Mieux qu’un long discours
L’invitée du blog est ici Odile Touzet, qui intervient en sa qualité de membre très actif du réseau éducation sans frontières.
Un chiffre fait en effet frémir…
L’invitée du blog est ici Odile Touzet, qui intervient en sa qualité de membre très actif du réseau éducation sans frontières.
Un chiffre fait en effet frémir…
Aujourd’hui : Mireille Menu, responsable associative
Une nouvelle fois, un lecteur (une lectrice !) manifeste sa volonté de voir le vote blanc pris en compte.
Tout petit instantané de campagne. Charmant. Fin d’après-midi, cours Portal. Trois messieurs dans un salon de coiffure masculin, deux qui officient et le troisième, très vieux monsieur à l’oeil malicieux, sur le fauteuil de coupe.
Toujours Bon Chic, Bonne Gauche « Puis-je me permettre de vous donner notre programme pour les élections municipales de dimanche.. »
Gentillesse des deux artisans coiffeurs qui m’avaient reconnue et me font bon accueil. Le vieux monsieur prend l’air bougon : – Ben, je sais pas si j’irai voter… Ces politiques… Enfin, on verra.. »
J’enfourche mon antienne favorite – C’est très important de voter. Si des hommes comme vous, qui savent l’importance du vote, s’abstiennent, que feront les jeunes? … et bla, et bla..
Le vieux monsieur très malin ajoute : – Vous savez, je vote pour le front national
Ayant perçu un peu de malice dans son propos, j’embraye aussitôt – Vous savez la météo ne me dit rien qui vaille, je vous parle en médecin, une pneumonie est vite arrivée ! Et s’il venait à pleuvoir, n’allez pas vous fracturer les deux fémurs pour le bon plaisir d’Alain Juppé !
Comme je l’espérais, le vieux monsieur (les deux autres aussi) a ri de bon coeur. J’ose espérer qu’il ira voter dimanche…pour notre liste.
Par les trois points de suspension, je fais basculer ce blog dans la licence. Petite revanche de femme, ces femmes dont on s’interrogeait, dans des temps très reculés et qui évidemment n’ont plus cours, « est-ce qu’elle…? ». Le titre d’Isabelle Castéra, faisant ce matin dans « Sud-Ouest »* un portrait d’Alain Juppé est porteur d’une charmante fraction d’ambiguïté. Je ne lui reproche pas bien au contraire : il est grand temps que nous ayons un peu de cette désinvolture qui fût longtemps l’apanage des messieurs.
Je reviens au portrait. « Ses adversaires l’indiffèrent. « Pierre, Paul, Jacques ? », ironise-t-il ». Je laisse cette phrase sans commentaire. Elle n’en serait qu’affaiblie. De la même manière, Alain Juppé avait traité Gilles Savary, alors chef de l’opposition à Bordeaux, d’ « Olibrius », et refusé un débat avec lui, comme il vient de le faire avec les quatre autres candidats aux municipales actuelles.
Plus grave, et c’est en fait la raison de mon billet. Il se plaint que ses adversaires manifestent à son encontre des « attaques personnelles ». Y en a-t-il eu aucune ? Que se permet-il d’appeler « attaques personnelles » ?
Est-ce que réclamer la transparence des comptes publics, exiger que les citoyens soient informés du coût d’un scrutin, vouloir qu’aucun candidat, comme la loi l’exige, n’utilise les moyens de la République à des fins de campagne électorale, est une attaque personnelle ?
Seul Louis XIV, disant « l’Etat, c’est moi ! » pourrait répondre positivement. Défendre le respect et l’information des citoyens est tout le contraire. La défense d’un principe n’est l’attaque que de celui qui le bafoue.
Je rentre tard d’un long meeting au Grand Parc, autour du député européen communiste Francis Wurz. Interventions et commentaires du public ont été nombreux, proches des réalités, sans tension. Peut-être est-ce la voix très calme de Francis Wurz qui a donné le ton, il n’y a eu ni aggressivité, ni interpellation mais au contraire une volonté véritable d’améliorer la vie de tous. J’ai accueilli public et orateurs en ma qualité d’élue territoriale. Le Grand Parc est l’exemple de la politique à deux vitesses des mandatures Juppé-Martin, et je n’ai eu qu’à faire la liste des équipements qui ont fermé pendant ces dix ans, et de ceux dont l’état est plus que médiocre. C’est le contraire que nous voulons pour nos quartiers.
Il est tard. Une journée de plus a été avalée sans que j’ai eu vraiment le temps d’en prendre conscience. Je cherche, comme souvent, comme presque tous les soirs, avant de quitter cette journée ce qui en a fait la substance. Je crois que c’est cette couleur calme et presque uniforme : à l’hôpital, il n’y avait pas de nouvelle catastrophique, les résultats des scanners étaient bons, aucun de ces drames qui poignent le coeur quelque souveraineté qu’on affiche. Tout à l’heure cette réunion un peu longue mais globalement cordiale. Alors pourquoi cette diffuse inquiétude, non violente elle aussi, ce regret à me séparer de la journée sans que quelque chose d’autre se passe ?
Je le sais bien en réalité mais cela paraîtra sans doute d’une certaine vanité, au double sens de ce terme (prétention et vacuité). Je n’ai rien fait non plus qui me satisfasse vraiment, dont je puisse dire que cela marque les heures passées ; dans ces lignes elles-mêmes, rien que je pourrais souligner si je le lisais. Je comprends si bien ceux qui ne sont pas contents d’eux-mêmes et si mal ceux qui le sont toujours.
Bonsoir, bonsoir à cette journée et à ceux qui en ont partagé avec moi quelques instants sur l’écran transparent de leur ordi.
Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel