Décapitations en mondiovision
La dernière exécution publique eût lieu en France le 17 juin 1939. Des photographies furent prises qui ternirent l’image de la France et le Président Daladier mît fin par décret à cette pratique déshonorante.
Depuis lors, des progrès ont été faits loin de notre pays : lapidations publiques de femmes, exécutions ou amputations diverses .. La barbarie n’avait cependant pas dit son dernier mot.
Après celle de James Foley, la deuxième décapitation publique à l’échelle mondiale vient d’avoir lieu. Le raffinement de la mise en scène (supplicié à genoux, visage découvert, tunique orange, présence du prochain « postulant », bourreau cagoulé et de noir vêtu s’exprimant en anglais et muni d’un couteau en forme de crochet, l’ensemble dans un décor désertique plombé de soleil).
La barbarie n’a même plus visage humain. On comprend l’intention politique : semer l’horreur, entrainer une réaction impulsive des pays occidentaux, en premier lieu des Etats-Unis. Ces djihadistes fous sont aussi de grands communicants.
On comprend aussi que les images aient été retirées d’internet. Pour la raison précédente d’abord et parce que la folie appelle la folie et la barbarie de même. Il y a une part de l’être humain qu’il ne faut pas tenter. Minuscule atome ou vague prête à déferler, qui en est totalement indemne ?
L’horreur trouve son pire prolongement dans la question qu’elle pose : comment y réagir ? Irak, Libye, les interventions militaires sont aujourd’hui lourdement questionnées. Les non interventions (Syrie) ou les interventions trop tardives (Rwanda) ne le sont pas moins.
Quoi faire pour éteindre cette lame montante ? Barack Obama dit « qu’il n’a pas de stratégie ». S’il en a une en tout cas, il a grandement raison de ne pas l’annoncer.
Le péril est réel et il est grand, remettant ou en tous cas devant remettre en juste perspective beaucoup d’autres inquiétudes. Une seule assurance : nous ne pouvons demeurer sans action. Concertée, réfléchie, partagée mais nécessaire.