N’y a-t-il que le collège qu’il faille réformer ?
Entre stupéfaction et consternation d’apercevoir sur France 2, hier jeudi 14 mai, l’interview d’un enseignant à la tête d’un mouvement de grève d’une journée pour… pouvoir faire le pont de l’ascension.
Sans ciller, l’interviewée a expliqué qu’en début d’année, « la possibilité d’un pont » avait été donnée par l’académie et que « des collègues ayant prévu ce pont, il y avaient droit ».
Une parente d’élève, interviewée elle aussi, a « osé » dire « Pourtant, ce serait bien qu’il y ait quelques jours d’école ce mois-ci.. ». Elle paraissait inquiète de la hardiesse de sa prise de position en face de grévistes qui, hors pont, auraient en mai à assumer le poids de 14 jours de classe.
La journaliste quant à elle, n’a pas un instant songé à demander. « Vous pensiez sans doute célébrer l’ascension. Que représente pour vous cet évènement ? Comment le célébrez-vous d’ordinaire ? ». Cela au moins aurait éclairé les motifs de la grève, mais sans doute l’intervieweuse eût-elle été taxée de violation à la laïcité.
L’interview terminée, j’ai fini d’être clouée sur place par cette phrase d’apaisement : « De toutes manières, ces enseignants ont été entendus d’avance, l’année prochaine toutes les écoles de France feront le pont de l’ascension ». Les parents vont ainsi pouvoir « prévoir », c’est à dire de fait imposer dans bien des cas un pont pour eux-mêmes. Les décisions prises pour les écoles ne sont jamais indemnes de conséquences sur la vie sociale et économique de notre pays.
Pont de l’ascension ou pont du naufrage définitif ?