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Liberté de la presse

Qui a aujourd’hui publié la tribune de la CGT et sous quelles conditions, et qui ne l’a pas publiée et avec quelles conséquences ? La presse elle-même nous le dira-t-elle ?

J’ai interrogé un de ces organes de presse qui a préféré que ses ébauches de réponse restent en « off », ce que j’ai bien volontiers accepté, le demandant moi même à l’occasion à des journalistes, qui en majorité le respectent. C’est un sujet qui n’est pas léger. La liberté de la presse -et plus généralement la liberté d’expression- est une des colonnes fortes de notre démocratie. On connait la citation : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ». Voltaire n’a pas moins raison aujourd’hui qu’en son temps.

Cette liberté de la presse et de l’ensemble des médias n’est pas qu’envers le Gouvernement ni envers quelque puissant baron régional. Les liens forts et obligés de la presse avec les syndicats doivent aussi être interrogés. Je suis sûre que plus d’un journaliste aujourd’hui comme moi s’interroge.

Un plaisant « post » du journaliste @benoitlasserre sur Facebook rend compte de cette interrogation et de sa complexité. C’est à la presse elle même de dire et de faire savoir. Nous jouons à front renversé : ce sont aujourd’hui les élus qui font l’interview.

Transports en commun : tarification solidaire pour les demandeurs d’asile

A la veille d’un Conseil de Métropole où sera présentée l’évolution des tarifs du réseau Transports Bordeaux métropole, Alain Juppé m’annonce qu’il fait droit de ma requête d’une modification du processus d’instruction  des demandeurs d’asile afin de leur permettre de bénéficier d’un droit à la gratuité dans les transports en commun sur présentation de la première attestation de demande d’asile. Ainsi un vote sera proposé au Conseil de Métropole du 24 juin prochain.

Je me félicite de cette décision qui offrira la gratuité à tous les demandeurs d’asile, souvent dans une situation de grande précarité, engageant une démarche de régularisation sur le territoire à compter du 1er septembre prochain, leur permettant pendant une année de faciliter leurs démarches sur le territoire.

Lire les Courriers ici.

Des preuves d’amour

Le Monde en date du 21 mai, sous le titre très lourd « le chef désarmé », évoque les difficultés des quatre premières années du quinquennat. Exercice difficile pour les anciens Ministres qui ont été interrogés et qui ont, me semble-t-il, assez bien réussi à montrer qu’ils se situaient davantage dans la réflexion collective que dans le regret personnel.

D’un long entretien avec Thomas Wieder qui était plus un échange qu’une interview, il a retenu cette expression « à un électorat, il faut donner des preuves d’amour ».

Expression qui ne paraît pas relever du vocabulaire politique. Et pourtant, dans les deux années de mon ministère, je l’ai perçu ainsi. Le mal-nommé « ministère des personnes âgées et de l’autonomie » a en réalité un double versant : l’enjeu considérable de la transition démographique (30 ans d’espérance de vie à la retraite pour 30% de la population) et celui du grand âge. Les deux bien sûr mêlés : les jeunes retraités s’occupant massivement de leurs vieux parents.

A ceux-là nous avons donné quelques preuves d’amour (augmentation de l’APA, droit aux répit des aidants) mais nous en avons si bien dilué dans le temps leur application, qui ne sera toujours pas complète à la fin du quinquennat, que les signes en sont demeurés inapparents. Mais pour un groupe, ils ont été de toute manière insuffisants.

Ce groupe, c’est celui des retraités pauvres. Moins nombreux qu’il y a cinquante ans, et peut-être moins nombreux que dans cinquante autres. Mais, malgré cela, comptant pour 15% des retraités. Carrières incomplètes, femmes (épouses souvent) employées sans cotiser, métiers à faible salaire, qui aujourd’hui doivent vivre avec beaucoup moins que le SMIC. « Ma » loi leur apportait une aide réelle en cas de perte d’autonomie vécue au domicile, mais au-delà de cela, nos signes en leur direction ont été trop faibles.

Avancer vers la mort en état de pauvreté a pour moi quelque chose d’infiniment déchirant. Les âgés sans ressources ne peuvent attendre quelque chose de rien ni de personne que de l’Etat. Pas de »petits boulots » à faire en complément, pas de « père noël » venant d’aucune part, pas d’avancement ou de progression à l’horizon. Rien que l’Etat lui-même, sa compréhension et sa prise en compte de leur situation.

Une histoire infime a modifié ma conscience politique. Dans la rue, à Bordeaux, une femme que j’avais vaguement connue des années auparavant, m’a accostée. « Bien mise » malgré la difficulté où elle était, « sachant se tenir » comme on disait autrefois des pauvres qui gardaient dignité, contenance et apparence à force de courage, elle m’a saluée et nous avons entrepris une courte conversation. La plainte n’est pas venue sous cette forme mais comme une anecdote dans le récit : « vous voyez, avant, j’allais au salon de thé, retrouver des amies. C’était ma seule sortie. Eh bien, je ne peux plus : le salon de thé est trop cher, pourtant c’est ça que j’aimais ».

Comme on dit encore, cette femme avait travaillé, peiné, au dehors comme pour sa famille. Est-il possible quand la solitude vient, de ne plus pouvoir même s’offrir cette modeste sortie, qui permet de s’habiller, qui rythme journée et agenda, qui correspond à un infime luxe ?

Un an, pour donner cette « preuve d’amour »et d’autres, à ceux qui attendent tant de nous.

 

La lutte contre le tabagisme : une lutte supra partisane à dimension européenne

 

CP de Michèle Delaunay, députée, Ancien-Ministre, Présidente d’Alliance contre le tabac

 

Paris, le 23 mai – La réunion publique “Tabac, santé et jeunesse : quelles actions en France et en Europe ?” organisée à la MESA à Strasbourg accueille deux figures politiques, l’une de droite, l’autre de gauche, engagées de longue date dans la lutte contre le tabagisme.

Au lendemain de la mise en place du « paquet neutre », je serai aux côtés d’Yves BUR, élu bien connu du bas Rhin et précédent Président de l’Alliance contre le tabac pour un débat sans tabou sur les politiques françaises et européennes de lutte contre le tabagisme. L’ « Alliance » réunit trente grandes associations engagées dans la prévention et la sensibilisation aux méfaits du tabagisme ( Ligue contre le cancer, croix rouge, CNCT ; DNF ; fédération de cardiologie, fondation du souffle..) ; cette fédération compte plus d’un million d’adhérents et de bénévoles sur l’ensemble du territoire.

Yves Bur, comme moi-même, faisons de la santé publique une priorité et démontrons qu’on peut se réunir sur ces enjeux. L’un comme l’autre œuvrons pour l’adoption de mesures efficaces contre le carnage sanitaire et financier du tabac, et réduire la prévalence du tabagisme qui fait de la France la lanterne rouge des pays européens : paquet neutre, action de groupe, augmentation significative des prix (paquet à 10€), taxation des industriels du tabac, harmonisation fiscale européenne ; la prochaine génération doit être une génération sans tabac et l’Europe doit se fixer l’ambition de sortir du tabac en 2030.

 

CP : tabac et action de groupe 19/05

Aurons-nous besoin d’un 49/3 de la lutte contre le tabac ?

Communiqué de presse de Michèle Delaunay, députée, Ancien-Ministre, Présidente d’Alliance contre le tabac.

Paris, le 19 mai 2016 – Une fois encore mon amendement, cosigné par 4 députés, instituant les actions de groupe pour les victimes du tabac, a été rejeté en séance à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du texte « justice du XXI ème siècle ». 

Après le paquet neutre,  deux mesures les plus exigeantes politiquement sont à prendre : la possibilité d’une action de groupe pour les victimes du tabac qui, aux USA et au Québec notamment, a permis des avancées significatives dans la réduction du tabagisme, et une augmentation significative du prix du paquet de cigarettes au-dessus du seuil psychologique de 10 euros, comme je le demande depuis 2014. Dans les pays où il a montré son efficacité, le paquet neutre a toujours été associé à une forte hausse des prix.

Aurons-nous besoin d’un 49/3 de la lutte contre le tabac pour franchir les pas décisifs et réveiller les consciences ?

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel