Silver économie, l’économie au service l’âge (V)
La silver économie est une économie au service de l’âge et de l’autonomie des âgés. Et c’est de très loin, ma première et principale raison de la promouvoir, de la soutenir, de l’installer dans le paysage de la France de demain.
Il y en a une autre, je le concède : c’est le désir que partagent tous les Ministres d’apporter leur pierre à la bataille pour l’emploi et le dynamisme économique de notre pays. Faire de ce secteur un des fleurons de la recherche, de l’innovation et de l’entreprise, c’est tout simplement vouloir mettre sa place en accord avec celle qui est la nôtre, très favorable, en matière de longévité.
Comme tous les Français, j’ai envie de vieillir longtemps, bien que le plus tard possible, de rester autonome, libre et dans un domicile que j’aurai choisi comme le mien.
Je personnalise le sujet pour exprimer que je ne le vis pas comme théorique, du haut ou du fond d’un bureau, mais parce que je veux qu’il soit une aide, un outil concret, un facteur d’optimisme pour tous ceux (100% des Français) qui sont invités à avancer en âge et désireux de répondre positivement à cette invitation.
Outre le secteur de l’emploi à domicile -sous toutes ses formes- que je n’aborderai pas ici, la silver économie, c’est quoi ?
C’est d’abord toutes les aides concrètes permettant de faire de son domicile un allié de son vieillissement au lieu d’être un champ de pièges, de risques, d’encombrement inutile, d’enfermement et d’isolement.
Dans cet inventaire, tous les dispositifs d’alarme et d’assistance. Je m’étonne toujours du nombre formidable d’âgés ou candidats à le devenir qui installent sur leur domicile une télé-alarme alors qu’eux-mêmes se jugeraient stigmatisés, placardisés au bataillon des vieux, s’ils disposaient d’une télé-assistance. Ce sont quelquefois d’ailleurs les enfants qui font installer la première mais n’osent pas proposer la seconde, sans se rendre compte que la seconde peut être utile dans toutes les circonstances, fût-elle la venue intempestive d’un visiteur mal intentionné ?
Et bien sûr, tout ce qui est domotique et installation de dispositifs, souvent simples et peu coûteux, pour éviter de faire du skate-board sur le savon dans la baignoire, de se réveiller la nuit pour entamer une longue chute, les pieds dans les fils du téléphone, les pieds de la table de nuit et recevoir finalement l’amphore romaine qui attend l’occasion depuis des décennies, sur la tête ?
Qu’on ne croie pas que j’exagère : j’ai visité maintenant de très nombreux intérieurs de vieilles dames et de vieux messieurs infiniment sympathiques mais qui ne savent pas qu’ils vivent dans un champ de mines. A cette situation, un premier mot : ergothérapeute et un deuxième : silverEco, intervention de base.
Au-delà, tant de choses, du plus simple au plus complexe. Du chemin lumineux au robot et à l’exo-squelette, de la canne connectée à la greffe de cornée, tant de technologies sont là pour nous faire reprendre confiance et envisager autrement que comme un naufrage… les trente ans de vie que nous pouvons raisonnablement prévoir.
Tout cela est hautement générateur d’emploi : il y a celui qui vend et qui explique, celui qui installe, celui qui assure le suivi, celui qui répare si besoin, en plus bien sûr de celui qui invente, qui conçoit, qui fabrique…
Je ne veux pas en faire une tonne. Expliquer comment on lance une filière, comment on la construit, comment on la consolide… Mais tout cela est déjà en train et si je peux être pour seulement un atome dans le fait que notre pays soit bientôt un leader mondial dans ce domaine comme il l’est pour la longévité, je ne serai pas totalement mécontente.