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Des voeux très chaleureux pour une année particulière

Des voeux très chaleureux à l’orée d’une année particulière et je remercie tous ceux qui y ont assisté, majoritairement des citoyens bordelais très divers ce qui montre que notre ville est ouverte au dialogue et à l’échange.

Année particulière en effet et je pense d’abord à l’Europe, malmenée par les menaces de Donald Trump, l’expansionnisme de Vladimir Poutine, le brexit et les positions de la Turquie qui font qu’elle n’est plus en capacité de rejoindre l’Union Européenne. L’Europe ne peut désormais plus compter que sur elle même et nous ne devons jamais oublier qu’elle est pour nous notre meilleure assurance-vie.

Année particulière, est-il besoin de la préciser, pour notre pays à l’orée d’un nouveau quinquennat et de nouveaux mandats législatifs.

Cette rencontre a été l’occasion de résumer mes grands engagements lors du mandat qui s’achève et qui fut pour moi scindé en deux périodes, ministérielle et parlementaire avec des axes forts : la transition démographique, la santé qui est la finalité de toute la démarche écologique et qui est un combat d’égalité, mais aussi le soin, l’hôpital et la sécurité sociale.

Il ne s’agissait pas d’une réunion politique mais d’une occasion de mieux se connaitre et d’échanger des paroles agréables comme le sont les voeux. Ces occasions ne sont pas si fréquentes et veulent dire que nous nous tenons à disposition si les belles choses que nous nous souhaitons ne se réalisaient pas. Les voeux sont d’abord un moment d’amitié et de partage.

Je les renouvelle ici. Que 2017 soit libre de drames et qu’il soit pour chacun de vous l’occasion de bonheur personnel et de réussite professionnelle.

Verdun, capitale de la paix et ciment européen

300 jours, 300 nuits de combatq, 700 000 morts… La télévision quelquefois prend toute sa dimension. Ce fut le cas aujourd’hui avec la commémoration du centenaire de Verdun. Débats, commentaires et images à l’unisson.

La macabre comptabilité de ces morts, de ces jours et de ces nuits aux portes de l’enfer, prend aujourd’hui une dimension qui réconcilie -un peu au moins- avec la politique et avec l’histoire. Verdun, après Konrad Adenauer et de Gaulle, Mitterrand et Kohl, et désormais Angela Merkel et Hollande, démontre que la tragédie peut devenir un lien, un ciment mémoriel entre l’Allemagne et la France.

Plusieurs images aujourd’hui ont été frappantes : Hollande abritant Angela sous un parapluie, tous les deux avançant ensemble et paraissant protégés un moment de la pluie de soucis et d’interrogations que connaît l’Europe. Tous les deux encore, ranimant la flamme à l’ossuaire de Douaumont et posant ensemble leur main comme on le fait sur un cercueil avant la crémation. Des milliers de jeunes déferlant entre les croix uniformes de l’immense cimetière militaire, un instant mis à terre, symboles de la génération qui fut fauchée en cet endroit, puis faisant refleurir les tombes avec leurs T-shirts de toutes couleurs, tandis que des elfes blancs, fantômes de la mémoire, évoluaient en cercle au milieu des rangées.

J’appartiens comme mon mari Klaus à la génération des « petits fils » qui portent encore le souvenir de la grande guerre. Nos quatre grands-pères se sont combattus. Un y est mort, un autre y fut gazé à l’ypérite, deux ont survécu jusqu’à la guerre prochaine qui en emporta un encore. Nous en avons connu trois, nous conservons leurs photographies, pour l’un, sa plaque d’identité militaire et tant de bribes de mémoire, charriées jusqu’à nous.

Cent ans ont passé où lentement, longuement, l’Europe s’est construite, qu’un souffle mauvais pourrait d’un coup, détruire. Confettis que nous sommes dans un monde de 7 milliards d’humains, puissions nous conserver, solidifier, pérenniser cette « maison commune » et enfin, pouvoir décider d’une nationalité européenne.

Une soirée particulière

Une soirée particulière, et particulièrement positive, cette semaine dans une double famille : celle de réfugiés irakiens et celle qui met à leur disposition un logement et de nombreuses attentions.

Cette famille de réfugiés, comporte 3 adultes et 3 enfants. La grand mère a perdu son mari quelques jours avant la date fixée du départ, ce qui a ajouté au caractère dramatique de ce moment. Le père était directeur d’un hôtel de standing à Erbil, son épouse était professeur d’anglais et les 3 enfants, de 4 à 12 ans, écoliers et collégien. Ils sont arrivés à Parempuyre au début de l’année scolaire.

Oncles et tantes sont soit accueillis en Australie, soit retenus dans les camps du Liban. Cette explosion d’une grande famille n’est évidemment pas facile à vivre.

La conversation s’est faite majoritairement en anglais avec les parents, et -déjà- en français avec les enfants qui ont été tout de suite scolarisés. Dans quelques mois, ces enfants seront parfaitement francophones et inclus dans notre système scolaire. Leur vivacité laisse augurer d’un excellent parcours. Le père cherche -et trouvera- une insertion professionnelle dans le milieu de l’hôtellerie/restauration.

Les difficultés existent et ne sont pas toujours là où on les attend. Le père est détenteur d’un permis de conduire irakien datant des années 70. Il a régulièrement conduit dans son pays MAIS il n’y a pas d’assurances automobiles en Irak : torts, dommages et frais, se négocient entre les parties. Si bien qu’aujourd’hui, les assurances françaises considèrent ce conducteur comme un nouveau conducteur et lui imposent un contrat « jeune conducteur » d’un coût très élevé (surprime de 100% en l’absence de preuve d’assurance dans les 3 précédentes années) pour la voiture qu’il vient d’acheter pour sa recherche puis son exercice professionnel. J’ai avisé de cette question le Ministre de l’économie pour voir si une solution globale est envisageable pour ces réfugiés sans assurance dans leur pays. Ceci en plus de démarches auprès des assurances que je connais.

Hors ce type de difficultés, en fin de compte mineures et je l’espère solubles- l’accueil de cette famille est un succès. Son intégration est certaine. Dans peu d’années (5 au minimum), cette famille deviendra bi-nationale franco-irakienne, les enfants auront probablement la richesse de parler 3 langues et j’ai peu de doutes sur leur insertion professionnelle.

Bilan : positif en terme de solidarité humaine, d’investissement pour notre pays et pour l’Europe, sa diversité et sa culture. Rien qui ressemble à une « invasion » que l’on doive craindre.

Coup de chapeau bien sûr à la famille accueillante, très investie en faveur des réfugiés et qui s’est beaucoup battue pour que ces six personnes obtiennent un visa leur permettant d’entrer dans notre pays (alors que les conditions étaient toutes requises pour ne comporter ni risques, ni problèmes) . Coup de chapeau aussi à Beatrice de François, Maire de Parempuyre, qui met tout en oeuvre (logements, scolarité..) pour pouvoir accueillir d’autres réfugiés. Tout est prêt, mais ils ne peuvent arriver. Je n’en suis pas fière, aujourd’hui plus encore où nous apprenons que 500 naufragés migrants de plus viennent de rejoindre le tombeau de la méditerranée.

 

 

 

Langues : ça bouge pas mal en Europe

A 90 jours (23 juin) du referendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne, les institutions se préparent à toute éventualité. Economie, statut des places financières et en premier lieu de la City (die city), mobilité des Européens et contrôles aux frontières… le « Brexit » (GrossBritannien-Austritt) est la cause d’un grand remue-méninges, tant chez les europhiles que chez les europhobes.

Un aspect avait jusque-là été quelque peu oublié, comme il le fut lors du traité constitutionnel de 2004 : la situation des langues européennes. Les « langues de travail » des diverses institutions (Commission, Cour de Justice..) qui sont en quelque sorte les langues officielles de l’Europe sont aujourd’hui l’anglais, le français et l’allemand. Des décisions sont pourtant d’ores et déjà prises même si elle demeureront confidentielles jusqu’à connaissance du résultat du vote…

La langue anglaise verra en effet, en cas de sortie du Royaume-Uni, sa position dégringoler de manière spectaculaire. De 63 millions de locuteurs, elle passera à 9 800 000, habitant principalement en Irlande et à Malte, Etat certes important mais peu destiné au leadership (Furhrung) européen. Dans l’hypothèse où l’Ecosse demanderait à rejoindre individuellement l’Union, le groupe anglophone se verrait renforcé de 5 millions d’individus. Au total : les anglophones ne représenteraient alors que moins de 10% des européens dans le 1er cas ou 11% avec l’appui des Ecossais.

La conséquence est claire, et les décisions déjà dans les tiroirs : les trois langues « officielles » deviendront alors, par ordre d’importance de leur représentation : l’allemand (90 millions de locuteurs), le français (74 millions) et l’Italien (65 millions) . Mais, ce qui importe bien davantage aux européens, l’allemand, désormais langue dominante sera enseigné à titre obligatoire après la langue maternelle dans l’ensemble des écoles européennes. Pour l’Allemagne elle-même et les territoires germanophones au Luxembourg, en Belgique et en Italie, le Président Hollande a obtenu de haute lutte de la chancelière Merkel que ce soit le français qui soit alors enseigné en deuxième langue. Qu’il en soit remercié.

L’anglais retrouvera donc sa juste place, celle de langue accessoire de l’américain, une sorte de dialecte plutôt chic, assez branché, mais d’autant moins signe de modernité et d’avenir qu’il est partout battu en brèche. Aux USA, il recule devant l’espagnol, en Australie devant les langues asiatiques. En Europe, il pourra tout juste bénéficier des dispositions relatives aux « langues minoritaires ou régionales » du Conseil de l’Europe.

Immobile, l’Europe ? Ca bouge pas mal au contraire dans les cerveaux des Eurocrates, et je vois déjà se réjouir ceux qui ont un instant frémi à l’idée d’une réduction de l’enseignement de l’allemand. Cerise sur le gâteau, il est aussi question  d’imposer dans les médias le remplacement des mots ou expressions anglo-américains par leur équivalent germanique. On notera à mon crédit que j’ai déjà anticipé cette disposition de bon sens.

Stabilité ou sécurité, faut-il choisir ?

« Le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité ». C’est une des formules que l’on retiendra du grand discours de François Hollande, hier au Congrès de Versailles.

Elle venait après l’annonce d’un renforcement majeur des forces de sécurité intérieure, de renseignement et de douane, et en particulier la création de 5000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes, portant à 10 000 les créations de poste dans ce domaine durant le quinquennat. Avec un fil de malignité, on notera ce petit ajout en fin d’annonces « Nous retrouverons ainsi les chiffres de 2007 ». A bon entendeur..

Tout cela est aujourd’hui chiffré par les commentateurs à un milliard. Un milliard supplémentaire relativement à ce qui a déjà été fait.

L’ensemble de ce budget ne bénéficie-t-il pas à tous les Européens ? Renseignement et sécurité en Belgique ou ailleurs nous concernent autant que les Belges eux-mêmes. Ce qui compte n’est donc pas le choix entre sécurité et stabilité, mais l’exclusion du pacte de stabilité des frais de guerre et de Défense, de sécurité intérieure et de renseignement.

L’Europe se grandirait d’en décider rapidement, fermement et unanimement.

Les commentateurs qui, dès ce matin (Dominique Seux), bavardaient sur le laxisme financier de Hollande et la non tenue de « nos engagements » seraient bien inspirés d’y réfléchir. En intervenant au Mali, n’avons-nous défendu que le Mali ?

A votre avis ?

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel