu’une personne gravement malade n’a à justifier ni de son pays d’origine, ni de ses ressources, ni de sa situation sociale : elle est ce « frère humain » dont parlait Villon, qu’il s’agit seulement de soigner et d’aider. Les médecins le savent, mais les médecins ne peuvent pas tout.

J’ose à peine ajouter ici qu’ils ne peuvent pas tout, mais qu’ils sont bien souvent assez malins pour faire accepter beaucoup.. Jeune chef de clinique en dermato, j’ai soigné une jeune femme atteinte de lèpre. Une jeune portugaise issue d’un village, à l’époque très éloigné de la médecine (c’était dans les années 70). Nous avons fait venir toute sa famille, plus toutes les personnes du village qui semblaient à risque. Tout le monde a été soigné au CHU, certainement un peu en dehors des lois et réglementations de l’époque (le Portugal n’était pas dans l’Europe), mais là comme souvent, l’intelligence et la sollicitude ont eu raison des rigueurs de la loi.

Mon engagement, comme celui de tous ceux qui ont rejoint le bus de campagne de « Médecins du monde » est donc d’autant plus ferme pour que la loi se mette au service de ce joli couple que forment l’intelligence et la sollicitude. Et que les moyens soient donnés aux hôpitaux pour accueillir les malades graves sans distinction, pour que CMU et AME (assistance médicale aux étrangers) soient confondus et honorés..)

J’ai plaisanté avec l’équipe de « Médecins du monde » quand ils m’ont dit qu’ils étaient « a-politiques ». Bien sûr que non ! Ils sont fondamentalement dans la politique. Qu’est-ce d’autre que la politique que l’engagement pour le bien général, pour le passage du « moi, je » au « nous ensemble »? Mais -et je les rejoins complètement là dessus- ils sont a-partisans, ils ne s’engagent en tant qu’association derrière, ni avec, aucun parti. C’est aux partis de les soutenir, pas l’inverse !

Comme je suis un peu morpionne sur les bords, j’ajoute que Bordeaux (la municipalité) est la seule grande ville qui ne subventionne pas « Médecins du monde »..

Vite, vite, il est encore temps, allez « voter » dans la grande urne qui est en face du musée des Beaux-Arts à Bordeaux , pour les cinq engagements que j’ai cité et que toute une équipe formidablement dynamique vous expliquera plus en détail si vous le souhaitez !

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel