m

Alain Juppé, ou l’art d’être Grand Maire

Il faut avoir un moral d’acier, fût-ce par un jour de relatif beau temps, pour musarder dans le quartier, riche d’Histoire, des bassins à flôts à Bordeaux. Ce bon moral était aujourd’hui doublé d’une certaine inconscience d’y promener des amis berlinois, venus apprécier les atouts de notre ville, et en arrière-plan non formulé, les réalisations de notre Maire.

A ma décharge, nous commémorions en ce 8 mai, la capitulation de l’Allemagne. Francophiles, à l’opposé absolu de ce que fût le nazisme, mes amis ne m’en tenaient aucunement rigueur, voire le contraire, regrettant comme moi que le drapeau européen ne figure en aucun lieu de la cérémonie. Mais c’est une toute autre histoire.

Chose décidée, chose faite. La visite a commencé par la base sous-marine, monument que nul ne saurait qualifier d’artistique mais pour le moins de « durable » puisque nul procédé n’est parvenu depuis 70 ans à en libérer notre ville. Son histoire tragique interdit à son sujet toute forme d’humour. C’est ce que j’ai raconté à mes amis en leur montrant le monument en l’honneur des Républicains espagnols, morts souvent d’épuisement et de mauvais traitements lors de sa construction.

Mais allons plus loin, littéralement, en suivant le pas de la visite : jusqu’aux deux bassins à flots, reliés qu’ils étaient par le pont du pertuis. Pont mécanique, le seul pont à culasses ayant survécu à des décennies d’usage que notre municipalité n’a pas fait l’effort de conserver malgré le combat de Philippe Dorthe, élu non seulement de ce territoire, mais de la vie maritime de notre ville.

Je m’éloigne, mais en réalité je suis le parcours de notre promenade pour entrer dans ce territoire hanté pour les Bordelais par le « génie des lieux ». Celui du passé industriel, maritime et ouvrier du quartier de Bacalan. Le nom en vient, dit on, de « bacalao », la morue que l’on allait pécher et qui faisait partie de l’activité comme de la renommée de notre ville.

Foin de l’histoire, foin de ce talent des artistes et des grands architectes de savoir mêler dans leurs réalisations, histoire, géographie et esprit des lieux. Bacalan est en passe de devenir aujourd’hui le catalogue Manufrance de l’architecture ordinaire contemporaine. J’écris « ordinaire » par égard pour ceux qui ont, ou vont, acheter dans ce quartier. C’est bien souvent « médiocre » qui vient à l’esprit.

Une ligne de toit en dents de scie, au faîte d’immeubles du gris-noir au marron-vert, couverts, « pour rappeler le passé industriel du quartier ». J’expliquais cette honorable intention quand un Bacalanais me reconnaît et m’interrompt: « C’est ce que m’a dit ce Monsieur Michelin quand il est venu sur le terrain. Je lui ai répondu que s’il avait amené 10 000 emplois plutôt que deux cent logements, le rappel aurait eu au moins un peu de sens ».

Les paroles sont strictement exactes. Heureusement, mes visiteurs germaniques n’ont compris que le nom de Michelin et ont cru un instant qu’il y aurait là une fabrication de pneumatiques. Que nenni, nulle entreprise pour égayer cette marina aux couleurs de deuil..

Plus loin, des tôles ondulées, vertes, rouges ou  banalement grises, en long ou en larges le long des murs, des immeubles à balcons jaunâtres, d’autres blancs comme les murs de villas du Pélopponèse qui, faute du ciel assorti, voisinent avec un immeuble bleu des mers du sud.

J’en passe, et des pires qui seront pires encore dans 20 ans. Quel rapport avec l’art d’être Grand Maire ? Je crains que mes visiteurs, qui, Berlinois qu’ils sont, savent ce que veut dire « reconstruire », ne l’aient compris. Etre Grand Maire d’une Grande Ville,  c’est tout simple : construire pour l’avenir avec l’ambition des Maires du passé qui ont construit notre présent.

Pluie dans le jardin

Pluie dans le jardin après une demie-journée de bon travail jardinier. Pluie de presque été, paisible, lourde, qui arrive comme une bénédiction des coupes et plantations des heures précédentes. Un calme de ville heureuse, vidée de toute presse, quelques notes tombant d’une fenêtre, des gloussements de pigeons, et ce petit bruit des gouttes pianotant sur le sol, comme des doigts tout petits sur un clavier.

Le sortilège des acanthes et de leur cycle rapide, se renouvelle une fois de plus. C’est maintenant le temps des grandes hampes crevant les parasols de feuilles, droits, par petits groupes désordonnés, verticalisant en quelques jours le regard horizontal du ras de jardin. Dans toute la maison, les fenêtres sont ouvertes pour emmagasiner ces heures comme on fait provision d’instants et de calme. A terre, les toutes premières fleurs de marronniers, minuscules taches de blanc rosé, la tignasse irrégulière de  la pelouse, plus rustique que nature, mal poussée, mal coupée mais vivace, rustique, amicale aux pieds et à la course du chien.

Le ciel recommence à bleuir, les doigts de l’eau s’interrompent un à un, signifiant la fin de cette courte rupture entre le faire et le dire. Le temps maintenant d’écrire.

 

« LR », vous avez dit « LR » ?

C’est désormais chaque jour qu’Alain Juppé illustre pour les Bordelais sa conception de la démocratie. Et ce sont ses adjoints qui en font ne priorité ces dernières semaines les frais.

Un jour, il nomme, il désigne, il distribue des fiefs ; un autre, il tance, menace du cachot qui ne fera pas silence. Après la double désignation de la dauphine, à la Mairie et à la candidature dans la belle circonscription dont je suis l’élue, quelques voix se sont exprimées pour rappeler que d’autres candidats se verraient bien dans la bataille.

Selon notre cher quotidien régional, dès lundi dernier, avant le Conseil Municipal, les coupables de ces prises de parole non autorisées ont été réunis, tancés et sommés de se taire pour exprimer quoi que ce soit d’autre que sa dévotion au chef.

Pas besoin de changer d’initiales. On murmure que le parti  « LR » pourrait devenir « Les Royalistes ». Tout à fait entre nous, ce serait plus adéquat.

 

 

 

 

Action de groupe/tabac : communiqué de presse

Communiqué de presse de Michèle Delaunay – 04/05/2016

Action de groupe pour les victimes du tabac

 

Cet après-midi, pour l’examen du texte action de groupe et organisation judiciaire en Commission des lois, j’ai présenté un amendement visant à étendre l’action de groupe aux victimes du tabac, qui a reçu un avis positif mais que je représenterai en séance pour en préciser les contours juridiques. L’action de groupe, qui existe déjà en France, dans le domaine de la concurrence, des produits de santé, et avec ce texte, pour les discriminations subies, doit être étendue aux consommateurs de tabac, victimes d’une puissante addiction.

L’étude de référence sur les actions de groupes relatives aux tabac, de Pierre KOPP, indique clairement que le rythme de baisse de la consommation de tabac le plus intense s’est situé, aux Etats-Unis, entre 1996 et 1999 (-14 % au total) coïncidant avec la montée des procès class action et avec l’augmentation forte des prix.

L’action de groupe vise à ne laisser sans le secours de la justice les victimes du tabac et leurs familles qui ont été prises au piège par des lobbies puissants ne les informant pas sur la gravité du risque d’addiction de cette drogue plus addictive et dangereuse que toutes les autres.

CM du 2/05/2016 : Parking du marché des Capucins, la loi une nouvelle fois détournée

Eléments d’intervention de Michèle DELAUNAY lors du Conseil Municipal du 2 mai 2016.

La délibération initiale portait sur l’augmentation des tarifs des droits de place du marché et des parcs de stationnement. Elle a été retirée de l’ordre du jour puis réintégrée pour ne reprendre que la modification des tarifs du parking.

 

Un an de retard

Alors que la tarification au quart d’heure devait être, conformément à la loi Consommation du 17 mars 2014, appliquée au 1er juillet dernier, les usagers de la plupart des parcs de stationnement bordelais en ont bénéficié avec six mois de retard, à compter du 1er janvier 2016.

Pour le parking des Capucins, il faudra encore attendre un avenant au traité de concession qui devra intervenir, comme cela est précisé dans la délibération, « d’ici la fin de l’année ». Nous en sommes déjà à 10 mois de retard ce qui met donc la Ville de Bordeaux, qui a gardé la gestion du parking malgré une perception des revenus par la Métropole depuis janvier 2016, hors la loi.

Concernant ce parking, situé à l’étage d’un des marchés les plus dynamiques et fréquentés de Bordeaux, rappelons que jusqu’en juillet 2014, la 1ère demi-heure était gratuite, ce qui était très apprécié des clients et des commerçants.

Jusqu’en 2005, c’était même 1 heure gratuite.

 

Une augmentation permanente et conséquente des tarifs

Aujourd’hui, la première heure est facturée 1,80 euros et la deuxième 3,40 euros.

Une fois la nouvelle tarification en vigueur, avec ces mêmes 1,80 euros, nous ne pourrons plus stationner qu’une demi-heure, l’heure étant quand à elle facturée 2 euros. Pour rappel, l’heure était de 1,35 euros en 2014 (+48 % en 2 ans).

Lorsque l’on regarde dans le détail, on voit combien la loi a été détournée. Ainsi, se garer 1 heure coûte 2 euros mais 1h15 : 3,40 euros (+ 70%).

Ce quart d’heure coûte ainsi 1,40 euros pour venir s’aligner sur le tarif de l’ancienne tranche et cela, au détriment total de ce qui a fait l’esprit de la loi.

Ainsi, la grille de tarification au ¼ d’heure proposée aujourd’hui contraint les usagers à une augmentation sensible des tarifs des tranches de 1h et 2h (respectivement +11% et +12%) là où les autres tranches horaires restent stables. Ces temps correspondent bien évidemment au temps habituellement nécessaires pour faire ses achats au marché.

  

Des tarifs pénalisants pour l’activité commerciale

Force est donc de constater que ces augmentations sur les tranches horaires les plus faibles (entre 0 et 2h), vont impacter directement les consommateurs du marché des Capucins et ainsi les commerçants.

J’ai récemment rencontré nombre de commerçants de ce marché. Si la plupart ont salué le dynamisme du marché le samedi et le dimanche, tant grâce aux habitués Bordelais que grâce aux touristes relativement aisés, ils reconnaissant qu’au cours des dix dernières années la situation a évolué défavorablement. Tous signalent le caractère très pénalisant tant pour eux-mêmes que pour les chalands des solutions de parking et de stationnement.

Autre point négatif : le week-end, durant les heures de marché, l’espace de stationnement du parking (270 places dont abonnés) est complètement saturé. Certains automobilistes peuvent passer jusqu’à une heure à tourner dans le parking avant de trouver une place de stationnement.

Commerçants et chalands plaident par ailleurs pour la création de places d’arrêts minutes ou de ¼ d’heure gratuit en surface pour les courses très rapides et la récupération des commandes.

L’impact est simple : plutôt que de perdre du temps à chercher une place de stationnement qui sera payée au prix fort, les Bordelais préfèrent la facilité des supermarchés plus accessibles.

En comparaison, le centre commercial Mériadeck propose 1h30 de stationnement gratuit !

Cela coûte 3,60 euros aux Capucins !

 

Alors que le marché des Capucins, marché public, est un élément clé de la vie artisanale et commerçante bordelaise, son exploitation est moins facilitée que celle de grandes structures complètement privées… L’enjeu écologique du commerce de proximité et des produits locaux paraît bien peu respecté.

Le retour à une part de tarification gratuite, tel que cela avait été prévu lors de la délégation à la société « les fils de Madame Géraud » serait donc nécessaire a minima pour ranimer la fréquentation du marché en semaine.

 

 

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel