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Défense du tweet et de son bon usage

Après l’association de défense du point virgule, la société des amis de la perluette, j’invite tout un chacun à rejoindre la ligue de défense du tweet.

Ce matin-même, 27 décembre, mon ami de trente ans (davantage..) Jean-Claude Guillebaud, décoche dans Sud Ouest une flèche à cette petite forme littéraire, multi-séculaire en vérité. Pensées, maximes et même proverbes, sont-ils de fait autre chose que des tweets qui ont réussi et traversé l’histoire ? Chamfort, Vauvenargues, Cioran, ont-ils jamais écrit autrement qu’en tweets ? Tweets chics, tweets austères, j’en conviens, nés de la culture latine, langue du tweet s’il en est, à la fois dans sa forme et sa structure. Twittare humanum est, cher Jean-Claude et je sais que fin amateur de l’écrit, vous n’en disconviendrez pas.

Mais mon sujet est tout autre, dicté par votre billet de ce jour dans notre quotidien régional. Non, le tweet n’est pas le vil produit de la dictature de l’instant. Méprisable parce que bref, volatile parce qu’irréfléchi. Un de mes vieux maîtres de médecine, né dans un temps ou le bel usage du français avait encore cours en cette science, concluait ses exposés quand il les jugeait trop prolifiques : « Excusez-moi, mais je n’ai pas eu le temps de faire court ».

Le tweet donc, du moins son bon usage, n’est pas une exclamation immédiate, un petit cri irréfléchi, ou du moins pas que cela. Il peut être une flèche, indiquant un chemin, et les bons tweets sont des panneaux indicateurs qui dirigent soit vers l’ « actu » , soit sur le chemin de la réflexion ; qui conduisent à un lien; qui incitent à lire un texte, un article, qu’on aurait pas eu l’idée d’aller voir ou le temps de découvrir dans la profusion de ce qui est publié.

Combien d’articles m’auraient échappé si je n’avais été abonnée au @gardian , à @limportant_fr , à @lopinion_fr  ou au @huffpost ? Combien de billets de blog (hélàs, de plus en plus rares) auraient manqué à me faire lever l’oreille  si un tweet ne m’avait menée à leurs auteurs ?

Et, bien que ce soit l’exception, combien de liens n’aurais-je pas noués avec de drôles de gens, comme par exemple des journalistes, retweetant un de mes tweets comme on ferait un clin d’oeil et comme je le fais moi-même de leurs tweets quand il me font rire ou m’interpellent.

Donc, cher @jeanbrunsac (car c’est sous ce nom mauriacien que vous vous cachez pour twitter), je vous invite, avec tant d’autres à rejoindre la LDDDT, société sinon savante, pas forcément toujours sachante, mais si agréable dans son goût, à l’instar de Montaigne, de procéder quand il convient « par sauts et gambades », joyeusement, sans s’imposer, juste pour faire signe comme je le fais à l’instant à votre adresse.

Mais que disaient donc les Députés girondins ?

Les députés girondins, dont je suis l’honorable descendante en politique, avaient des idées claires : celui qui prenait les armes contre la Nation ne méritait plus d’en faire partie.  Les Jacobins en disaient autant mais on comprendra que je fasse faveur aux premiers.

Les uns comme les autres ne pouvaient être taxés de « socio-traitres », ni de « sociaux-libéraux » vendus à quelque pouvoir d’argent. Tous moururent décapités à cause de leurs idées. Que l’on compte ceux qui en feraient aujourd’hui autant pour (ou contre) la déchéance de nationalité. Sinon, comme dirait Brassens, « de mort lente ».

Les temps n’étaient pas les mêmes. Les députés révolutionnaires pensaient aux armées qui se liguaient à nos frontières contre la République. Nous pensons au terrorisme, où l’acte de lever les armes contre la Nation est encore s’il est possible plus évident, voire revendiqué.

La Constitution de 1791 que l’on cite souvent comme acte de naissance du droit du sol, l’ébauche en effet mais demande à ce droit 3 compléments : soit un père Français, soit un long « établissement » dans le pays, soit le prêt d’un serment civique qui pourrait être aujourd’hui d’actualité. Elle introduit par ailleurs  la dégradation civique (impossibilité de voter et d’être élue) qui pourrait être aujourd’hui une réponse (ou plus justement: une porte de sortie) en répondant à la symbolique sans lier directement terrorisme et nationalité).

Pour autant, ne soyons pas manichéens, la déchéance de nationalité n’ébranle pas les fondements de notre République. Le Conseil d’Etat le dit lui même, laissant la responsabilité au Pouvoir exécutif de la présenter et au Parlement de la voter (ou non, dans les deux cas)

Est-ce à dire qu’elle ne pose pas question ? Si, pour une raison principale qui ne figure pas dans nos principes républicains : l’obligation de ne pas créer d’apatrides, et donc obligeant à ne pouvoir déchoir de la nationalité française que ceux qui en ont une autre.

Cela ne faisait pas grand monde il y a peu. Même des citoyens européens étaient obligés de faire un choix en demandant la nationalité française et étaient obligés pour la recevoir d’abandonner leur qualité d’Allemand ou de Suédois ou bien d’autres.. Ce n’est plus le cas : la suppression quasi-générale du service militaire a éclairci le paysage.

D’autres pays, non européens, n’acceptent pas le principe de double nationalité. Et donc un enfant né Français et entendant le rester, n’a que cette nationalité.

Au total, si la déchéance de nationalité est votée, elle introduira une « section du peuple » entre ceux qui peuvent être déchus et ceux qui ne le peuvent pas.

Bien d’autres interrogations ont été soulevées et en particulier celle de l’utilité de la mesure. L’accord est plus ou moins en train de se faire pour reconnaître qu’en cas d’actes de terrorisme, le pouvoir dissuasif est nul. On a vu au contraire des soldats de Daesh brûler leur carte d’identité française devant les caméras.

Reste encore une question : un citoyen déchu pourra-t-il être surveillé, jugé, en France ? Oui si l’acte est commis en France et si nous n’avons pas d’accords d’extradition avec le pays d’origine.

Mais pourrons nous l’extrader si nous en avons la volonté : oui seulement si le pays ne pratique ni la torture, ni la peine de mort. Reconnaissons que cela exclut pas mal de ceux qui sont dans notre viseur.

Alors, alors.. J’ai à cette heure UNE certitude : ne déchirons pas la gauche autour de ce sujet, et pas même n’envisageons pas de déchirer notre carte du PS comme l’a envisagé un homme pour lequel j’ai affection et estime en Gironde. Si l’on peut regretter aussi que la question de la nationalité puisse être liée dans l’esprit des Français au terrorisme, reconnaissons qu’il y a de la République de part et d’autre et, dans tous les cas, sachons qu’une loi démocratiquement votée EST républicaine.

N’oublions pas non plus que dans le cas, l’ennemi est une force barbare qui ne s’embarrasse ni d’arguties, ni de constitutionnalité. Lors du Concile de Constantinople une discussion occupait tous les esprits et les propos : fallait-il dire « Esprit Saint » ou « Saint Esprit ».. La discussion trainait, les évêques rivalisaient d’arguments. C’est alors que les janissaires turcs entrèrent et firent tomber toutes les têtes…

 

Droit du sol : ce que dit et ne dit pas la constitution de 1791

La Constitution de 1791, que j’ai évoquée hier 25 décembre sur Fr3 est souvent citée comme acte fondateur du droit du sol. Il est important de la lire en détail son article II du Titre II:

« Sont citoyens français ceux qui sont nés en France d’un père Français ; ceux qui nés en France d’un père étranger ont fixé leur résidence dans le royaume ; ceux qui nés en pays étranger d’un père françois sont venus s’établir en France et ont prêté le serment civique ;
Enfin, ceux qui nés en pays étranger et descendant à quelque degré que ce soit d’un Français ou d’une Française expatriée pour cause de religion viennent demeurer en France et prêtent le serment civique »

Cette constitution qui ébauche le droit du sol et établlit ce qui sera très vite la loi de la République, demande donc complément : soit père Français, soit un établissement durable dans le pays, soit prêt du serment civique.
Mais lisons plus avant ..

« La qualité de citoyen français se perd – par la naturalisation en pays étranger – par la condamnation aux peines qui emportent la dégradation civique tant que le condamné n’est pas réhabilité – par un jugement de contumace (…).

Le constitution, qui tient dans un livre à peine plus grand qu’un paquet de cigarettes, prévoit donc la dégradation civique suite à une condamnation (et non à un fait non jugé). Wikipedia se trompe quelque peu en faisant de cette constitution l’acte de naissance du droit du sol. Mais regardons-y de plus près : et si cette « dégradation civique » était aujourd’hui la réponse ?

Un peu d’histoire ne nuit point et le sujet actuellement en débat de la déchéance de nationalité mérite une réelle réflexion de quelque côté que l’on se place.

Politique de stationnement à Bordeaux : la pénalisation des usagers

 

> Mise en place de la tarification au quart d’heure dans les parcs de stationnement

Le Conseil de Métropole s’est prononcé vendredi 18 décembre, sur la mise en place de la tarification au quart d’heure dans les parcs de stationnements de la ville centre.

Une première délibération présentée le 29 mai dernier faisait état d’augmentations immorales que j’ai dénoncées et qui ont valu le report et la reprise des négociations avec les exploitants.

 

 

 

Ces nouvelles négociations ont permis d’aboutir à de nouvelles propositions de grilles tarifaires définies pour éviter des pertes aux exploitants et ne bénéficiant pas à 100% des usagers alors que l’esprit de la loi Hamon dite « consommation » souhaitait un regain de pouvoir d’achat pour tous.

La majorité des tranches horaires a été revue à la baisse au dessus du pallier des 2h de stationnement, mais les tranches impactées par des augmentations -45min-1h et 1h45-2h – correspondent à des durées de courses pour lesquelles les usagers ont peu de solution de repli.  Il s’agit de hausses entre 7% et 11,5%.

Seuls les parcs Salinières et André Meunier ne comptent que des baisses, qui s’inscrivent dans l’esprit de la loi consommation portée par Benoit Hamon, adoptée en février 2014, et visant à rééquilibrer les pouvoirs entre consommateurs et entreprises et à rendre du pouvoir d’achat aux Français.

Alors que cette mesure de la tarification au quart d’heure devait être appliquée au 1er juillet dernier, les usagers des parcs de stationnement bordelais en bénéficieront enfin, avec six mois de retard, à compter du 1er janvier 2016.

> Révision de la grille tarifaire du stationnement en surface

A l’occasion du Conseil municipal du 14 décembre, les élus municipaux doivent se prononcer sur une délibération n°666 portant sur la révision de la grille tarifaire du stationnement en surface. Celle-ci prévoit une augmentation notable des prix, que ce soit dans l’hypercentre ou en périphérie, avec des variations allant de +6% à +30%.

 

 

 

 

 

Alors que la tarification au quart d’heure va enfin être appliquée dans notre ville – avec six mois de retard – sans réel impact pour les usagers, cette augmentation des tarifs en surface, conjuguée à l’élargissement des zones de stationnement résident pénalise les personnes dans les situations les plus difficiles et en particulier les travailleurs payés à l’heure au tarif du SMIC (aide à domicile, femme de ménage…). Bien souvent ceux-ci sont obligés d’utiliser un véhicule et se déplacent en des lieux multiples de la ville dans un délai contraint.

Dans l’hypercentre, 30 minutes de stationnement coûteront 1,30€ contre 1€ aujourd’hui (+ 30%) et 2h, 5€ contre 4,40 (+13,6%).

En périphérie, c’est la fin de la tranche à 20 minutes (0,50€) remplacée par un minimum de 30 minutes (0,90€) pour une augmentation de 20% par minute. Les usagers perdent donc un pallier avant de devoir payer une heure pleine puisqu’on passe d’un tarif pour 20 min puis 40 min puis 1h à un tarif pour 30 min puis 1h.

> Hausse significative des recettes des droits de stationnement

Ces hausses, qui représentent une charge supplémentaire pour les usagers, et en particulier les Bordelais, sont pour la ville l’occasion d’étendre ses recettes de manière significative. Ainsi, le montant des recettes des droits de stationnement a doublé entre 2009 et 2014 passant de 2 630 386€ à 5 293 565€. Le budget primitif de la ville prévoit pour 2016 6 700 000€.

 

 

 

 

 

 

Evolution des droits de stationnement (horodateurs + abonnements résidents) entre 2009 et 2016, Chiffres issus des comptes administratifs de la ville de Bordeaux.

> Le financement de l’extension de la zone de stationnement payant de Bordeaux par la Métropole

Le rapport au bureau de Bordeaux Métropole du 26 novembre, « Stationnement et politique de tarification au quart d’heure » propose de financer à hauteur de 50% l’implantation d’horodateurs pour un budget total de 500 000 euros/ an inscrit dans le cadre des contrats de co-développement (CODEV). Cette nouvelle programmation financière ciblerait essentiellement les zones apparaissant les plus pertinentes en termes de report modal à savoir l’intra boulevard bordelais et les zones limitrophes.

Le financement des horodateurs par à hauteur de 500 000 euros/an constitue très clairement un transfert de charges de la ville-centre vers la Métropole.  Seules 3 autres communes ont des horodateurs : Pessac, Mérignac et Talence (29 horodateurs seulement pour cette dernière). Et au-delà des effets supposés bénéfiques cela consiste en la mobilisation des 28 communes pour le financement d’une charge jusqu’alors communale et propre concernant quasi exclusivement l’intra boulevard bordelais. D’autant que Bordeaux continuera de percevoir les recettes liées à l’extension du stationnement réglementé, recettes qui lui permettent d’amortir largement ces nouveaux équipements.

Par ailleurs, cette mesure déplacera la question des voitures ventouses aux zones extra boulevards et en particulier dans les communes limitrophes qui ne connaissent pas les mêmes problèmes de stationnement que la ville centre.

Enfin, alors que la Métropole prévoit une réduction significative de l’enveloppe dédiée à l’accompagnement des acteurs de la politique de la ville, cette dépense de 500 000 euros annuels semble très loin d’être prioritaire.

> Extension du stationnement payant et des zones de stationnement résident

Depuis le 1er septembre, la zone de stationnement payant s’est étendue autour de la gare Saint-Jean et dans le quartier Saint-Seurin dans le cadre d’une volonté municipale de passer en stationnement payant toute la zone intra-boulevard d’ici 2020.

Dans une interview dans le journal Sud Ouest le 1er septembre dernier, Jean-Louis DAVID, Adjoint au Maire en charge de la vie urbaine et de la coordination de la politique de proximité expliquait « Cette stratégie a deux objectifs : permettre aux habitants de ces quartiers de pouvoir se garer près de chez eux et éviter les trajets inutiles en voiture. Les automobilistes arrivant de l’extérieur ont des parkings en dehors de la ville et peuvent utiliser les transports en commun ».

Force est de constater que les bonnes intentions de fluidification du trafic et de limitation de l’usage des véhicules à l’intérieur des boulevards posent un certain nombre de problèmes humains en ne prenant pas en compte celles et ceux qui, pour des raisons professionnelles ou de santé, ne peuvent se déplacer autrement, en les sanctionnant financièrement.

> Les riverains

Pour les riverains propriétaires d’un ou plusieurs véhicules, l’extension des zones de stationnement payant suscite deux difficultés centrales.

Tout d’abord, la nécessité de s’acquitter d’un abonnement résidentiel – pour un seul véhicule par foyer – d’un montant de 15€/mois, soit 180€/an, pouvant correspondre, pour les foyers les plus modestes à l’équivalent de la taxe d’habitation. Il s’agit donc d’une forme de taxe supplémentaire sur les Bordelais.

Ensuite, la question du second véhicule qui contraint son propriétaire à prendre un abonnement dans un parking souterrain ou à louer (ou acheter) un garage pour l’y stationner.

> Les travailleurs

Un grand nombre de personnes travaillant intra-boulevards n’y vivent pas et la majorité des véhicules stationnés en journée dans les zones actuellement gratuites correspondent aux véhicules de ces milliers de salariés.

L’extension de la zone de stationnement payant va les contraindre également à revoir leurs modes de déplacements. Pour ceux qui ont la possibilité d’utiliser facilement des transports en commun (à proximité, sans trop de correspondances, sans trop de perte de temps), le changement d’habitude peut être envisageable. Mais pour ceux qui viennent de communes mal desservies en périphérie de Bordeaux, les transports en commun ne sont pas une solution efficiente. Ils seront alors contraints, comme les riverains, de prendre un abonnement dans un parking souterrain ou louer un garage pour stationner leur véhicule pendant leur temps de travail.

Par exemple, une personne vivant à Parempuyre et travaillant rue Judaïque met  (avec les bouchons) 40 minutes pour effectuer son trajet domicile-travail le matin, et 30 minutes le soir pour une journée de travail classique de 9h à 18h.

En prenant les transports en commun depuis son domicile à son lieu de travail, il lui faut successivement marcher, prendre  un bus, puis un autre et marcher à nouveau pour un temps de déplacement domicile-travail de plus d’une heure.

En louant une place de parking pour poursuivre ses déplacements en voiture elle devra payer entre 720 et 1900 euros par an.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prix moyen pour la location d’une place de parking à Bordeaux variant entre 60€ et 120€/mois en fonction des quartiers soit une dépense supplémentaire allant de 720€ à 1320€/mois.

> Les travailleurs ambulants

La plupart des personnels du soin ou de l’aide à domicile ont des salaires horaires très faibles ne dépassant pas le SMIC voire ne l’atteignant pas. La multiplicité dans la ville de leurs interventions leur impose de se déplacer en voiture – quelquefois pour des interventions d’une heure voire d’une demi heure en ce qui concerne les aides à domicile. Chacun comprend sans difficulté qu’amputer son salaire du montant du prix du stationnement – en sus du coût du déplacement (carburant, entretien du véhicule) n’est pas acceptable les concernant.

Pour exemple : une aide à domicile intervenant auprès d’une personne âgée domiciliée rue Judaïque touchera pour une intervention d’une heure 7,53€ (SMIC horaire net) qu’elle devra amputer de 2,30€ pour s’acquitter des frais de stationnement pour le temps de l’intervention plus le temps de rejoindre son véhicule soit un salaire net réel de 5,23€, très en deçà d’un salaire minimum décent.

> Les personnes âgées – personnes handicapées – personnes malades

A mobilité réduite, un grand nombre de personnes ne peuvent se rabattre sur les transports en commun ou les modes de déplacements doux (marche, vélo) et sont contraintes à se déplacer en voiture pour gagner en confort et en proximité. Pour toutes ces personnes, il n’y a aucune autre alternative que celle de s’acquitter des droits de stationnement, au détriment de leur pouvoir d’achat.

> Les garages

L’extension du stationnement payant pose enfin un véritable problème pour les artisans résidents et en particulier les garagistes auxquels les clients confient leurs véhicules sans qu’ils aient toujours la surface nécessaire pour accueillir la totalité de ceux-ci. Ces conditions font que certains garagistes qui m’ont interpellée envisagent de délocaliser leur entreprise, ce qui serait dommageable pour leur activité et la vie de proximité des Bordelais.

Parkings de foisonnement 

Le principe de parking partagé ou « de foisonnement » consiste à mettre à disposition des résidents, gratuitement, et de 19h à 7h, les parcs de stationnement des administrations publiques.

La Mairie n’inscrit au budget 2016 qu’une enveloppe de 10 000 euros pour l’aménagement de parkings de foisonnement alors même que cela peut présenter une solution pour certains riverains. Jusqu’en 2014, l’enveloppe était de 30 000 euros.

> Les risques de dérives 

La généralisation du stationnement résident appelle par ailleurs deux remarques :

1)   Le risque de renchérissement du prix des garages dans les quartiers nouvellement payants.

2)   Elle va amener des propriétaires de cours ou autres espaces vides accessibles depuis la rue, à être sollicités pour louer un emplacement. Et il n’est pas exclu que ces locations ne fassent pas l’objet de déclarations fiscales…

> Mes propositions au Maire de Bordeaux :

Sous couvert d’écarter les voitures de la ville, on écarte les personnes aux revenus les plus faibles. Aussi j’ai formulé plusieurs propositions au Maire de Bordeaux afin de limiter l’impact de ces mesures pour les usagers les plus modestes.

  • Un macaron « intervention de courte durée »

Pour répondre à une partie à ces problèmes j’ai proposé au Maire de Bordeaux, par courrier daté du 14 septembre, la création d’un macaron « intervention de courte durée » pour permettre notamment aux personnels du soin ou de l’aide et des services à domicile de ne pas voir leur salaire amputés du montant du stationnement. Il n’a pas souhaité donner suite à cette proposition.

J’ai transmis cette proposition aux associations d’aide à domicile dont certaines m’ont fait part de leurs inquiétudes quant à cet élargissement et des difficultés qu’elles rencontrent d’ores et déjà au quotidien en la matière, à Bordeaux comme dans d’autres communes de la Métropole.

Le Président de l’Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles m’a lui aussi fait part de son intérêt pour cette proposition ajoutant que de nombreuses communes sont concernées et prenant l’exemple de Lyon où les professionnels de l’aide à domicile font systématiquement des demandes d’exonérations d’amendes auprès du Procureur de Rennes avec une réponse aussi systématiquement favorable mais demandant des procédures lourdes.

Les municipalités doivent se saisir de cette question rapidement.

  • Un aménagement pour les artisans résidents

Dans ce même courrier, je lui propose d’envisager la possibilité pour les garagistes de stationner les véhicules en cours de réparation sur les places marquées d’une large croix jaune signalant l’entrée ou la sortie de véhicules devant leur emplacement. Ainsi, cela leur permet de continuer de bénéficier d’un espace de stationnement gratuit suffisant pour gérer les rotations de véhicules.

  • Assouplir la réglementation pour le stationnement abusif

Le stationnement à Bordeaux est soumis à certaines règles qui favorisent l’alternat et par arrêté du 14 mars 2001 il se trouve notamment limité à 24 heures consécutives sur un même emplacement.

Pourtant, les Bordelais, disposant ou non d’un stationnement résident (zone payante ou non), peuvent être contraints de s’absenter plus de 24 heures en laissant leur véhicule en stationnement plusieurs jours sur une même place (déplacement professionnel, hospitalisation, congés…). Pour éviter amendes et frais de mise en fourrière les conducteurs doivent alors stationner leurs véhicules loin de leur domicile ou dans des parkings publics dont le coût à la journée est très élevé.

J’ai ainsi proposé au Maire de Bordeaux de modifier l’arrêté n°201104600 afin que les services municipaux puissent, à titre dérogatoire, sur justificatif et pour une période précise, délivrer une autorisation temporaire de stationnement longue durée au propriétaire du véhicule.

Dans sa réponse, Jean-Louis David, adjoint au Maire, maintient la décision de la municipalité pour favoriser les rotations de véhicule mais se dit toutefois attentif à la réponse qui me sera apportée par le Ministère de l’Intérieur.

J’ai en effet parallèlement saisi le Ministre de l’Intérieur, au moyen d’une question écrite, sur ce sujet et n’ai à ce jour pas encore eu sa réponse.

Communiqué : Adoption définitive de la Loi Santé

COMMUNIQUÉ DE PRESSE MICHÈLE DELAUNAY

PRÉSIDENTE DE L’ALLIANCE CONTRE LE TABAC

 

Députée de la Gironde

Ancien-Ministre

 

Je salue l’adoption définitive, par l’Assemblée nationale de la loi de modernisation du système de santé qui comporte un ensemble de mesures constituant l’essentiel du Programme national de Réduction du tabagisme (PNRT).

A l’issue d’un rude parcours marqué par le déploiement d’un lobby du tabac extrêmement puissant, je rends hommage à l’investissement et la détermination des associations engagées dans la lutte contre le tabac, mais aussi de tous les partenaires (INCa, DGS, les ARS..), et bien évidement de la Ministre de la Santé, Marisol Touraine.

Il importe désormais de mettre en œuvre avec rigueur l’ensemble de ces mesures et de les accompagner dans chaque territoire.

Cependant le PNRT doit être accompagné de la mesure unanimement reconnue comme la plus efficace : l’augmentation significative des prix du tabac. Le tabac est un carnage sanitaire et un désastre financier : 225 personnes décèdent chaque jour du tabac en France ; 25,9 Milliards d’euros de dépenses sanitaires annuelles sont liées aux formes multiples de la « maladie tabac » (3 fois le déficit de la Sécurité sociale).

La France est l’inacceptable lanterne rouge européenne pour la prévalence du tabagisme (32% de fumeurs).

 

A propos de l’Alliance contre le tabac

L’Alliance contre le tabac, mise en place par le Pr. Maurice Tubiana est une fédération d’associations regroupant aujourd’hui une trentaine de membres et de personnalités intervenant dans la lutte contre le tabagisme qui contribue, aux niveaux national et international, à l’application des recommandations de la Convention-Cadre de l’OMS de lutte Anti-Tabac (CCLAT), signée et ratifiée par la France en 2004. L’association soutient des actions d’information et de prévention, promeut une application rigoureuse de la réglementation, et exhorte les pouvoirs publics à un engagement à la hauteur du nombre de décès que le tabagisme provoque.

 

Les membres de l’Alliance : https://www.alliancecontreletabac.org/nos_membres.html

Ligue Contre le Cancer ; Association d’Aide aux Victimes du Tabagisme – AAVT ; Association des Acteurs Lorrains en Tabacologie – AALT ; Association Interdisciplinaire de Recherche sur le Tabagisme en Basse-Normandie – AIRTBN ; Association Nationale des Sages-Femmes Tabacologues Françaises – ANSFTF ; Association Périnatalité Prévention Recherche Information – APPRI ; Fondation ARC pour la Recherche sur le Cancer – FONDATION ARC ; Capitole Stop Tabac – CST ; CaméraSanté ; Comité National Contre le Tabagisme – CNCT ; Fondation du souffle ; Coordination Bretonne de Tabacologie – CBT ; les Droits des Non-fumeurs – DNF ; Espace de Concertation et de Liaison Addictions Tabagisme – ECLAT ; Fédération Française de Cardiologie – FFC ; Fédération Française des Oncologues Médicaux – FFOM ; France Réseau des Addictologues Comportementalistes et Tabacologues – FRACTAL ; Institut Rhônes-Alpes Auvergne de Tabacologie – IRAAT ; Mieux Vivre Sans Tabac – MVST ; Mutuelle Nationale des Hospitaliers – MNH; Observatoire Sanitaire et Social des Activités Festives – OSSAF ; Paris Sans Tabac – PST ; Réseau de Préventions des Addictions – RESPADD ; Société Francophone de Tabacologie – SFT ; Société Française de Santé Publique – SFSP ; Tabac et Liberté – T&L

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