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Union nationale

Dans ma vie politique relativement courte, il y a deux moments, peut-être trois, où j’ai cru à la possibilité d’une Union nationale.

Le premier m’est apparu après les attentats de 2015, lors du discours de François Hollande au Congrès de Versailles. Il y avait une grande émotion dans le pays et l’envie de resserrer les rangs, le discours y invitait ; cela aurait pu être l’occasion d’un nouveau départ.

Le deuxième est assez diffus. Le discours du candidat Macron m’a laissé un moment penser à la possibilité d’une grande coalition. Son élection qui était une sorte de remise à plat de l’échiquier politique aurait pu être la concrétisation de cette grande coalition. Il n’en a rien été. Point n’est besoin de détailler davantage.

Un troisième est survenu après l’acte II des Gilets jaunes, mais il fut si fugitif que sans doute n’est-il pas vrai. Les manifestants réclamaient des élections, ce qu’il n’aurait fallu surtout pas faire, mais peut-être un grand remaniement, avec Le Drian ou Cazeneuve au poste de premier Ministre et la nomination de ministres de bords différents mais indiscutables sur leurs sujets d’engagement, suivi de mesures rapides, eût-il pu calmer la colère, ou du moins l’orienter sur des sujets plus précis.

Très vite, j’ai pensé qu’il était déjà trop tard. Aujourd’hui un twitto me suggère « une alliance des partis républicains ». Je crains, même si elle était possible, qu’elle ne fasse que radicaliser les extrêmes sur le mode « on veut nous voler notre colère » ou encore « les forces de la réaction ont peur »..

Je ne crois pas être trop réactionnaire, mais mon inquiétude flirte quelquefois avec la peur pour ce monde sur lequel passe un vent de folie. USA, Hongrie, Pologne aujourd’hui avec l’assassinat du Maire de Gdansk, Royaume Uni avec le brexit, Moyen Orient… Partout ce vent mauvais de la violence, de la haine et de l’irrationnel, les trois en proportion variable selon les jours et les pays.

Quelle en est la cause ? Le gouffre qui sépare aujourd’hui partout la grande richesse de la pauvreté vécue ? L’augmentation rapide de la population mondiale avec ses conséquences migratoires ?  Sans doute, une part des deux, pas toujours identifiable mais toujours présente. Ecrire n’est sans doute même plus une arme. Alors, quoi ?

 

Les commentaires n’apparaissent que secondairement car ils doivent être filtrés du fait d’un nombre considérable de spams.

La méritocratie républicaine a-t-elle vécu ?

Crainte devant l’épidémie de dénigrement de l’ « élite » et du « système » qui gagne les candidats aux primaires de la droite de voir l’idéal républicain d’émancipation, d’éducation et de liberté brûlé en place publique. Que restera-t-il après lui ?

« Le peuple a toujours raison » est démenti par l’histoire. Pas toujours, pas totalement, mais « le peuple » s’est quelquefois lourdement et dramatiquement trompé. Je ne veux pas citer d’exemples, pourtant l’histoire contemporaine en est riche (ou plutôt : pauvre, pauvre de manière effrayante et terrible, et ceci dans des pays très différents).

Alors quoi ? Le peuple n’a pas non plus tort. Ni aujourd’hui, ni hier. Sa voix, toute aberrante qu’elle puisse paraître  dans une occasion ou autre (comme nous parait aujourd’hui l’élection de Donald Trump), a des raisons de s’interroger. Aujourd’hui, c’est la connivence d’une partie de l’élite avec ses comparses de domaines très différents qui légitimement, choque.  Economie et finance, médias, politique, doivent être, non pas radicalement séparés (nul ne peut gouverner ni légiférer sans une connaissance des domaines des uns et des autres) mais tenus à distance par un « mur de transparence » les différenciant clairement. Je le dis fortement : ce quinquennat a fait beaucoup en ce sens. Continuons et ne prenons jamais le risque de jeter des millions de bébés dans l’eau boueuse d’un bain sâle.

La méritocratie républicaine, significative d’effort, d’apprentissage culturel et professionnel, doit rester un idéal et un idéal atteignable par tous (ce qui n’est que trop peu le cas). Ne le noyons pas dans cet espèce de vachi-vacha populo-compassionnnel que l’on devrait abhorrer. « Je pense donc je suis » ne doit pas devenir « je suis (du verbe suivre) donc je n’ai pas besoin de penser ».

 

 

 

 

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