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« Plus juste, la France sera plus forte »

Exercice difficile qu’un commentaire en temps réel du discours de Ségolène ; obligatoirement des impressions rapides, des oublis ou au contraire des choix particulièrement en phase avec ce que je veux défendre. Je m’étais promis cet exercice en entrant dans ce dimanche particulier. Essayons.

J’ai souffert les premières minutes d’un abus de généralités. Le discours n’est vraiment entré de plein pied dans la politique réelle qu’avec l’évocation de la dette publique (64% du PIB, 18000 euros par Français). Y a-t-il meilleur bilan du gouvernement en place ? Une place très importante donnée à l’économie sociale, couple étrange mais indissociable. Et une place encore plus importante donnée à la jeunesse, très présente dans la salle, très réactive, très en phase avec la candidate. Avec la proposition majeure de l’allocation d’autonomie pour les jeunes. Avec l’obligation d’un premier emploi pour les jeunes après 6 mois de chômage, et pour cela la création de chantiers d’intérêt national.

La politique de l’âge et les personnes âgées n’ont été abordées que par le biais des petites retraites, revalorisées de 5%. Avec une mesure simple, souvent demandée : le versement mensuel et non trimestriel.

Gros chapitre sur le travail et l’attention aux conditions de travail. Ségolène a en particulier mentionné que 25% des salariés travaillent debout en permanence et que chaque jour, surviennent 2000 accidents du travail. La sécurité sociale professionnelle permettant en particulier de ne pas passer par « la case chômage » si l’on veut par exemple créer une entreprise après avoir perdu son emploi.

Le chapitre de la santé a été surtout abordé pour la jeunesse, avec une très belle mesure qui est la gratuité des soins avant 16 ans. J’y aurais presque ajouté l’obligation des soins (en particulier des soins dentaires). Excellent mention aussi du renforcement de la médecine scolaire.

Dialogue social. Une mesure que nous avons demandé en forum (comme plusieurs de celles que je viens de citer) : l’exonération des cotisations syndicales et la création d’un crédit d’impôt pour les travailleurs syndiqués ne payant pas l’impôt. Plusieurs mentions de la « responsabilité sociale et environnementale des entreprises », dont j’ai parlé ici à plusieurs occasions, et qui doit être prise en compte autant pour nos achats que pour les aides publiques.

J’ai trouvé très forte et très juste la montée du discours vers la position et l’ambition internationale de la France et la grande place accordée aux relations Europe-Afrique. Quel candidat accorde autant de place à un continent « oublié » que seuls les Chinois investissent ?

Pardon de ces notes hâtives. Ségolène Royal comme François Hollande ont terminé en disant que c’était maintenant à nous de porter la campagne. Nous avons matière à être nous mêmes.

Tout commence aujourd’hui

« Tout commence aujourd’hui… ». François Hollande, très offensif, très vigoureux, tendu même en début de discours, vient de donner le grand départ d’une campagne entre le candidat du pouvoir sortant et la candidate du changement. La campagne, ce dont je suis persuadée, est entre les mains de tous. Parler, incarner, expliquer, démontrer.

On a retrouvé l’humour de Hollande dans sa démonstration du droit opposable. « Vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, mais malheureusement, aucune n’est disponible. Pas de problème : vous allez voir votre avocat, qui saisit une commission, laquelle saisit un tribunal… Et cinq ans après, quand votre enfant est déjà à l’école, vous pouvez le remettre à la crèche. »

Tout un dimanche

Tout un dimanche, non pas inoccupé mais libre, où mettre les occupations dans l’ordre que l’on choisit et surtout sans courir d’un point à un autre comme un automate. Tout un dimanche que je vais accompagner d’écriture. C’est aussi une forme de privilège : laisser l’ordinateur ou le cahier à portée, revenir vers lui, déposer une phrase qui passe, être accompagnée.

Ségolène tient meeting au Parc des expositions et je le suivrai avec beaucoup d’entre vous sur la chaine parlementaire. Beaucoup aussi sont à Paris. J’ai pensé que j’avais trop à préparer pour aller avec Lionel, Pascale… A un point d’activité, toute décision est un choix. Bon dimanche à tous ; à tout de suite.

Inauguration de la maison cantonale de La Bastide

Inauguration ce soir de la maison cantonale de La Bastide. Magnifiquement rénovée, remise à ce goût si spectaculaire entre art déco et art nouveau avec beaucoup de justesse et nous avons manifesté notre admiration pour la qualité des travaux à l’architecte qui les a dirigés. Les municipalités de l’époque ont mis 23 ans à construire la maison cantonale(1903-1926), la municipalité actuelle a mis 7 ans à la réhabiliter depuis la mise en route du projet. Douze depuis le début des mandatures d’Alain Jupppé.

Et combien de mois pour tout simplement l’inaugurer ? Car Alain Juppé ne voulait pas que ce soit Hugues Martin qui fasse cette inauguration pour être sûr d’en engranger le bénéfice pendant la période électorale actuelle. On a donc attendu plusieurs mois après la fin des travaux. Hugues Martin est brièvement apparu sur le parvis, mais il a disparu aussitôt. Pas même invité à être sur la tribune alors qu’il est le député de la circonscription. Seul le préfet Francis Idrac et Alain Juppé ont célébré cette inauguration différée, entourés d’un orchestre de cuivres.

Premier manque d’élégance. Pourquoi Hugues Martin a-t-il été évincé de la sorte ? Et un deuxième : Daniel Jault, conseiller général du canton de la Bastide et représentant du Président du Conseil Général a lui aussi été relégué dans les rangs du public. C’est incorrect pour l’élu local, c’est une faute politique à l’égard du Conseil Général qui a contribué à financer le projet. Le Président, ou son représentant, devaient prendre la parole.

Pourquoi ces « inélégances » sont-elles importantes ? Tout d’abord -et ce n’est pas rien- parce qu’elles mesurent les qualités humaines de celui qui en a décidé, Alain Juppé évidemment. Mais aussi, parce qu’elles témoignent d’une pratique politique que nous ne pouvons plus accepter. Cette ville est gérée comme un fief de l’ancien régime. Les règles républicaines ne s’y appliquent plus. La place protocolaire des élus et des institutions quand ils n’appartiennent pas à la majorité municipale n’y est plus respectée.

Il est immensément temps que Bordeaux redevienne une ville d’équilibre des pouvoirs et de respiration démocratique.

Signe

Ce jour (9 février) est consacré par France-Inter à la maladie mentale et à la psychiatrie. Signe d’intérêt et de prise de conscience de la souffrance psychique montante dans notre société. Pas une famille, ou du moins pas un cerle d’amis, où on ne rencontre l’un ou l’autre de ses modes d’expression.

Mon souhait est que l’on ne s’en tienne pas à s’interroger « comment soigner ? » « Quels moyens pour la psychiatrie? » mais aussi que l’on interroge les causes de ce mal être croissant et que l’on cherche à identifier celles sur lesquelles on peut agir.

Cette interrogation est/sera une vraie révolution. L’écologie environnementale a ouvert la voie, il faut aller au delà. La mal-bouffe cérébrale et psychique est au moins aussi dommageable que la mal bouffe de Mac’Do. Je m’inscris volontiers faucheuse volontaire des postes de télé dans les chambres des tout petits ou des machines à sous à disposition dès 9 heures du matin.

Bien sûr, le « désenchantement du monde », la perte des solidarités traditionnelles, l’affaiblissement du sens du collectif, sont plus difficiles à combattre encore que les intérets commerciaux cachés derrière les jeux stupides, l’impact accéléré des images de la télé … Avec la même honneteté qui nous fait nous demander « qu’est ce qui est mauvais pour la planète? », il faut que nous cherchions « qu’est ce qui est mauvais pour la société ? »Il faut que nous cherchions avec la même honneté « qu’est ce qui est mauvais pour la société » ?

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel