Les boomers vieillissent, les dons et legs, c’est tendance !
Je ne le sais qu’avec trop de clarté : les (baby)boomers entrent, sans fanatisme excessif, dans le champ de l’âge. Faisant partie de cette honorable et nombreuse congrégation, cette vérité incontestable bien que désagréable ne m’a pas échappé.
Il n’y a pas qu’à moi. Cette rentrée est bercée sur les ondes par un appel aux dons et legs. Apprentis d’Auteuil, Fondation de France, rivalisent d’encouragements à une vieillesse heureuse, délivrée de la culpabilité de n’être plus utile en arrêtant de vivre. Tous proposent au boomer la pérennité dans l’action. Dialogues édifiants de couples unis, dynamiques et en forme mais… on ne sait jamais ! « Toi et moi, nous continuerons d’être ensemble et nous vivrons au travers de jeunes chercheurs ou de pauvres et gentils apprentis remis sur le chemin de l’effort ».
Ce ton un peu moqueur n’est pas de mise. Le rôle des associations de solidarité ne fera que grandir dans les années à venir et il y a en effet une morale à les soutenir, de son vivant comme après. Une question cependant : qui pense à faire des dons ou legs à l’Etat, pour qu’il sauvegarde son service public, paye lui aussi des chercheurs, équipe les hôpitaux.. ?
Pourquoi n’y a-t-il là aucune incitation, aucune explication, présentant des destinations possibles, leur intérêt, garantissant leur usage ? C’est pour moi une véritable option. Reste à la matérialiser, à la rendre amicale et sûre, à lui éviter toute option politicienne. Oui l’hôpital où l’un des vôtres a été bien soigné peut recevoir des dons, même ciblés sur une action qui vous tient à coeur. Oui, l’Ecole, oui l’Université, oui, le labo de recherche.
La République nous appartient. Prenons en soin.