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La politique du bon plaisir

On pourrait en sourire et y répondre avec légèreté car la distribution des titres et des terres qu’a faite Alain Juppé devant sa majorité municipale est en effet d’une grande légèreté. La Mairie à Virginie Calmels s’il venait à être élu Président de la République, la deuxième circonscription de la Gironde (dont je suis l’élue) à Virginie Calmels encore et la première, détenue par ma collègue Sandrine Doucet, à un autre de ses adjoints, Nicolas Florian.

Ces désignations selon son bon plaisir foulent doublement au pied la démocratie. Un Maire doit être élu par son Conseil, et un député désigné par son parti, dans les deux cas à l’issue d’un vote.

Pire encore, ce sont les lois de la République qui sont passées par pertes et profits. Alain Juppé n’est sans doute pas sans savoir qu’avec l’élection législative de 2017 entrera en effet le non-cumul des mandats interdisant qu’un parlementaire exerce un mandat exécutif. Désignée Maire, Mme Calmels si par mégarde elle venait à être élue députée (nous nous emploierons au contraire) devrait aussitôt démissionner, soit de son mandat de Maire, soit de son mandat de députée, imposant alors aux Bordelais une élection législative partielle. A moins que la corbeille de Mme Calmels ne contienne aussi une nomination de ministre, seule possibilité hormis le trépas, pour qu’un suppléant puisse occuper à sa place son fauteuil de députée.

En réalité, c’est SA situation et non celle de sa protégée, qu’Alain Juppé devait éclairer. Jusqu’à quand imposera-t-il aux  Bordelais de parcourir l’hexagone et au-delà en vue de son élection aux primaires de la droite et de n’exercer son mandat de Maire que deux jours par semaine?

Double culture, double richesse

Aujourd’hui, la grande majorité de ceux qui obtiennent la nationalité française deviennent de facto des « binationaux », les pays dont ils sont originaires étant de moins en moins nombreux à rejeter la double nationalité et à faire perdre leur nationalité de naissance à ceux qui en acquièrent une autre. Ils étaient 80 en Gironde le 4 février dernier à devenir Français et à se voir remettre leur décret de « naturalisation », ce mot étant à lui seul une source de curiosité et de réflexion.

Quatre-vingt, ou presque, à devenir ce jour là binationaux et à être donc à la fois Français, égaux en droits et en devoirs avec tous les Français, et à avoir une nationalité d’origine (32 étaient représentées) ; 850 00 en 2015 ont bénéficié de cette même démarche.

Les récents débats sur la « déchéance de nationalité » ont soulevé de multiples questions et, s’ils ont eu un intérêt, c’est d’apprendre à chacun de nous des notions auxquelles il n’avait pas jusqu’alors réfléchi. Certains binationaux se sont sentis désignés du doigt par ce projet et en ont souffert et l’objet de ce billet n’est pas d’entrer à nouveau dans la discussion, mais au contraire d’exprimer à tous les binationaux d’où qu’ils viennent combien cette situation est une chance et un privilège.

Devenir binational en France suppose qu’on le demande et que l’on réponde à un certain nombre de qualités : durée de résidence, connaissance de la langue, des usages et des principes républicains,  inclusion professionnelle et sociale.. En un mot, cela manifeste que l’on possède deux cultures, au sens le plus large de ce beau terme.

Double culture, double richesse, double outil pour connaitre et pour comprendre. Richesse pour soi même, richesse pour les pays concernés, celui d’où l’on vient et celui où l’on réside. Richesse pour les enfants nés ou à naître dans ces familles.

La binationalité sous sa forme actuelle est une notion relativement récente. L’histoire le montre aisément pour certains pays qui furent par exemple des départements français (l’Algérie) et qui sont aujourd’hui indépendants.

J’ai évoqué dans ma prise de parole du 5 février le souvenir d’Albert Camus. Né en 1913 à Alger, de parents français, il était bien évidemment de nationalité française. Ceux qui l’ont lu attentivement et connaissent son attachement à l’Algérie et à sa mère qui y vécut toute sa vie, sa connaissance de ce territoire et je dirais même son appartenance à ce territoire, savent que dans d’autres circonstances politiques, il eût été fier d’être binational algérien et français, la langue française étant pour lui le dénominateur de se double appartenance.

Combien d’écrivains étaient (ou sont, pour Milan Kundera) de fait des binationaux et eussent réclamé d’en porter « la gloire » : Albert Memmi, Eugène Ionesco, Emil Cioran, Franz Kafka, Mircea Eliade, Frantz Fanon, Virghil Georgiu, Mouloud Mammeri, Milan Kundera, Alfred Doeblin, Malaparte, Elias Canetti, Jorge Semprun, Stefan Zweig, Leopold Sedar Senghor …. Combien le sont devenus, combien ont-ils été empêchés de l’être « sur le papier » par les circonstances historiques ; de combien nous ne savons pas même quelle est la « vraie » nationalité car ils étaient si profondément multi- ou binationaux que ça n’a aucune importance.

Je parle des écrivains car, grâce à leur maniement de plusieurs langues et à leur expression sur ce sujet de la nationalité, nous sommes plus à l’aise pour parler d’eux et quelquefois à leur place que s’il s’agit de musiciens ou de sportifs. Mais tous les domaines, fût-ce bien sûr aussi la politique, les binationaux ont eu place majeure dans les grandes figures dont nous avons envie de nous réclamer et dont nous avons constamment à apprendre : Frédéric Chopin, Marie Curie, Billy Wilder, Vladimir Horowitz, Bruno Walter, Marlene Dietrich…

Parmi nos ministres, quatre sont binationaux. D’un petit quizz que j’ai fait autour de moi, Fleur Pellerin a été nommée en tête. Elle ne l’est pas : adoptée dans sa prime enfance par des parents Français, elle n’a que la nationalité française et n’a jamais vécu dans le pays où elle est née. Elle y est cependant considérée comme une star et très appréciée. A ma connaissance et sous réserve, Manuel Valls s’il a bien acquis la nationalité française par naturalisation à l’age de 18 ans, n’a pas conservé sa nationalité d’origine. Les quatre heureux binationaux sont : Axelle Lemaire, Najat Vallaud-Belkacem, Matthias Fekl et Myriam El Khomri. Tous sont très fiers de cette double nationalité qui au demeurant ne les empêche nullement de devenir demain Président(e) de la République même si cela n’est jusqu’alors jamais survenu.

Ils ont raison … Quelques jeunes gens ont assez bien réussi avec cet exceptionnel bagage : Daniel Cohn-Bendit, Henry Kissinger, Willy Brandt, Rosa Luxemburg, Anne Hidalgo, Kofi Yamgnane, Melina Mercouri et là encore, Jorge Semprun …  Et que dire de Charlemagne ! Mais bon, d’accord, là c’est un peu loin, et nous devrions alors citer à ce titre tant de rois et de reines.

J’avoue, je suis quelquefois jalouse… Posséder deux langues, et avec elles la culture qu’elles véhiculent, quel inestimable trésor ! Que ceux qui apprennent aujourd’hui notre langue pour devenir Français ne se sentent pas pour autant moins considérés : leur effort donne plus de prix encore à cette double richesse.

Je dédie ce billet aux 80 que nous avons applaudi le 4 février à la Préfecture de la Gironde : qu’ils portent comme un honneur de devenir Français, de la même manière exactement que nous nous honorons qu’il aient voulu le devenir.

 

 

 

Multiplication des panneaux publicitaires : stop !

Ce matin, nous nous sommes réunis, élus socialiste et écologiste de Bordeaux, pour tenir une conférence de presse afin d’exprimer notre opposition au projet de décret relatif à la publicité extérieure actuellement en concertation publique.

Alors que la loi Grenelle 2 de 2010 prévoit le renforcement de la protection du paysage contre les nuisances visuelles, renforcée en juillet dernier par l’entrée en vigueur de l’interdiction des panneaux d’affichage de type préenseignes (1,50m2) à l’entrée des communes de moins de 10 000 habitants, ce projet de décret revient entre autre sur ces mesures de protection au détriment des engagements pris par ailleurs. Et ce alors même que les orientations votées au sein des conseils municipaux et métropolitains il y a juste un an, vont dans le sens d’une préservation de l’environnement et d’une diminution des espaces publicitaires sur la voie publique.

Je vous invite à consulter le dossier de presse reprenant les interventions de chacun en cliquant ici. 

Au même moment, la Ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a affirmé qu’elle ne signerait pas « en l’état » ce décret. (https://www.sudouest.fr/…/affichage-publicitaire-et-euro-201…)

La mobilisation est forte. Elle doit se poursuivre jusqu’à l’issue de la concertation. Je vous invite à y participer sur : https://invalid.invalid/.

EDUCATION : sommeil des adolescents

Michèle DELAUNAY attire l’attention de Madame la Ministre de l’Education nationale sur le manque de sommeil des adolescents et les troubles liés.

La période de l’adolescence est synonyme de changements majeurs physiques, affectifs et sociaux. Des études montrent que la quantité de sommeil lent profond diminue de 35 % au profit d’un sommeil plus léger à partir de 13 ans. Ce sommeil plus léger s’accompagne de difficultés d’endormissement. Ce phénomène naturel est accentué par des habitudes sociales qui incitent l’adolescent à veiller aggravant ainsi ses difficultés de sommeil. Il dispose en effet de nombreuses activités qui entrent en conflit avec son sommeil : visionner des films sur ordinateur, discuter sur les réseaux sociaux ou son smart-phone avec ses amis, jouer en ligne, écouter de la musique…

Ainsi, près de 30 % des 15-19 ans sont en dette de sommeil et à 15 ans, 25 % des adolescents dorment moins de sept heures par nuit alors même qu’ils devraient en moyenne dormir neuf heures trente pour être en forme. Ainsi, ils sont nombreux à déclarer somnoler dans la journée voire à dormir pendant les pauses ou les cours.

Pourtant, c’est durant cette période que le sommeil est considéré comme essentiel pour l’apprentissage, l’acquisition des connaissances, l’équilibre physique et psychologique. Le manque de sommeil a de nombreuses conséquences néfastes telles que fatigue, irritabilité, somnolence, difficultés de concentration mais aussi en termes de santé : baisse des défenses immunitaires, risque d’obésité, de diabète, de dépression… Or, souvent, les adolescents négligeant leur sommeil sont mal ou peu informés sur les risques et les troubles causés par ce déficit.

Face à ces constats, Madame Michèle DELAUNAY demande donc à Madame la Ministre de l’Education nationale si le Gouvernement envisage de mettre en place des campagnes d’information et de sensibilisation sur les risques liés au manque de sommeil au sein des établissements scolaires publics ou sous contrat avec l’Etat fréquentés par les adolescents.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel