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De la loyauté des arguments en politique

Il y a quelque chose qui mine en profondeur la crédibilité de la politique. Dans l’instant, ça passe, je dirais même plus c’est gros, plus ça passe. Mais les arguments déloyaux s’accumulent dans les mémoires et créent, d’abord le désintérêt, puis le rejet.

Les élections régionales qui s’annoncent difficiles d’abord pour les Français avec la campagne populiste du FN, ne sont pas avares de ces petites ou grandes bassesses et de ces déloyautés ou reniement de toutes sortes.

J’en prendrai deux exemples aquitains. O pas les plus graves, il y a pire -et c’est ça justement le pire-, mais datant de ces derniers jours.

Aujourd’hui même la candidate LR à Bordeaux, dont le mentor est Alain Juppé fait un communiqué pour reprocher au Ministre Bernard Cazeneuve d’avoir distrait de son emploi du temps deux heures afin de participer à un meeting autour d’Alain Rousset à Bordeaux.

Cette présence aux côtés d’un ami de longue date avait été promise depuis des semaines. Les événements récents l’ont retardée. Mais que n’avons nous entendu et lu ?  La sécurité des Français était mise en péril par la légèreté de ce Ministre inconscient qui a fait un aller et retour à Bordeaux à l’heure du diner avant de retourner dans son Ministère ! Haro sur le Ministre, haro sur le Gouvernement ! Les Français qui accordent aujourd’hui un bonus de 20 points à François Hollande dans tous les sondages savent en réalité à quoi s’en tenir sur l’attitude et l’efficience du trio Hollande/Valls/Cazeneuve.

Déloyauté, et pas seulement petite bassesse de campagne, parce que c’est ne pas se souvenir de la part de la candidate choisie par Alain Juppé que celui ci a été deux ans–et pas deux heures- Ministre à mi-temps de Nicolas Sarkozy en même temps que Maire de Bordeaux (2010-2012). Alain Juppé se vantait du temps qu’il passait dans notre ville comme des apparitions qu’il y faisait plusieurs fois par semaine pour occuper l’espace.

Les Ministères qu’il occupait autorisaient-ils ce mi-temps ? La réponse est clairement non. Il s’agissait du Ministère de la Defense puis du Ministère des affaires étrangères.  Un seul exemple : l’intervention en Libye et ses conséquences malheureuses permettait-elle une attitude aussi légère ? Non encore.

Mme Calmels a taclé dans un débat Alain Rousset parce qu’il avait déjà fait trois mandats à la présidence de la région. A-t-on entendu quiconque à droite en 2014 pour conseiller à Alain Juppé de se retirer, lui qui entre maintenant dans sa 21ème année à la Mairie de Bordeaux ?

Nous mêmes à gauche n’en avons pas fait un argument. Pourtant il s’agissait du même mandat exactement, à la différence de la situation d’Alain Rousset qui est aujourd’hui candidat à la Présidence d’une nouvelle grande Région ayant la superficie de l’Autriche ou du Danemark. On conviendra que la grande Aquitaine est assez éloignée du bac à sable qui permettrait à un ou une novice en gestion territoriale de faire ses armes.

J’aime la politique. J’en côtoie la grandeur mais aussi les petits côtés. Les Français comme moi sont las du manichéisme comme des arguments de basse-fosse. Malheureusement ce sont ces derniers qui sont bien souvent les plus relayés. Demeurons pourtant à la hauteur qu’exigent les événements que nous venons de connaître.

 

 

 

 

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